( Je suis là ! Excusez-moi, je n'avais pas vu que c'était mon tour. Je réponds de ce pas !
)
Dans la salle du Conseil, un véritable vacarme était audible, ce qui créait un vrai contraste avec le reste du palais, de la ville même, qui étaient entièrement vides. Cobra avait bien du mal à calmer tout le monde, et même Brasier et Cactée ne pouvaient rien y faire tant leurs voix respectives étaient couvertes. Une fois n'est pas coutume, tout les seigneurs de guerre étaient présents, et cela n'aidait pas à calmer la situation. Personne n'arrivait à se mettre d'accord sur la bonne décision à prendre, et forcément, cela faisait que la situation risquait de dégénérer en peu de temps.
Lassée, Cobra finit par se redresser de toute sa hauteur. Elle ouvrit largement la gueule, prit une grande inspiration, et cracha une langue de feu en l'air, espérant ainsi recevoir l'attention des membres du Conseil. Son petit stratagème eut l'effet voulu, étant donné que tout le monde se tut, regardant la jeune souveraine.
« Bien, nous allons enfin pouvoir nous entendre, à présent. Faisons un point, précis, je vous en prie. Épine, que savons-nous de nos ennemis ?
- Les Ailes de Boue et leurs alliés ont déjà envahit une partie de notre royaume, mais sont encore loin des Ruines Sablonneuses, ma Reine.
- Bien, au moins une bonne nouvelle. Où en sont nos ressources là-bas ?
- Nous avons remplis nos réserves autant que possible. Nos soldats et les civils qui se seront réfugiés là-bas auront de quoi survivre pendant un moment.
- … Et l'évacuation des différentes villes, où en sommes-nous, alors ?
- La capitale est déserte, votre Majesté... Les seuls Dragons que vous verrez, se sont nos soldats. Il n'y a plus que vous ici... Et nos princes et princesse, bien sûr. déclara Brasier.
- … Je vois où tu veux en venir, Brasier. Mais je ne partirai pas. Pas tout de suite du moins. Les souterrains ont-ils été condamnés ?
- Non, ma Reine. J'ai eu une meilleure idée. avoua Lionne.
- Laquelle ?
- J'ai brouillé les pistes. Nos souterrains sont piégés à un tel point que seuls ceux les connaissant vraiment peuvent s'y rendre sans craindre de se perdre définitivement. Si nos ennemis arrivent ici, ils ne se risqueront pas à y aller et nous ne perdrons pas notre système d'évacuation. En plus... Personne ne connaît les entrées, sauf ceux chargés d'évacuer les civils. Il faudrait vraiment que nos ennemis soient malin, et que nous manquions de chance, pour savoir où ils sont. Au pire des cas, on les détruira pour de bon depuis les abris sous-terrains. Comme quoi, ces grottes naturelles seront peut-être le salut de notre espèce... Surtout que nous pouvons y vivre des années durant, d'après les estimations.
- Je vois... Soit, je suppose que tu as déjà transmis tes directives aux chefs de chaque abris... la gorge de Cobra se serra. Et les pertes ?
- Nombreuses, votre Majesté... Comme à chaque guerre... Heureusement, nous avons l'avantage de connaître le terrain. Une bonne nouvelle m'est parvenue, hier soir. commenta Épine.
- Parle, j'ai besoin d'être rassurée.
- Une petite troupe d'Aile de Sable a réussit à perdre des Ailes de Boue en plein désert. Ils sont morts assoiffés, ou bien achevés par nos guerriers. Vos Vautours sont très doués en ce qui concerne ce genre de méthode. Ils sont encore tous en vie, jusqu'à preuve du contraire.
- Tant mieux... Ont-ils apprit certaines de leurs techniques aux soldats ?
- Oui. Cela doit être pour cela que nos pertes ont un peu diminué, ces derniers temps. Les Ailes de Boue et le désert ne sont pas fait pour s'entendre.
- Et les Charognards évolués ? voulu savoir Acacia.
- Le manque d'eau leur est tout aussi fatal. Quand on détruit leurs réserves... Autant dire qu'ils sont morts dans les trois jours qui suivent. Et leurs armes, sans munitions, elles sont inutiles ou presque. Leurs réserves détruites, ce ne sont que des créatures presque sans défenses qui finissent brûlées vives assez vite.
- Certes Épine, mais nous ne gagnons pas cette guerre malgré tout ce que tu racontes. soupira Cobra.
- Ma Reine, notre stratégie est simple. Nous ne sommes pas fort au front contre front. Alors, nous pratiquons le harcèlement et la guérilla. C'est pour cela que nos ennemis avancent vite. Mais ils ne trouvent rien, juste des villages et des villes vides. Nos pertes ne sont pas civiles, mais militaires. Nous sommes bien préparés. affirma Épine.
- Les réservistes ont été envoyé se battre ? voulu savoir Cobra.
- Non, ils protègent les civils dans les cavernes souterraines ou les autres abris. Ils sont plus utiles là-bas que sur le champ de bataille. Si la situation change, on les enverra. affirma Brasier.
- Soit... A votre avis, quelles sont nos chances de gagner ? »
Les Seigneurs de guerre et les autres Conseillers s'observèrent et échangèrent quelques chuchotements qui parvinrent à Brasier. Celui-ci écouta attentivement ce qu'on avait à lui dire, avant de hocher la tête. Il se tourna ensuite vers Cobra, et lui répéta tout :
« Nos chances existent. Épine propose de mettre le feu à ce que recherche ces charognards. Vous savez, ce liquide noir. Il brûle très bien. Nous n'en avons pas besoin. Autant s'en séparer le plus possible pour mettre l'ennemi en danger. Ensuite...
- Ensuite ? Parle !
- … Nous voudrions que vous partiez vous mettre à l'abri avec vos petits... Si vous mourrez, cette descendante d'Oasis aura d'avantage le droit au trône et nous ne pouvons pas l'accepter.
- Je ne partirai pas. La capitale a été vidée de toutes ses richesses, qu'elles soient physiques ou non. Le savoir est partit avec les Dragons, de même que l'or, ou les bijoux. Je viens avec vous aux Ruines Sablonneuses pour poursuivre les opérations... Mais...
- Mais ? s'enquit Brasier.
- Mes petits ne viennent pas avec moi. Je vais devoir les confier à quelqu'un... Vipère est-elle toujours ici ?
- Vous vouliez l'avoir à vos côtés. Elle n'est pas partie avec les autres Vautours. affirma Acacia, en relisant un rapport.
- Bien... Elle emmènera mes petits en lieu sûr. Chez les Ailes de Nuit... Si elle voit que la guerre les a trop atteint... Elle s'en occupera dans l'endroit le plus sûr qu'elle trouvera. C'est ce qui était prévu...
- Vous êtes sûre de votre choix ? s'inquiéta une Dragonne aussi vieille que Brasier et qui faisait aussi partie des Seigneurs de Guerre.
- J'en suis certaine, Aube... Vipère s'est occupée de petits une bonne partie de sa vie. En plus, ma fille et mes fils l'adorent. Ils ne se sentiront pas en danger avec elle, et ils ne seront pas réticents à partir. C'est la meilleure chose à faire. En plus, Vipère connaît le désert comme sa propre patte. Elle saura éviter les lieux dangereux et arriver à destination. Elle pourra aussi prévenir les Ailes de Nuit de ce qui se passe ici en ce moment.
- … Ma Reine, vous devriez séparer vos petits le temps du voyage. Si Vipère se fait prendre quand même, un seul de vos enfants se fera prendre avec elle, et non pas les trois. Je ne veux pas vous faire penser à des choses noires, mais c'est une possibilité. commenta Brasier.
- … Soit, ma fille ira avec Vipère. Mais je ne sais pas à qui confier mes fils...
- … Majesté, je me porte volontaire. »
Tout les regards se portèrent sur Acacia. C'était la Dragonne qui avait parlé. Des chuchotements se firent entendre, et Cobra les fit taire d'un mouvement d'aile. Calmement, la jeune Reine demanda :
« Acacia, tu es sûre ?
- Ma Reine, je suis petite, tout le monde dit que je suis une dragonnette alors que ce n'est pas le cas. Je pourrai me cacher dans des endroits que personne ne connaît ou ne peut atteindre et faire passer l'un de nos princes pour mon frère sans que cela ne soit bizarre. Personne ne se méfiera de moi. Je suis endurante aussi, voyager ne me pose pas de problème. Vous pouvez me faire confiance, je défendrai votre fils comme si c'était le mien.
- … Merci Acacia, ton dévouement me touche beaucoup.
- Ma Reine, si je puis me permettre, l'un de nous serait sûrement plus approprié pour cette mission. commenta Épine, en indiquant les autres Seigneurs de Guerre.
- Non, j'ai besoin de vous ici pour nos troupes. Acacia, je te confie l'un de mes fils. Emmène-le chez les Ailes de Nuit. Si c'est impossible pour diverses raisons, cache-le et élève-le jusqu'à la fin de la guerre. Ensuite, revient ici. Avec un peu de chance, nous serons tous en vie...
- Je ne vous décevrai pas. Avec moi, le petit prince sera en sécurité. assura la petite Dragonne.
- Il y a-t-il un autre volontaire ? » s'enquit Cobra.