Rencontre du Troisième type [Libre]

Je soupirais à mon tour. Ma curiosité me démangeait de lui demander quel était ce mystérieux ''composant'', mais je la muselais, de peur d'être indiscrète. À la place, je déclinais mon nom :
- Je m'appelle Cordélina... Et vous ?
Son nom ne m'interressais pas des masses, mais autant faire la conversation.

Je suivi la dénommée Céleste, dont le nom me rappela soudain quelque chose.
- C'est ça ! Vous êtes la magicienne du Royaume du Ciel !
Stupéfaite d'avoir rencontré une telle personnalité, je m'inclinais précipitamment. Mais je me demandais une chose : pourquoi ne m'avait elle pas dit qu'elle était aussi importante ? Elle n'aimait pas son titre ? Où ne s'embarrassait-elle guère de courbettes et autres étiquettes ? Quoi qu'il en était, je lui devait respect, me morigénais-je. Je ravalais alors les questions qui me brûlaient les babines et attendait qu'elle me dise de me relever, ou pas d'ailleurs.

(Oui, je la fait )

Trois jours plus tard

J'avais dormi dans le petit coin de paradis que m'avait montré Céleste. J'attendais sa visite avec impatience, pour qu'elle me raconta la vie qu'elle menais, ou simplement discuter. Je réfléchissais encore aux évènements qui m'avaient ammené à changer à ce point. Je grimaçais. Le souvenir de Breyna n'était pas des plus joyeux. Je repensais à Perce-Neige. Comment allait-elle ? M'avait-oublié ? Oui, au contraire, lui avais-je laissé un souvenir traumatisant ? J'avais trop de question, et pas assez de réponses. Je soupirais, pour autant que cela soit possible de soupirer dans l'eau, et reposais la tête sur mes pattes, roulée en boule dans l'eau.

Je relevais la tête vers la surface en entendant un bruit étouffé. Céleste était bien là, le museau brouillé par le remous de l'eau, mais toujours reconnaissable. Je souris. Je l'avait attendue avec impatience, et voilà qu'elle était là, mais que je ne savais trp quoi lui dire. Timidement, je laissais ma tête affleurer la surface, pour finalement sortir les narines hors de l'eau, mais pas plus. Je levais les yeux, et la contemplais. J'aimais bien sa couleur, rouge et noire, cela changeait des habituelles déclinaisons monotones de bleu et de vert de mon peuple. Je trouvais que ça lui donnait... Une certaine originalité, ce qui n'était pas désagréable.

Déçue qu'elle n'ai pas l'air de vraiment s'intéresser plus que ça à moi, je grommelais un soupir dans l'eau, ce qui pour effet de produire des bulles, et je sortis. Oh, comme tout me paraissait chaud, ici, comparé à l'eau fraîche du bassin ! Et puis, Céleste illuminait la pièce, avec son sourire et ses prunelles bleues... Une seconde. ''Ses'' ? Non. Je ne m'en étais pas aperçu, mais trois énormes traces de griffes striaient son museau, de la base de sa corne jusqu'à ses narines. Je bouillais soudain de rage. Qui avait bien pu lui faire ça ?

- Qui... Qui vous a blessé ? parvins-je à articuler.
Je tremblais de rage, mais aussi de chaleur. Les rayons lumineux reflétés sur les cristaux semblaient de feu, et la chaleur dégagée me faisait divaguer. Je voyais les contours des choses bouger, onduler, et tout mon corps vibrait douloureusement. Je titubais.

Je voulu me relever, mais je n'en eu pas le pouvoir. Je flottaison à présent dans une sorte de brouillard mental, terrassée par la chaleur. Était-ce cela, la fièvre...? Je ne l'avais jamais eu, mais on m'avait parlé de dragons qui, trop longtemps restés sans eau de mer, l'avaient contractée. Génial. J'étais à des jours de vol de la moindre goutte d'eau de mer, et ce n'était pas Céleste qui allait en trouver, elle ne savait sûrement rien de ce que j'avais...
Je bredouillais :
- E... Eau...
Puis tout plongea dans le noir.

J'émergeais juste au moment où Céleste me glissait dans l'eau, qui me paru glaciale. Je me sentais un peu mieux, mais la chaleur n'était toujours pas retombée. Au contraire, elle s'emplifiait de minutes en minutes, et j'avais l'impression de tomber dans un volcan. Je respirais de toutes mes branchies, et tentais de sortir de l'eau pour trouver la mer. J'avais conscience de la distance qu'il me faudrait parcourir, mais en même temps, si je n'en trouvais pas de suite, j'allais devenir folle.
'De l'eau, de l'eau, de l'eau, de l'eau, DE L'EAU !''
Cette pensée l'emplit toute entière, et je ne pensais bientôt plus qu'à ça. Je sortais la tête de l'eau, mais, ne pouvant me lever, je retombais en éclaboussant Céleste. Je recommençais, encore et encore, jusqu'à l'épuiser complètement. Je restais là, à haleter, pour autant que cela soit possible dans l'eau.

''Elle m'emmène ? Pourquoi ? De l'eau !''
Elle m'empêchait de me soigner !
''Traitresse !''
Je me débattais de plus belle. Dans un coin de ma tête, pourtant, une petite voix me disais qu'elle avait raison, que je ne devrais pas l'épuiser ainsi. À force de raison, je sini par me calmer et m'allonger au fond, épuisée et brûlante.

Non, ça n'allait pas mieux. Je manquais de quelque chose. Ce n'était peut-être pas de l'eau, finalement. La chaleur m'étouffais toujours, et de plus en plus fort. Je ne trouvais à présent même plus le courage de sortir la tête hors de l'eau, je me contentais de la hocher. Je devais sortir, tenter de trouver ce qui me faisait défaut, mais je n'en avais pas la force.

J'étais sortie de l'eau. Il fallait que j'y retourne... Je tendis la pattes, mais Céleste m'avait installée trop loin pour que je l'atteigne. Je grognais. Je ne m'en étaits pas aperçu, mais, curieusement, loin de l'eau, j'allais bien mieux... Qu'est-ce qui clochait, chez moi !? Je respirais avidement chaque goulée d'air, me calmant petit à petit, pour finalement faire à nouveau attention à ce qui m'entourait. Je n'y avait pas fait attention la première fois, trop émerveillée par la beauté du lieu, mais il y régnait une étrange odeur. On aurait dit des œufs pourris. Je sursautais.
- Sou... Souf-fre... Ea-au... marmonnais-je.

Je me trouvais dans une rivière. Une rivière froide, glaciale, même. Mais dieu que cela faisait du bien ! Je soupirais de bonheur, créant des bulles dans l'eau glougloutante. Je relevais la tête. Je n'étais pas complètement purgée de la chaleur affreuse, mais j'allais tout de même mieux que tout à l'heure. Je relevais la tête, reconnaissante envers Céleste.
- M-merci, bredouillais-je.

Je la contemplais avec curiosité, interpellée par sa voix triste, quand je me souvint que c'était elle qui m'avait montré l'endroit, et donc par la même occasion elle m'avait empoisonné, bien que par erreur.
- Ne vous inquiétez pas, ce n'est pas de votre faute...
J'avais tenté de la rassurer, mais ma voix faible avait dû avoir l'effet inverse...