Rencontre du Troisième type [Libre]

Intriguée, je répondis pourtant simplement :
- D'accord...
Les bestioles enfuies, j'étudiais ma camarade. Elle grimaçais, mais ne semblait pas vouloir le montrer. Elle frottait sa patte, visiblement endolorie. Je soupirais. La charognards avait sûrement voulu la blesser... Je me redressais :
- Bon, en tout cas, chez nous, on a pas ce genre de bestioles. Heureusement, d'ailleurs, leurs piaillements sont exécrables...

Je lança un soupir agacé.

- Pourtant, ils se répandent de plus en plus. Qui à eu l'idée d'en emmener sur Ottika ? grommelai-je.

Je n'aimais pas vraiment les charognards : ils ne m'avaient rien fait à mon égard mais leurs attitudes m'énervaient tellement !

- Bon... Excusez moi. Allons ailleurs, ils risquent de revenir plus nombreux.

J'aquiesçais. Je pris mon envol, et, en surplace, demandais :
- Où allons-nous ?
Je ne savais pas ce qu'elle avait contre les charognards, mais pour ma part, ils ne me dérangeaient pas plus que ça. Cependant, je n'avais pas envie d'être contrariante, alors j'obtempéraus.

Je penchais la tête de côté, interloquée. Elle avait l'air... Troublée. Je haussais les épaules en l'air, ce qui en soit n'était pas une très bonne idée puisque je perdis instantanément quelques mètres de hauteur, puis la suivait. Je me posais à sa suite, après un moment passé en vol, sur la même montagne que la première fois. La lumière n'était plus la même, l'aube, carressant de ses doigts rosés les cimes des arbres, donnait à la montagne une teinte située entre le mauve et le rouge bordeaux absolument magnifique. Je souris à ce paysage chatoyant.

Elle avait l'air assez énervée, aussi je ne m'avançais pas sur le sujet. Je me contentais de regarder le paysage, qui n'était certes pas le moins du monde déplaisant, mais qui au bout d'un moment lassais un peu quand même.
- Alors, euh... Votre patte va mieux ? tentais-je timidement.

Je sursautais. Ainsi, elle avait eu mal ? Et visiblement, elle n'avait pas envie de l'avouer. Elle était repassée en mode ''je cause comme un parchemin'', ce qui donnait une tournure curieuse à ses phrases. Étrange changement de comportement.
- Si vous voulez. Je ne peux rien vous imposer, de toute façon, fit-je avec un petit rire.
Je balançais ma queue de droite à gauche, gênée par ce silence de mort. Même sous l'eau, chez moi, tout n'était pas aussi silencieux.

- Oui, moi aussi ! fis-je avec enthousiasme.
En vérité, je n'avais pas vraiment faim, n'étant pas d'un naturel vorace, mais bon, si cela pouvait lui faire plaisir...
Je me dirigeais vers un petit torrent en contrebas, abrité par le feuillage, mais dont le glouglou régulier sonnait doux à mes oreilles. Je me penchais au-dessus de l'eau et attrapais un saumon bien enrobé, à l'air délicieux. Je le propposais à ma camarade.

Je haussais les épaules, désinvolte. Elle m'avait proposé de chasser mais ne voulais pas manger ? Bizarre. Était-ce une excuse ? Probablement, mais je ne m'y attardais pas, préférant dévorer mon poisson. J'en attrapais un autre et me préparais à en faire de même, lorsque je relevais soudain la tête, m'apperçevant que les charognards de tout à l'heure l'observait, l'air bizarre. Avait-il faim ? Je leur tendit le poisson, qu'il observèrent avec méfiance. Le petit finit par descendre des bras de la grande et vint attraper le poisson. Il couru jusqu'à ce qui devait être sa mère et lui tendit en babillant. L'autre lui répondit dans le même language et releva la tête. Puis elle fit une chose étrange. Elle se plia en deux, comme si elle voulait toucher le sol sans s'agenouiller, et se releva aussi vite. Perplexe, je pris cela comme une révérence et inclinais moi aussi le cou. Elle parut surprise, mais ne rajouta rien et pris la main de son petit pour s'éloigner lentement.