Entrevue non prévue

Le matin venait de se lever, le soleil dépassait à l'horizon et éclairait le ciel dégagé de cette journée chaude dans le Royaume de Nuit.
Et déjà à peine levé depuis une heure, Tiranica était déjà assailli de toute part, le roi Ombre étant en déplacement et Xyria pas encore levée, c'était à lui, le bras droit d'Ombre, à qui on s'en remettait.

Il était dans son bureau avec trois autres Ailes de Nuits qui avaient demandés une réunion au plus vite.
Un dragon, celui attitré à la communication militaire scandait :

- les troupes du front de boue demandent des vivres ! Les Ailes de boues ont incendiés leurs réserves hier soir, ils ne tiendrons pas longtemps sinon !
Le second, apparemment chef ingénieur intervint :
- La construction de vos canons de défenses avancent mais il nous faut plus de budget, le tungstène est assez rare par ici et nous devons importer du royaume de foudre, cela demande beaucoup d'argent.
Et enfin le troisième assez énervé envers le premier demandait :
- C'est bien d'envoyer des vivres au front pour nourrir vos soldats mais ici on arrive plus à produire pour le peuple et l'armée en même temps, les sujets sont déjà restreins dans la plupart des villages du sud !

Le Général pris une profonde inspiration et marcha jusqu'à sa fenêtre pour regarder le levé de soleil un instant, laissant en plant les conseillers puis revins et répondit calmement :
- Si vous voulez des vivres, demandez donc au royaume du ciel, leur population a migré, ils ont donc des réserves en grande quantité, qu'ils les fassent parvenir à notre front qui les défends depuis des semaines, il nous doivent biens ça !
Et pour le budget du tungstène, aucun problème : J'augmente immédiatement les impôts, n'oubliez pas que vous aussi vous les payez mais après tout la défense de notre royaume vaut bien plus que vos petites piécettes personnelles.

Il se pencha sur son bureau pour remplir un parchemins afin d'augmenter les taxes en souriant abusivement à l'ingénieur. Une fois terminé il se tourna vers le dernier et s'exclama :
- Eh bien vous êtes toujours là vous ? Retirez donc les vivres du front comme le royaume du ciel va s'en charger à notre place !

Il retourna vers la grande vitre, le sourire sur le museau et contempla l'horizon.
Derrière lui les conseillers paraissaient pas forcement satisfait mais au bout d'un instant ils se dirigèrent vers la porte de sortie.

Nargavedjo était dans la cuisine, finissant de préparer le goûter d'école d'Atlas. Des cernes de fatigue pendaient à ses yeux, en effet elle avait passé une bonne partie de la nuit sur sa recherche de remède au cancer Charognard. Ce n'était pas une chose facile quand les cobayes ne coopéraient pas. Le petit déjeuner était servit sur le grand carré de marbre servant de table. Son cadet mangeait déjà goulument, tout en discutant avec sa mère. En pleine explication, il se tut soudainement. Intriguée, Nargavedjo se tourna vers son dragonnet et vu le second. Abysse. La jeune dragonne violette ne prononça aucun mot et mangea avec voracité. Sa mère essaya la discussion :

-Bien dormi Abysse ?

-Pas aussi profondément que papa.

"Okéééééééééé Merci Abysse de bon matin..."
Nargavedjo soupira, détestant que l'on évoque la mort de son compagnon. pour le moment, seuls ses enfants étaient au courant. Elle avait fait croire à beaucoup de dragons qu'il était en train d'explorer les profondeurs extrêmes de l'océan, et que cela lui prenait plusieurs mois.
Soudain, on toqua à la porte.
"Tiens ? Un client de si bonne heure ?"
La dragonne ouvrit la porte et toisa le garde Aile de Nuit qui attendait jusqu'à lors.

-Dame Nargavedjo, nous avons une requête.

-Nous ?

-Oui, nous devons contacter le Royaume du Ciel pour une demande d'envoi de vivres au royaume de Boue.

-Mon rôle dans cette histoire ?

-Nous aurions besoin de Charognards pour le transfert.

Nargavedjo soupira.

-Qui est le crétin qui vous a demandé un tel trajet ?

-Le Général Tiranica, madame.

-AH. Héhé...Qu'il est malin. Hum, bien, je vous en confie une vingtaine, de quoi transporter assez de caisses en quelques aller-retours.

Nargavedjo signa un document l'autorisant à emporter des charognards de Nuit. Elle se promit de discuter avec son père de cette histoire. Déjà, pourquoi le royaume de Boue avait-il besoin de vivres ? Pourquoi c'est aux Ailes de nuits de tout régler ? "Ah oui, suis-je bête, nous sommes les seuls à connaître la raison."

-C'était qui ? Trancha Abysse de sa voix sans cesse agressive.

-Un garde, mais rien de spécial.

Sa fille roula des yeux et retourna dans sa chambre en murmurant qu'il ne se passait jamais rien de spécial. Nargavedjo se tourna ensuite vers Atlas qui, éduqué comme il est, avait rangé sa vaisselle.

-Atlas, je vais voir Papy, tu peux aller à l'école tout seul ?

-Mamaaan, j'ai 5 ans !

-Je sais chéri, je sais...mais tu grandis si vite, je n'arrive plus à suivre.

Sur ce, la dragonne sortit et plongea dans les longs couloirs sombres. une fois devant le bureau de Tiranica, elle toqua, attendit un peu et ouvrit pour laisser passer sa tête à l'entre vue de la porte. Son cœur de gonfla en voyant son père, nostalgique ? devant sa grande baie vitrée. Nargavedjo avait noté qu'il se plantait là quand il réfléchissait ou attendait des réponses.

-Bonjour Père.

Le Général Tiranica souffla lorsque les conseillés soritrent, il resta planté devant la baie vitrée à contempler la capitale qui se réveillait avec le temple à l'autre bout faisant face au palais...
L'image du soleil levant derrière le temple lunaire était magnifique !

Mais à ce moment quelqu'un toqua et entra, mais Tiranica fut soulagé en constatant que ce n'était que sa fille : Nargavedjo qui le salua. Il lui fit face et avança vers elle.

- Ah ma fille ! Que c'est bon de te voir ! Les petits ne sont pas avec toi ?

Nargavedjo fut soulagée de constater qu'il avait bon moral. Depuis quelques mois, elle n'avait que peu d’occasions de croiser son père, dans les couloirs et à chaque fois son père était pressé. C'était compréhensible, avec la menace qui grondait, être Général signifie que l'on devait porter un royaume sur les épaules. Pour la scientifique, le Roi et la Reine n'étaient que l'autorité, les Généraux étaient l'action, la lame qui faisait toute la différence entre la victoire et la défaite.
Nargavedjo avança et frolla le museau de son père en signe d'affection respectueuse.

-Non, Atlas doit être en cours. Abysse, elle... Je ne sais pas ce qu'elle fait mais ça m'inquiète.

Dit elle tristement en s'avançant vers son bureau, lui montrant alors le dos. Mais elle n'était pas là pour déposer ses plaintes, son père en entendait toute la journée.

-Autrement, j'avance bien dans mes projets. En ce moment je travaille sur les sarbacanes Aile de Pluie, afin d'en faire une à plus grande échelle, une fois finie elles pourront tirer 10 flèches mortelles. Je me suis dis que cela t’intéresserait.

Maintenant c'était au tour de la dragonne de fixer le lever de soleil, qui baignait de jaune ses écailles sombres.

Nargavedjo parrue heureuse de revoir son père, ça devait faire 2 semaines qu'ils n'avaient pas parlés calmement, mais Tiranica était déçu, il aurait voulu voir ses petits enfants mais après tout ils étaient eux aussi occupés.

- Abysse a toujours été un peu rebelle, mais avec l'age elle sera plus mature... Et pour les sarbacanes, merci de me tenir au courant, tes projets m’intéresse beaucoup.

Il se posta à ses côtés pour contempler l'extérieur lui aussi.

-Oui quand elle aura fait son deuil...

"OH LA BOULETTE."

-HU, oui elle avait un charognard mais il était malade...hmm... Oui mon projet pourrai être utile pour repousser des conservateurs sans mettre en danger des soldats.

Elle tourna lentement son museau vers celui de son père.

-Rega va bien ?

Demanda-t-elle pour changer de sujet.

Il tiqua sur le début de la phrase de sa fille mais quand elle la compléta il compris que la perte d'un charognard pouvait attrister les dragonnets...
Elle changea de sujet et posa une question à laquelle Tiranica répondit :

- Eh bien d'après sa dernière lettre qui vient d'arriver elle se préparer à repousser l'invasion des ailes de Glace, mais elle se porte bien, toujours l'entrain de la guerre hé hé.

Nargavedjo rit et ses épaules se secouèrent doucement.

-Elle ne changera jamais. Je comprends pourquoi tu l'a choisie.

Elle eut un sourire pointé de tristesse, nostalgique à Orlanix. Mais elle adorait cependant sa nouvelle mère.

-Question indiscrète sans doute mais...vous n'avez jamais pensé à...à agrandir la famille ?

Tiranica sourit en voyant sa fille rire.
Il écouta la question qui suivit et garda le silence un instant avant de répondre :

- Eh bien non vois-tu, du moins pas pour le moment, je préférerai éviter de voir mon dragonnet éclore sous un temps de guerre... et puis tu aimerai éviter qu'on partage notre amour pour toi avec un autre dragonnet ? Il sourit à sa fille en lui donnant un tape amicale dans l'épaule.

Nargavedjo se dit qu'elle avait peut-être mal agit en créant sa famille avec Récif. Mais à l'époque, la Guerre n'était même pas à l'horizon. Elle sourit les yeux plissés.

-Cela ne me dérangerait pas, et ce dragonnet sera le fruit concret de votre amour. Moi, moi... Nous savons tous les deux que je ne suis qu'adoptive.

Elle était restée neutre sur la fin de sa phrase, elle n'était pas triste ou en rogne, seulement logique. Finalement, elle sortit un parchemin de sa sacoche avec des portraits précis d'Atlas et Abysse à leur âge actuel. Elle le posa sur le bureau de son père et se retourna pour être de nouveau de son côté.

-Qu'en est-il de votre mariage alors ?

Elle sourit enfin de nouveau, frottant sa joue contre la sienne en signe de taquinerie.

Il écouta sa fille jusqu'à sa taquinerie et y répondit :

- Oh et bien tu sait on préfère attendre la fin de la guerre pour cela, ça ne devrait plus tarder après tout

Il lui sourit après avoir regardé les portraits.

-Je serai ravie de faire les préparatifs.

Nargavedjo jeta un coup d'oeil vers son père qui inspectait ses dessins.

-C'est incroyable comme Abysse est le portrait craché de son père. Atlas lui à prit la droiture de ma mâchoire et de mes cornes. J'essayerai de te les amener assez tôt. Atlas est très bavard je te préviens héhé. AU fait, je compte inscrire Abysse à l'armée, elle y tient beaucoup.

Nargavedjo jeta un regard sur les lances rangés dans un coin, imaginant Abysse en tenant bravement une.

Il fut surpris que sa petite-fille veuille aller à l'armée et que Nargavedjo accepte de l'y inscrire.

- Je ne savais pas... bon après tout si c'est ce qu'elle veut on ne s'y opposera pas, peut-être que je la verrai plus souvent alors, tu veut l'inscrire dans l'armée de nuit ?

Nargavedjo se tourna de nouveau vers son père et remua pensivement la queue.

-Abysse est une excellente nageuse, elle porte particulièrement bien son nom. Je pense que l'armée de Mer lui serait plus adaptée, mais cela m'inquiète car elle est frustrée de ne pas savoir respirer sous l'eau... Elle fait de l'apnée de deux heures... Peut-être pourrait elle être utile dans notre armée en dirigeant des attaques via la côte ? Contre le ROyaume de Glace par exemple. J'ai remarqué que mon côté de glace avait détint chez elle, elle dors avec un sachet de glaçon la nuit...

Plus elle racontait la vie d'Abysse plus elle avait l'impression de parler d'une monstruosité de la nature.

Tiranica écouta Nargavedjo attentivement, elle aimait sa fille et voulait la protéger mais avait envie de réaliser ses rêves, deux choix qui n'allait pas ensemble.

- Le front de mer est bien trop dangereux avec les américains qui écrasent toute résistance et le royaume de glace est surement le centre névralgique des conservateurs... Le royaume de nuit est le plus reculé pour le moment, tu devrai l'y faire entrer je ferai en sorte qu'elle ne se retrouve pas au front.

En fait le front de mer n'est pas le plus dangereux... ils le sont tous !

Nargavedjo souffla, visiblement soulagée.

-Cela me rassure de savoir qu'elle peut rester en retrait. En réalité, les sarbacanes dont je t'ai parlé étaient son innovation, elle à le don pour le dessin d'armes de guerre. J'ai essayer de la faire intéresser au maquillage mais... Tu penses pouvoir la mettre dans une section de création d'armes ? J'ai entendu dire que les projets là bas sont si confidentiels que rentrer n'est pas une partie de pique-n****. Le fait qu'elle soit hybride ne doit pas arranger les choses...

Elle marqua une pause pour revenir sur ce qu'avait dit précédemment le général.

-Les Ailes de Mer sont toujours traqués ?

"hé hé hé, l'art de la guerre a toujours été dans le sang de cette famille !" constata le Général en écoutant les paroles de sa fille.

- ce n'est pas si facile certes mais si elle fait ses preuves je pense que je pourrais la faire y entrer si elle le souhaite... au sujet des ailes de mers : oui les américains continuent la chasse, Wolfgang a installé une base allié mais nos ennemis ont plus d'un tour dans leur sac !

-Soit, je veux qu'elle ait un travail qui lui convienne.

La dragonne cligna lentement des paupières, avant de souffler agressivement des narines.

-Je ne comprendrais jamais que l'on puisse placer la vie de dragons entre les mains de ces... Charognards à grande taille. Un escadron Aile du Ciel aurait largement suffit à couler leurs satanés machines !

Avait-elle prononcé avec colère.

-Sans parler de la destruction des paysages sous-marins. Je respecte le Roi Ombre, mais il y a des jours je me demande dans quel camp il est.

Il écouta encore attentivement sa fille, il continuait de contempler l'horizon, le soleil dépassait maintenant au dessus du temple lunaire et les ombre devenaient de plus en plus petites.
Il tiqua sur les derniers mots de Nargavedjo :

- Je ne pense pas que le roi Ombre soit avec l'ennemi, mais effectivement je le voit plus dans le camp de Wolfgang et de ses amis que dans celui de l'armée de nuit... Certains de mes officiers pensent à un coup d'état...

Il s’arrêta et se repris :

- non un coup d'état ne viendrai qu'affaiblir le royaume alors qu'il est déjà bien déstabilisée, laissons faire notre roi comme ile pense que cela est bon.

Narga fut très étonnée de d'entendre son père proche de son avis, encore plus de savoir que certains remettaient en cause le système.

-Sans vouloir te flatter, tu serais Roi le Royaume serait intouchable. Mais les choses se passant autrement, c'est à nous de donner deux fois plus d'effort pour préserver nos idées.

Elle marqua une pose avant de s'assoir pour poser une patte sur l'épaule solide de son père.

-Promets moi de ne pas laisser ta vie pendant cette crise...Si tu savais comme les Ailes de Nuit croient en toi...

Il fut heureux que sa fille le soutienne ainsi et que ses paroles soit si réconfortantes. Il y répondit :

- Non, je me dois de rester jusqu'à la fin, si le roi péris je ferai en sorte que le royaume de chute pas, cette guerre ne nous affaiblira pas plus longtemps encore, Abysse y contribuera, nous y contribuerons tous !

Nargavedjo lui sourit.

-Je suis avec toi.

Sa patte glissa de l'épaule de son père pour retomber au sol. Ils restèrent un moment à sourire dans le vide en fixant le soleil. Soudain, quelqu'un toqua. Nargavedjo tourna son museau vers la porte, oreille tendues comme un chien à l'écoute.

(J'adore valoriser mon perso XD)

(tu as bien raison XD)

Tiranica appréciait être en compagnie de sa fille, après tout c'est lui qui l'avait recueilli, il était un peu comme un dieu pour elle étant petite, il a pu lui inculquer tout ce qu'il voulait, ainsi pas de prise de tête : ils étaient en accord constant !

Maiq quelqu'un frappa à la porte, Narga se retourna et Tiranica s'exclama :

- Entrez !

La porte s'ouvrit doucement, et un tout petit museau semblait la pousser.

-Atlas ?! Mais qu'est-ce que tu fais ici ? Tu es censé être à l'école !

Le dragonnet s'avança, visiblement très content.

-Je sais, mais y'a une affiche, les professeur font une grève.

-...Une grève ? Répéta Nargavedjo pour elle-même.

Atlas sautilla vers son grand-père.

-Bonjour papy !

Il lui sauta au cou, tenant à peine sur la pointe des pattes. Nargavedjo entendit la porte s'ouvrir davantage, laissant entre la fameuse Abysse, l'Aile de Mer violette et turquoise.

-Bonjour Général.

Dit elle assez militairement.

La surprise emplis le Général en voyant ses petits enfants entrer, mais pas leur venue :"encore une grève ?!" Il pris sont petit fils dans le creux de ses ailes et chuchota à Atlas :

- Coucou mon petit.

Il releva la tête et salua Abysse en levant une patte

- Bonjour, Abysse, il nous faudra parler toi et moi.

Il sonda son esprit et il sut qu'elle savait de quoi il voulait lui parler, pas la peine d'évoquer l'entrée dans l'armée de sa sœur devant Atlas.

» Un voyage qui ne se passe pas comme prevue.[PV: Scarlatine,Récif,Flora,Amishy,Braise.]