Rencontre du Troisième type [Libre]

- Ce n'est pas grave, la rassurais-je. Il y a le ruisseau, pas loin, et c'est suffisamment abrité pour que l'on ne puisse pas me voir. Je vous remercie, fit-je, reconnaissante.
Je me pelotonnais au fond de la cache et posais la tête sur mes pattes. Hmmm, j'étais bien mieux ici que dans cette mare puante.

- Je suis vraiment désolée. Je dois m'absenter, je reviendrai demain à l'aube vous fournir les soins nécessaires.

Je me retourna, lui adressa un sourire radieux, et pris mon envol. Je suivie la direction du camp, m'assurant que personne ne m'espionnait.

(Désolée, on refait une ellipse ? C'est pour plus de réalisme même si ça sert à rien :')

(Oki ^^ Je m'en occupe )


Le lendemain

J'avais passé la nuit dans la petite cache, mais j'éprouvais à présent le besoin de me dégourdir les pattes, et ce malgré la fièvre, qui semblait vouloir persister. Je m'étirais, puis me dirigeais vers la rivière toute proche, y entrant avec délice. Je m'y prélassais un moment, puis sortais et m'allongeais lourdement sur la berge. Je restais là, les yeux fermés et la tête levée vers le ciel, appréciant les doux rayons de soleil qui perçaient la brume matinale. Soudain, quelque chose m'interpella. Une ombre était passée à toute vitesse au dessus de moi. Alarmée, je me redressais.

(D'ac' ! )

Je vis se poser Céleste avec soulagement. L'espace d'un instant, j'avais crû que c'eût été une menace, mais, bien heureusement pour moi, c'était juste elle.
- Oui. Merci d'être venu ! C'est très gentil à vous.
J'accompagnais mes dires d'un grand sourire. C'était vrai, elle aurait pu m'abandonner, malade et empoisonnée... Je frissonnais à cette idée. Je tenais à ma vie, moi, même si elle n'était pas toujours très rose...

En déroulant le cuir qui formait le sac, les plantes faillirent s'envoler.

- Voilà. Dites moi ce qui est urgent d'apaiser.

Elle avait l'air d'aller tellement mieux déjà ! Si le "remède" le plus efficace contre le soufre est l'eau, les Ailes de Mer son servit.

" Il faudra que je prenne note."

J'accueillis ses plantes médicinales avec joie. Mes poumons et ma gorge me brûlaient encore, et j'avais toujours de la fièvre. Je tendis les pattes, en disant :
- Merci ! Vous êtes vraiment trop généreuse !

- Avec ce que je vous ai fait, je me dois de vous rendre services.

Je m'en voulais beaucoup. Mon métier, c'était en partie soigner les dragons, et m'assurer qu'ils aillent mieux. Mais j'avais échoué, et à peu de temps près ...
J'ai déjà fait plus d'un enterrement, mais bien évidemment jamais l'un d'entre eux a été provoqué par ma personne.

- Je tenais vraiment à m'excuser pour mon inattention et les répercussions que cela a eu sur vous.

Il était encore tôt, et j'avais le temps de lui parler. Je pourrais, cette fois, en apprendre davantage et faire ample connaissance : on se connaissait très mal, mais je l'aidais. Ce n'était pas dans mes habitudes d'aider les autres, en dehors de mon métier, c'était plus un bon côté pour l'avenir.

Je ris.
- Ne vous inquiétez pas pour ça, j'ai connu pire !
Je pris les plantes et les mâchais. Je supposais que c'était ainsi qu'il fallait faire, mais je ne savais pas vraiment.
- Hem... C'est bien comme ça qu'il faut faire, n'est-ce pas ? demandais-je, la gueule pleine de feuilles amères.

J'hocha la tête.

- Pour celles que vous avez prises, il serait idéal de boire en même temps. Pour ces dernières, dis je en pointant d'une griffe une grande tige ornée d'une jeune fleur, Il ne faut manger que les racines. Attendez, je vous prépare ça.

Je me retourna, défis de gestes habiles la tige et les pétales, et m'approcha de l'eau. En quelques mouvements, on obtenait une boule caoutchouteuse qu'il fallait manger lentement.

- Faites attention a avaler petit morceau par petit morceau. Il aurait été préférable de les manger une par une..

Je lui tendis la boule d'une patte.

- Voilà pour celle ci. Il ne me reste que cela... Mais attendez un peu avant de la manger.

Levant ma tête, les fébriles rayons de soleil illuminait mes écailles : cette douce chaleur agréable que j'appréciais tant... Les journées où je pouvais en profiter étaient les meilleurs.

Je m'approchais du ruisseau et en avalait goulûment une gorgée, avalant les plantes au passage. Beurk ! Leur goût était immonde ! Mais je n'allais pas me plaindre alors que j'étais soignée. Je pris donc la boule poisseuse et la machais consciencieusement, grimaçant à cause de son goût acide. Je finis par l'avaler, à grand-peine. J'eus un sourire crispé.
- M-merci... Rappelez-moi à l'occasion de ne plus tomber malade avec vous, parce que je vais mourire de dégoût...
J'accompagnais ma plaisanterie d'une grimace exagérée, histoire de détendre l'ambiance.

Les visages crispés au goût des remèdes ne m'etonnaient plus. Je connaissais la "saveur" des plantes que je donnais et leurs odeurs que j'avais du l'apprendre par cœur, et j'avais conscience que c'était désagréable d'avaler ça.

- Je suis désolée, mais nous faisons avec ce que nous avons !

Répondis je en lui adressant un sourire amusé.
Je m'assis, signe que je pouvais rester ici encore un bon moment.

- Bien, après cela, je pense qu'on pourrait au moins discuter un peu ?

''C'est le moins que l'on puisse dire'', pensais-je, bougon.
- D'accord avec vous.
Je m'assis également, repliant mes ailes contre moi. Ah, qu'il était bon de sentir le soleil sur ses écailles par une si belle journée ! J souris, dévoilant tous mes crocs.
Devant le silence qui s'ensuivit, je finit par dire, mal à l'aise :
- Hem... Alors, comment c'est, la vie ici ?

Je l'observait paisiblement, souriant à sa question.

- Fort banale. Les journées se répètent, et le Royaume du Ciel n'est pas connu pour son extravagance. Vous connaissez sûrement, cette routine plaisante qui pourtant vous ennuie sur les bords ?

Je laissais pendre mes ailes au sol, calme et posée. Je patienta un instant avant de demander :

-  J'aimerais bien savoir comment se passe la vôtre, de vie, au Royaume de Mer : et puis, vos plantes aquatiques doivent être une révolution pour la médecine ! Durant des longues heures, je me suis imaginer ce royaume tout particulièrement.

" J'aimerais beaucoup échangé avec le magicien du Royaume de Mer, avant qu'une guerre éclate." Soupirais je intérieurement.

Je soupirais moi aussi. La vie n'y était pas aussi formidable qu'elle le pensait...
- Eh bien, là-bas aussi, la routine existe. Je me levais tôt, nettoyais la maison à coup de queue, puis partait pour le temple. Là, il fallait accueillir les fidèles les guider vers les autels, leur montrer les offrandes à mettre selon les prières. Enfin, le soir, on nettoyait les déchets laissés et on rentrait. Ma patriarche était très gentille, quoique pointilleuse sur certains détails. Et mes camarades... N'étaient pas des plus agréables. Quand aux plantes, notre guérisseur est effectivement très doué, il utilisait toutes sortes d'algues, qui, mélangées, avaient un goût délicieux et faisaient des miracles.
Je repensais sans nostalgie à mon royaume. J'avais laissé un mot à mes parents avant de partir, et j'étais certaine qu'ils comprendraient.

J'écoutais sa réponse avec attention, des étoiles pleins les yeux. Cependant, il y avait une question qui me rongeait : Pourquoi était elle partie ? La stabilité n'a pas de prix.

- Passionnant. Vraiment passionnant.  Acquiescais-je, en prenant note mentalement pour le retranscrire sur mon carnet de bord.

- Si je peux me permettre, votre travail ne vous oblige pas à voyager, non ? Demandai-je d'un ton tout à fait neutre, sans aucuns soupçon.

Je soupirais. Pourquoi fallait-il qu'elle soit aussi curieuse ?
- Je voulais explorer le monde, voilà tout.
Je savais qu'elle allait me poser des questions, c'était sûr. Ce n'était pas pour autant que j'allais lui répondre, en tout cas pas à toutes. Peut-être dévoilerais-je un peu plus de mon passé quand je me sentirais prête...

Sa gène était palpable, rien que ses expressions et ses paroles le laissait sous entendre.

- Excusez mes questions importunes. C'était mal placé et gênant pour vous, je veillerai à que ça ne recommence plus.

Je lui lança un sourire qui se voulu rassurant, mais sa réaction était très logique : bien que je l'ai aidée, elle ne pouvait me faire confiance, un dragon d'un autre clan qui pose pleins de questions, ça paraît très louche.

Je lui adressais un sourire soulagé.
- Merci... C'est pourquoi je ne vous en poserais pas non plus.
Je me tenais droite, reconnaissante et respectueuse. Je demandais alors, pensant tout haut :
- Dites... Est-ce qu'il neige, par ici...
Puis me rendant compte de l'idiotie de ma question, je rougis et rectifiais le tir, gênée :
- Euh... Enfin, peut-être pas en cette saison, mais je n'en ai jamais vu, seul les anciens venant des tribus du nNord savent ce que c'est...
Je souris en repensant aux soirées passées à écouter les vieux dragons à côté des coraux luminescants. Mon enfance me semblait bien loin, à présent.

Je me redressa, en bombant le torse.

- Bien-sûr. Actuellement, il y a de la neige en haut des montagnes. Cependant, dans les terres intérieures les neiges sont très rare : et lorsque cela arrive, c'est sur les petites îles toutes au Sud du Royaumes.

J'ouvris grand mes ailes, quand j'entendis un cri aigus dans les bois. Un cri singulier, reconnaissable dans une foule de dragon.

- Il y a un charognard dans les environs, murmurai je soudain aux aguets.

Je me replia, ne pouvant plonger dans l'eau pour se cacher. Non pas que j'avais peur, loin de là, mais que je savais qu'à plusieurs les charognards pouvaient devenir dangereux. Mais celui n'était pas très malin, il puait la viande et les bruits de ses pas dans la forêt se discernait clairement.
Quand alors un minuscule charognard sortait en riant, suivi de prêt par une charognarde qui, elle, criait.

- C'est un enfant !

Même si j'étais bien visible, le petit se dirigeait en courant droit vers nous.

" Que fait-il ? C'est un véritable ignorant."

La petite bestiole rose se précipita sur moi et m'agrippala patte. Dégoûtée par ses mimiques baveuses, je le repoussais du bout de la griffe. Mais il persista, et commença même à me grimper dessus ! L'autre ''chose'' s'affolait et piaillait avec une horreur qui me figea. Je pris alors la mini bestiole et la tendit à l'autre. Celle-ci releva la tête et me regarda avec stupeur. J'en profitais pour les étudier tous les deux. Ils étaient tous deux couverts de bouts de tissus, sans doute pour protéger leur fragile peau rose, et avaient une touffe de poils en haut de la tête, que la plus petite bestiole avait plus courte et plus claire que l'autre. Il m'intriguaient grandement.
- Qu'est-ce que c'est ? Je n'avais jamais vu pareils créatures...

Je poussais des rires étouffés suite à la réaction des petites créatures. Elles n'étaient pas effrayées, du moins le petit, et il grimpait même sur Cordelina !

- Ce sont des charognards. Des bestioles inoffensive au premier abord, qui ont étonnement réussi à survivre face aux dragons.

La plus grande pris le petit dans ses bras, lui chuchotant en quelques piaillement :

- Pifou kuick tu du !

Puis posa le petit, qui nous regardait avec de grands yeux malins. Il s'approcha de moi avec de grands gestes brusques, et le plus grand nous fixai, toujours apeuré. Qu'avaient ils en tête ? Lorsqu'il essaya de grimper sur ma patte, je le repoussa violemment et il se retrouva assis au pied de la plus grande. Celle ci paraissait... Énervée maintenant. Pas étonnant.

Elle se rapprocha de nous.. et elle marchait ridiculement sur ma patte. Sans que je le vienne venir, un grand bâton pointu se retrouva planter dedans.

Dans un grand cri de rage, je les pris par leur touffe de poils et les mis dans l'eau.

- Saleté de bestioles !

Je voulu repêcher les petites bestioles, mais visiblement elles n'en avaient pas besoin. Elles se s'extirpèrent de l'eau et s'assit sur la berge d'en face. Je le tournais vers Céleste, et, n'ayant pas vu ce que la grande ''charognarde'' avait fait pour être poussée ainsi, demandait :
- Que s'est-il passé ?