Sahara, une petite Aile de Sable bien trop joyeuse !

La petite est facilement reconnaissable de loin ; en effet, ses écailles, au lieu d’être dorées ou blanches, sont rosées. Ce qui fait qu’elle ne passe pas vraiment inaperçue au milieu de ses semblables… Elle possède des marques mauves sur le haut de ses pattes avant, ses cuisses et le bas de ses ailes, laissant penser à des marques lumineuses d’Aile de Mer… Mais elle n’est pas capable de les faire s’illuminer ! Pour sûr : elle est à cent pourcents Aile de Sable, la petite ! Et ses marques sont juste des marques normales, en fin de compte… Malgré cela, elle aime s’imaginer être en partie Aile de Mer !

Les écailles sur son menton, sa gorge et son ventre sont, quant à elles, bien jaunes ! Plutôt claires, tendant vers le blanc. Le bout de ses pattes et l’arrière de ses jambes se colorent de la même façon, et il en va de même pour les membranes de ses ailes ! Le bas de son dos et sa queue sont bruns. Au bout, un petit aiguillon venimeux… Oh ! Il y a encore de ces marques mauves dessus ! Tout le long de son dos, Sahara possède des petits pics mauves, reliés par une membrane magenta transparente.

Parlons de sa tête, à présent ! Les cornes de Sahara, toutes les deux brunes, sont recourbées, et passent sous ses fines oreilles. Sur le bout du museau et les joues, elle possède des petits pics, toujours bruns. Ses deux grands yeux sont de couleurs différentes ; le droit est bleu, tandis que le gauche est vert clair. Sous cet œil gauche, une petite marque toute mignonne se dessine : elle est en forme de cœur ! Enfin, sa langue est mauve et fourchue.

Pour finir, elle possède autour du cou un collier doré représentant un œil vert, qu’elle ne quitte jamais. Elle ne se souvient pas qui lui a donné, il lui semble qu’elle le porte depuis toujours. En tout cas, elle juge que c’est quelque chose de très important, et se jure de découvrir son secret !

Sahara est une dragonnette très optimiste ! Elle voit toujours le bon côté des choses, et reste toujours de très bonne humeur, même si la situation semble désespérée ! Cet optimisme va de pair avec sa naïveté ; la petite gobe absolument tout ce qu’on lui dit ! Même si la chose semble complètement farfelue, Sahara sera prête à y croire ! Une brave petite ! En tout cas, vous pouvez bien compter sur elle pour vous soutenir dans ce que vous avancez ! Ce qui fait donc d’elle quelqu’un d’extrêmement influençable…

Pour ce qui est de ses pensées envers les autres dragons ? L’Aile de Sable est persuadée qu’une personne méchante, ça n’existe pas ! Pour elle tout le monde a un bon fond, et ceux qui ne le montrent pas ont seulement besoin d’un peu d’affection pour devenir gentil tout plein, selon elle !

C’était une soirée tranquille dans le désert des Ailes de Sables. Le soleil s’était couché depuis un moment ; peu à peu, le sable se rafraîchissait, les créatures du désert sortaient prudemment, à la recherche de nourritures, et profitant de la fraîcheur que la nuit instaurait petit à petit sur les territoires. Une minuscule souris avançait avec précaution, à la recherche de quoi se nourrir, mais, aussi prudente se montrait-elle, elle ne voyait pas la créature qui la suivait. Cela lui prit un moment avant de se retourner pour voir un dangereux prédateur, prêt à bondir sur elle ! Elle put s’enfuir en toute tranquillité ; une dragonne surgit soudainement, et se précipita vers le vicieux animal, qui se révélait être… un bébé fennec. La dragonne le prit délicatement par la peau du cou, et se rendit dans les galeries souterraines, prit un itinéraire qu’elle connaissait par cœur, avant de s’arrêter dans une cavité plus large, où un œuf reposait à son centre, baigné par la lumière de la lune qui sortait d’une cavité au plafond. À côté, dans l’ombre, un autre dragon regardait la nouvelle venue d’un air maussade.

« Je suppose que ta petite escapade à la recherche de Qythar ne t’a pas fait changer d’avis ? » lança-t-il d’une voix rauque.

La dragonne posa le bébé fennec au sol, celui-ci se dirigea vers l’œuf et s’enroula autour, comme pour lui porter chaud. La grande lézarde ne répondit pas tout de suite ; elle s’allongea au sol gracieusement, les ailes repliées, l’aiguillon venimeux reposé. Elle ne semblait pas particulièrement pressée de répondre à la question de l’autre dragon. Ce dernier faisait claquer avec agacement sa queue sur le sol.

« Je t’ai déjà dit que je ne changerais pas d’avis, Valle. C’est bien trop dangereux.
- Tu crois que je serais resté ici si c’était trop dangereux ?! »

Valle se leva d’un bond, s’avança vers la dragonne, le regard haineux, les ailes déployés, l’aiguillon venimeux relevé, prêt à frapper. La dragonne ne paraissait pas impressionnée.

« Je T’AI suivie, j’ai TOUT sacrifié, alors que tout le monde te regardait comme si t’étais un monstre ! J’ai vu plus loin qu’eux ! Maintenant qu’on est enfin en paix et qu’on a fondé une famille, tu veux encore que j’en sacrifie PLUS ?! »

Le bébé fennec regardait la scène avec de grands yeux. La dragonne soupira.

« Tu étais d’accord avec moi, à l’époque, lorsque je t’ai proposé cette solution.
- Mais j’ai changé d’avis ! Pourquoi tu t’obstines à vouloir qu’on reste seuls ?! Y a plus personne pour te regarder de travers ! Et toi… Toi, NON ! Tu t’en fiches, il n’y a que pour toi, t’as écouté les autres qui disaient "Oui, mais c’est une animus, elle va devenir folle" ! Et est-ce que tu es folle ?? »

La dragonne le regarda avec dureté.

« Moi, non. Toi, par contre… »

Le visage de Valle se décomposa, et sa queue retomba lourdement sur le sol. À ce moment-là, le bébé fennec se mit à couiner. Les deux Ailes de Sables se retournèrent en même temps ; l’œuf était en train d’éclore. Ils se précipitèrent pour l’observer ; la coquille se fendilla doucement, puis en sortit une petite dragonette aux écailles rosés. Les deux parents restèrent un instant silencieux, puis Valle releva des yeux suppliants vers sa compagne.

« Il le faut, Valle.
- Mais elle est si petite ! Elle ne survivra jamais toute seule…
- Nous allons attendre qu’elle grandisse un peu, avant de la relâcher.
- Mais elle se souviendra de nous ! Elle saura qu’on l’a abandonné !
- Non, Valle. Mes pouvoirs vont me permettre d’effacer sa mémoire. »

Valle soupira ; la dragonne confia un petit pendentif doré à la petite dragonette.

« Tu t’appelleras Sahara. » confia la dragonne. « Ce pendentif est très précieux, ma petite ; prends-en bien soin. »


Quelques années plus tard, la petite Sahara sera retrouvée errant dans le désert, en compagnie d’un fennec. Questionnée, elle ne pouvait pas dire d’où elle venait, ni qui était ses parents. Elle fut prise sous l’aile de la reine Cobra, et la petite était plutôt ravie ; en effet, elle pouvait être en compagnie de trois autres petits pour jouer ! Elle paraissait aussi étrangement attachée au pendentif qu’elle avait autour du cou, ne laissant personne le toucher. Il lui rappelait quelque chose, et avait l’impression qu’il serait dangereux pour les autres de le toucher ; qu’est-ce qu’il pouvait bien cacher ?