Merki
Alors, je vous donne le deuxième chapitre, en espérant qu'il vous plaise, car j'y ai passé un bout de nuit, faute de sommeil x') :
Chapitre 2 :
Pour la deuxième fois, l'adolescente se réveilla sans savoir rien. Puis elle se rappela.
Le molosse. La fillette. L'attaque. Le garçon. La sphère gelée.
Une personne normalement constituée aurait trouvé ça étrange, mais elle ne s'y attardait pas. Horrifiée, elle voulu ouvrir les yeux. Ce à quoi elle parvint, avec un effort surhumain.
Elle vit alors un garçon blond, aux yeux verts et aux cheveux savamment ébouriffés, lui sourire jusqu'aux oreilles.
- Eh ben ! Heureusement que j'étais là ! Sinon, tu te serais effacée, ma vieille, tellement tu as perdu d'énergie ! fit-il d'une voix qui résonna douloureusement dans la tête de l'adolescente, même si elle n'en comprenais pas un mot.
Elle fit une légère grimace, seul mouvement qu'elle avait la force de faire.
- Oh, doucement ! Tu es encore trop faible pour bouger. Crois-moi, la plupart des demi-dieux que je connais seraient morts, à ta place.
Elle ne comprenait toujours rien de ce qu'il disait. Puis, soudain, il y eu un déclic. Elle compris tout ce qu'elle venait d'entendre, même si certaines choses restaient obscures. Elle voulu prendre la parole, mais il l'en empêcha en essayant de lui faire boire le contenu d'une gourde, qu'elle refusa d'un mouvement de tête.
- Boit ! Je t'assures que le nectar te fera du bien.
Là-dessus, il la força à avaler le liquide sucré, au goût de lait au miel, qui, elle ne savait pourquoi, la rendait profondément triste. En buvant, elle laissa échapper de grosses larmes qui dévalèrent ses joues et s'écrasèrent sur le bitume avec un bruit mouillé, que le garçon faignit de ne pas remarquer, à son grand soulagement.
Lorsqu'elle eu terminé la gourde, elle se sentait mieux. Elle avait même assez d'énergie pour parler, ce qu'elle fit :
-
Qui...? Comment...? dit-elle faiblement.
- Pourquoi parles-tu en grec ancien ? lui demanda-t-il dans la langue qu'elle n'avait pas compris tout à l'heure.
Elle fit signe qu'elle ne savait pas, puis réussi à articuler, dans sa langue à lui, cette fois :
- Qui... êtes-vous...?
- Des demi-dieux, comme toi, apparemment. Nous t'expliquereons.
Puis il ajouta, plus pour lui même que pour elle :
- Je suis d'ailleurs étonné que tu parles aussi bien le grec. D'accord, ça confirme que tu es bien une demi-déesse, mais de là à le parler couramment... D'où viens-tu ?
- Je ne sais pas... Je ne me souviens plus...
Son expression se fit lointaine. Avant qu'il ne puisse répondre, une sonnerie stridente retentit. Ils sursautèrent avec un bel ensemble et tournèrent la tête vers la source du boucan, à savoir des voitures de police qui s'agglutinaient autours du lieu de l'attaque du molosse, sur le trottoir d'en face. L'adolescente ne l'avait pas remarqué, mais ils se trouvaient dans une impasse semblable à sa cachette, en plus sombre et sale. Le garçon habillé de noir se tenait à son entrée et surveillait ce qui se passait, silencieux.
Soudainement, il prit la parole :
- Il croient que tu as sauvé cette petite fille d'un chien enragé et que tu as pris peur en les voyant arriver. dit-il en lui jetant un regard acéré.
- Je n'ai pas réfléchi, murmura-t-elle.
- La prochaine fois, tu ferais mieux, déclara-t-il d'un ton amer. Surtout face à un chien des Enfers.
L'autre garçon s'exclama, furieux :
- Mais enfin, Matt ! Comment peux-tu dire une chose pareille !
- Je dis juste que la prochaine fois, elle devrais y réfléchir à deux fois avant d'agir ! répliqua-t-il sur le même ton.
L'autre grommela une insanité en grec ancien, ce à quoi le dénommé Matt répondit du tac au tac :
- Oh, ça va... De toute façon, on sait tout les deux ce qui arrivera. dit il d'un ton si amer que l'on aurait dit qu'il avait pressé un citron avant de parler.
Ils parurent se comprendre. Matt détourna la tête et l'autre soupira.
La jeune fille, qui avait suivi l'échange avec colère puis perplaxité, demanda une nouvelle fois :
- Qui êtes-vous ? Vous ne m'avez toujours pas répondu. Et que faites-vous ici ?
- Excuse-nous, soupira le blond. Je m'appelle Yann, et voici Matt, comme tu t'en doutes. termina-t-il en jetant un regard noir à son camarade.
- On te cherchait, embrayage celui-ci, impassible. On savait que tu étais puissante, mais à ce point là... fit-il d'un ton soupçonneux.
- Vous me... Cherchiez ?
Elle entrevoyait enfin un espoir de retrouver la mémoire. Yann répondit :
- Oui, les satyres-chercheurssatyres-chercheurs t'ont détecté il y a trois jours, dans les environs, mais sans pouvoir te localiser précisément. Ils ont dit ''Une grande puissance est apparue, mais on ne sait pas si elle est bénéfique ou maléfique.'' Mais on a eu la confirmation que tu es une bonne personne, en te voyant essayer de sauver cette petite. termina-t-il en souriant, sous le grommellement de Matt.
L'adolescente, quand à elle, se sentait perdue.
Chien des Enfers ? Demi-dieux ? Nectar ? Satyres ? Grec ancien ?
Elle avait l'impression d'être actrice dans un mauvais film d'action, sans qu'on lui ai donné le script.
Yann se chargea de la rassurer :
- T'inquiète, là où on t'emmène, tu seras en sécurité.
Elle se demanda fugacement si c'était un asile de fous, puis il reprit :
- Au fait, tu t'appelles comment ?
La gorge nouée, elle répondit :
- Je ne sais plus...
- Je vois... soupira-t-il.
Il réfléchi longuement, puis s'exclama, enthousiaste :
- Tu accepterais que l'on t'appelles Sarah, le temps que tu retrouves la mémoire ?
D'abord interloquée, elle esquissa un sourire timide :
- D'accord...
- Super !
Elle bailla soudain, tellement fort qu'on aurait dit un rugissement. Yann éclata de rire.
- Dors, dit-il d'une voix afdectueuse qui paru lointaine à Sarah.
Elle sombra pour la seconde fois dans le noir.