[A ARCHIVER] A Foudre, à Glace et à Vapeur . {Terminé}

Je ne savais pas exactement si c'était les vagues et les oiseaux qui me réveillais, ou les rayons lumineux mais je fis tirer du sommeil brusquement. Dans un long soupir, je me releva, mes muscles encore crispés  et mes pensées désordonnées.  
A côté de moi, il y avait le petit dragonnet qui m'avait accompagné hier.

- Atlas ? Tu n'es pas reparti ?

Demandai-je, ne sachant pas vraiment s'il était éveillé.
En tout cas, ça me faisait presque plaisir qu'il soit resté là. La solitude, ce n'était vraiment pas mon truc, et au moins je savais que je n'étais pas perdue.

Atlas regarda ses propres écailles et les fit clignoter doucement.

-Oui, par exemple celles du museau correspondent à une question et la queue à une exclamation.

Il fit briller ses écailles du ventre sans traduire et resta un moment silencieux. Puis il secoua le museau à sa remarque.

-Justement, Ma mère dit qu'on a toujours le choix. J'ignore ce qui t'oblige à errer et je n'insisterait pas, mais si tu cherche un abri... passe au Royaume de Nuit, à l'observatoire.

Il sourit en agitant les oreilles. Puis son sourire s'effaça tandis qu'il baissait tristement le regard.

-Mais je comprends, je te ralentirai....alors pars si tu en as tant besoin, mais prends soin de toi surtout...

Ses serres se refermèrent dans la boue comme le chagrin sur son coeur.

Nargavedjo remua doucement ses paupières, avant d'ouvrir les yeux pour remarquer un papillon posé sagement sur son museau. Il s'envola et le suivit du regard, le perçant de ses prunelles rubis. Puis tout lui revint : Elle était au Royaume de Foudre. Séparant avec fatigue la tête de ses pattes, elle regarda Delta, qui dormait paisiblement enroulé sur lui même. La dragonne ne sur pourquoi, mais elle sourit. Elle s'avoua qu'il paraissait très doux quand il dormait.
Elle se leva pour débusquer une petite proie qu'elle posa ensuite devant lui. Puis, elle sortit sn carnet et dessina les spécimens de Delta, assise dans l'herbe dos à son hôte.

J'acquiesçai, ses écailles me rendaient très curieuse. C'est incroyable d'avoir une petite langue à soit tout seul... Où pas, bien entendu. Il le partageait avec les autres Ailes de Mer.

- J'aurais vraiment beaucoup aimée savoir parler comme ça... Dis-je d'un tout boudeur à la fois amusée.

Je voyais bien qu'il était attristé, j'aurais aimé pouvoir le réconforter, mais dans l'état où j'étais il fallait que je me trouve un abris stable. Et hors de question d'embêter ces dragons qui sont sûrement bien trop occupé.

- C'est certain : je pourrais faire un choix différent mais c'est trop risqué... Enfin, vraiment, je n'ai juste pas envie que tu ai des ennuis. Je repasserai au royaume de nuit : si j'y arrive... Ça ne sera sûrement pas facile, mais peut être que l'occasion se présentera ? Je suis sûre qu'on se recroisera.

Très contrariée et perturbée, j'hésitai à rester ici, encore. Mais... C'est moi qui les dérangerait : pourquoi des ailes de Nuit accepteraient t'ils une dragonette de glace complètement ridicule chez eux ? Autant chercher à en obtenir des informations. Là encore, je n'aurais servit à rien.

"Comment est-ce possible d'être aussi inutile ?"

Atlas l'écouta sans oser croiser son regard, préférant fixer ses harpons lui servant de serres. Laisser sa nouvelle amie, à peine plus vielle que lui, traverser Ottika seule ne l'enchantait pas. Mais il garda le secret espoir qu'elle reviendrait le voir sur les rives du Royaume Nocturne. Atlas n'était d'habitude pas très attristé de ne pas voir quelqu'un pendant un moment, mais Perce-Neige était plus douce que les autres. Après son silence, il parla enfin :

-Je ne te retiendrai pas car comme mon père disait toujours "Suivre le chemin des autres c'est arrêter de tracer celui de son destin." Mais bon, si jamais tu reviens, l'Observatoire te tendra les ailes.

Il fit un sourire triste mais ses yeux restaient gais. Puis il avança d'un pas vers elle et la serra dans ses ailes étoilées.

-Tu vas me manquer.

Nargavedjo ferma son carnet d'un bruit sec, avant de se tourner vers l'Aile de Foudre.

-En tout cas, je vous remercie encore de votre accueil et je suis très heureuse de vous avoir connue.

Elle sourit et lui tendit la patte pour qu'il la serre.

-Je repasserai dans quelques temps si cela ne vous dérange pas.