I.1 Une nouvelle choquante et surprenante

Les cuisiniers devaient se douter que rien ne serait plus pareil, après la guerre. Néanmoins, tous rangeaient leur matériel avec un soin tout particulier. De temps à autre, certains plaçaient quelques objets dans d'autres sacs, sûrement dans le but de les emporter avec eux. Il s'agissait d’ustensiles de valeur ou encore de quelques denrées impérissables qui leur permettrait d'améliorer l'ordinaire par la suite. Acacia les regarda faire un moment, avant de songer à ses propres possessions. Elle n'avait même pas encore préparer ses affaires. Comme Lionne, ses parchemins les plus importants avaient été envoyé aux Ruines Sablonneuses, afin de pouvoir être utilisés par la suite. Mais la petite Dragonne n'avait pas pu en faire autant avec certaines de ses affaires. Mieux valait préparer quelques paquets et les confier à des Dragons qui partaient pour leur bastion. Au moins, tout ne serait pas perdu à son retour.

Aussi, Acacia fut étonnée en entendant que Cactée comptait brûler ce qu'elle ne pourrait pas emporter. Cela fonctionnerait pour certaines choses, mais pour d'autres ? Il y avait bien une solution pour ne pas tout détruire... La greffière se souvint alors d'un parchemin qu'elle avait lu, il y a de cela un moment. Oasis et l'Œil d'Onyx. L'objet avait été enterré avec le cadavre de la Dragonne sans que personne ne s'en rende compte. Et si... La solution se trouvait là. Ils pouvaient tout à fait ensevelir certains de leurs objets de valeur afin de les retrouver par la suite !

« Si je puis me permettre, Conseillère Cactée, il y a peut-être un moyen de protéger certains de vos objets. Le désert est vaste. Vous pourriez ensevelir les choses qui vous tiennent à cœur, afin de les retrouver intactes après la guerre. Ainsi, vous pourrez toujours en profiter alors que les conservateurs ne pourront rien en faire, ne les ayant même pas découverts. »

Certes, cela pouvait se révéler assez fatiguant, mais rien n'était impossible. Après tout, s'il ne s'agissait que de quelques petites choses, cela ne prendrait pas beaucoup de temps. Il suffirait juste à la Conseillère de ne pas oublier l'emplacement de ses affaires et tout se passerait bien par la suite. C'était sûrement la seule solution, si la vieille Dragonne voulait tout de même conserver certaines de ses possessions.


Couvant sa fille d'un regard doux et maternel, Cobra la laissa s'endormir. Après quelques instants, l'Aile de Sable détourna son regard et le posa sur Aspic et Scorpion. Ses deux fils dormaient déjà profondément, le premier étant à moitié allongé sur le second. Ses petits semblaient si paisibles... La jeune Reine se demandait qui serait le plus triste, quand il serait tant pour eux de se séparer. Elle, elle pouvait contenir son chagrin... Mais ses petits... Cobra savait que cela ne serait pas simple pour eux. Ils n'avaient jamais été séparés. Jamais. Certes, ils seraient sous bonne garde mais la souveraine craignait que tout ne se passe pas comme prévu...

Mais la reine Péril n'était pas aussi stupide que ce que tout-le-monde semblait penser, en réalité. Elle avait vécu la première grande guerre, même si elle n'y avait pas participé, et elle avait été élevée par une reine en assistant parfois à ses plans de bataille et de défense. En outre, en préparant les programmes d'entraînements de l'élite de l'orage avec ses stratèges, elle avait pris le temps d'en apprendre un peu plus...

Elle pensait que les humains passeraient par la forêt pour arriver plus vite au royaume et les prendre par surprise, mais elle n'ignorait pas que les conservateurs leur avaient surement donné des cartes. Du-coup... :

-Au passage, dit-elle en se tournant vers ses stratèges, une fois les préparations dans la forêt terminées, je veux que vous rassembliez un groupe de gardes et que vous les mettiez en place sur la route. On ne sait jamais, ils pourraient décider de prendre le chemin normal plutôt que la forêt. Et si c'est le cas : j'ai également un plan.

Elle traça deux lignes au sol montrant le chemin :

-Les ennemis seront obligés de passer entre les montagne en prenant la route. Nous allons installer les restes de barils de poudre à des endroits stratégiques. Si ils passent par là, il suffira d'une boule de feu, et BOOM !, on leur fait s'effondrer la montagne sur la tête.

Un messager arriva alors. Il lui annonça, non sans difficulté, l'arrivée des alliés... :

-Oh, mille écailles ! S'exclama-t-elle, sentant un nouvel espoir monter en elle.

Elle se tourna vers ses soldats :

-Vous entendez ? Nos alliés sont arrivés ! Le royaume ne sera pas pris ! Continuez à mettre en place les pièges.

Elle prit son envol à la suite du messager et lui ordonna :

-Mène moi jusqu'à eux !


-Euh... une petite force ? Demanda Xyria à ce que lui annonça son roi.

Déjà, elle fit de grands yeux surpris, donnant l'impression qu'ils allaient effectivement sortir de leurs orbites :

-Mais votre majesté... cette section est déjà presque plus nombreuse que notre armée toute entière.

Ombre semblait vraiment culpabiliser de ce qu'il avait fait, maintenant, car il lui proposa de partir malgré tout. Xyria était très tentée, mais la gravité de la situation la poussait à ne pas se montrer tête brûlée, comme à son habitude...

Elle regarda le bandage autour de sa patte, puis dit :

-Non. Je ne peux pas. Dans cet état, je serais un poids plus qu'autre-chose, vu que je ne pourrais pas me défendre. Je ne vais pas demander à Wolfgang de veiller sur moi.

Elle plongea son regard dans celui de Ombre :

-Mais dès le prochain assaut, quand ma patte ira mieux, cette fois-ci, je les accompagnerais. Sommes-nous d'accord ?

Ombre accepta par la suite que Xyria l'accompagne. Elle commencerait donc son rapport après. Elle fit un signe du museau et se dressa. Il valait mieux qu'ils fassent bon museau face au peuple, vu la situation. Apprendre que leurs seigneurs sont en froid pourrait les inquiéter...

Mh... cette conversation tournait un peu en rond. Constellation et le soldat humains se contentaient de répéter la même chose. Elle préféra s'arrêter là en riant et secouant le museau, puis attendit en silence.

Par la suite, elle fit un signe du museau à sa fille et lui dit :

-Bien. Alors, allons-y.

Et elle s'envola. Elle allait rester à ses côtés et surveiller ses réactions.

Une fois sur place, au milieu de cette foule, elle regarda autour d'elle et commenta vers Merveille :

-Tout le clan semble s'être rassemblé pour y assisté.

Mars, lui, sautillait sur place en disant à ses amis :

-Ouah ! C'est trop excitant !


Cactée se tourna vers Acacia, qui lui donna un très bon conseil. Sauf que... :

-J'y ai déjà songé, affirma-t-elle. J'ai même longuement réfléchi à où je pourrais mettre chaque chose, quel était le meilleur endroit pour les enterrer. Mais...

Elle secoua le museau. Elle, c'était l'histoire de la dragonnette du destin Sunny, et du miroir d'obsidienne, dont elle se souvenait :

-Vous l'avez dit vous-même : le désert est vaste. Bien trop vaste, et il bouge tout-le-temps, que ce soit par les mouvement de la terre ou des tempêtes de sable. Et nous ne reviendrons surement pas avant des années. Je ne retrouverais jamais ce que j'aurais enterré. Autant les détruire, afin que personne qui ne les mérite pas n'en profite.

Ce qui serait trop dur pour être brisé, oui, elle les enterrerait... en espérant qu'une personne digne les retrouve un jour.

-Pour les choses les plus précieuses, cependant, termina-t-elle, dont la destruction serait trop terrible, je les remettrais à la reine pour qu'elle les offre à mes petits-enfants, le moment venu.

Acacia devait avouer qu'elle était attristée par la décision de Cactée, bien qu'elle comprenait tout à fait le choix de la Conseillère. La petite Aile de Sable n'avait pas encore eu le temps d'amasser son propre trésor, bien qu'elle soit adulte depuis un moment. Ses seuls objets de valeur, elle les avait confié à des membres de sa famille qui avaient déjà quitté la capitale depuis fort longtemps par les souterrains. Il en allait de même pour ses plus précieux parchemins. Lionne et elle avaient prit leurs précautions, à ce niveau. Si tout se passait bien, personne ne pourrait mettre la patte dessus sans les détruire. Elles étaient les seules à pouvoir récupérer leurs travaux sans les anéantir à cause d'une erreur. Malheureusement, leur dispositif n'était utilisable que sur des parchemins. Pour ce qui était du reste... C'était totalement inutile...

« Je comprends. affirma Acacia. Je suis sûre que notre Reine saura veiller sur les objets que vous lui remettrez. C'est sûrement la meilleure chose à faire. »

Ne pas revenir avant des années. Acacia espérait que la guerre ne durerait pas aussi longtemps. Elle ne voulait pas imaginer cette possibilité. Certes, les Ailes de Sable se remettraient de cette guerre, mais plus le temps passait et plus remettre le Royaume debout risquait de devenir compliqué. Et personne ne pourrait oublier ou accepter les morts des soldats et de certains civils. Une guerre longue risquait de remettre en cause tous leurs acquis. Tout ce qu'ils avaient construit... Leurs vies... Il n'en resterait plus rien... Ils avaient tout à perdre... Absolument tout...

Cette fois-ci, les généraux ne semblaient pas avoir le moindre grief contre son plan. La reine Péril sourit : ils semblaient finalement satisfaits.

Elle fit un signe du museau envers celui qui lui répondit et lui ordonna :

-Quand les préparatifs seront terminés, venez me prévenir.

Cependant, juste après, la joie de Péril retomba un peu à l'annonce de son messager. C'est vrai, seulement quatre...

Elle secoua le museau et affirma :

-Mais Wolfgang est avec eux, n'est-ce pas ? Il ne serait pas venu si il n'avait pas un plan, j'en suis persuadée. Même sans force de frappe, il peut avoir un plan, ou une arme qui nous aidera. Il faut simplement y croire...

Ou l'espérer.

Tendis qu'ils volaient, un autre messager arriva. La reine des ailes du ciel fit un signe du museau et dit :

-Oui, les forces aériennes, je m'en doutais.

Son piège ne pouvait rien, contre eux, en revanche.

-Tout va bien, ils ne passeront pas le mur de défense naturel de la montagne. Le clan est à l'abri dans les tunnels et ils ne pourront pas pénétrer tous en même-temps, ce qui fait qu'ils ne pourront pas affronter nos armées.

Elle soupira :

-Nous allons peut-être perdre notre capital, mais ce ne sera que temporaire. Nous allons tenir.


Quatre à six millions ? Xyria sentit une immense chaleur monter en elle : aussi nombreux, ils ne pouvaient pas perdre ! Quoi que...

Elle perdit un peu son sourire en songeant à une chose : l'Allemagne, ce n'était qu'un seul pays. Et leurs ennemis était une coalition de plusieurs. Du coup, elle demanda :

-Et combien sont-ils, en face ?

Par la suite, à la réponse de Ombre, la dragonne montra les dents et protesta :

-Oui, et bien lui, il ne connait pas encore celui des dragonnes !

Ou peut-être que si, avec Merveille...

Xyria se redressa et affirma :

-Et je n'ai pas besoin de son autorisation pour défendre mon clan de naissance. Si il refuse aussi que je l'accompagne, alors j'irais aux montagnes du ciel toute seule et je me battrais, point !

Constellation et Merveille rejoignirent la foule pour assister au départ des allemands, et finirent par se faire rejoindre par les deux mâles de la famille. Constellation observa son époux qui passa son aile autour de son épaule... il portait ses lunettes. Il avait enfin compris. Elle le gratifia d'un sourire plein d'affection, et se cala au creux de son épaule.

Fantastique ne devina pas la vraie raison de l’inquiétude de sa soeur, mais supposa que les combats la mettaient mal-à-l'aise. Bien qu'il ne se doute pas de ce qui la gênait vraiment, il lui donna un coup d'aile affectueux et lui dit :

-Hey, ne soit pas inquiète, comme-ça. Wolfgang et ses hommes vont bouter les ennemis loin d'ici et ils n'atteindront même pas le clan.

Quand Wolfgang s'avança, un ami de Mars fit remarquer qu'il allait parler, et le dragonnet s'exclama :

-Oh ! Chut, chut ! On l'écoute...

Le discours ne fut ni trop court, ni trop long, et très inspiré. Le dragonnet sautilla sur place en s'exclamant :

-Ouah ! Il es tellement impressionnant ! J'ai envie de le suivre au combat, moi-aussi !
-N'exagère pas, Mars, dit sa mère en s'avançant derrière lui, tenant sa dragonnette contre elle.

Mais c'était vrai : beaucoup de dragons pensaient la même chose :

-C'est très inspirant.
-Pas mal, pour un mammifère.
-Ils sont tous aussi forts que ça ?
-Pourquoi il a dit que cette bataille est pour sauver son monde, aussi ?

Un membre d'une section de soldat du ciel hésita. Il proposa à ses collègues :

-Et si on les accompagnait ?

Constellation, elle, observait sa fille, inquiète... "le premier à se jeter dans l'enfer" ? Ce n'était pas ce qu'on pouvait appeler "être prudent".

Certains se bouchaient les oreilles à-cause du bruit des moteurs, mais tous regardaient avec une certaine solennité le départ de ces guerriers. Le matriarche fit une remarque. L'un de ses gardes religieux annonça :

-Elle a accepté Wolfgang sur nos terres et ils se battent pour elle. Je suis certain qu'elle les accompagne...

Xyria, de son côté, annonça à son roi :

-Je vais aller faire mon rapport, puis je viendrais voir avec vous.


Cactée avait l'âge d'avoir rassemblé un trésor bien impressionnant... mais elle ne possédait en réalité rien d'aussi précieux que des projets en cours, elle avait accompli tout ce qu'elle désirait, dans sa vie. Ses parchemins les plus précieux étaient ses journaux, les lettres de son défunt mari, les dessins de ses enfants... personne n'avait à en profiter, autant les détruire. Les bibelots, en réalité, elle s'en fichait un peu. Elle allait détruire ce qui avait à ses yeux un intérêt personnel, les bijoux de famille trop encombrants, et remettre ceux qu'elle savait vraiment précieux à Cobra...

Cactée fit un signe du museau, puis commença à quitter la pièce en disant :

-Bien. Je vais aller m'en charger tout-de-suite. Comment allez-vous occuper votre heure, vous ?

(Pourrais-je me joindre à vous avec Ampère? (qui, soyons honnête, n'en a quelque chose à faire que parce que les Ailes de Foudre sont concernés XD)
(PS : si Anthémis revient, je ferai probablement de même avec Flora, ayant mis quelque chose au point avant le début de l'évent avec celle-ci )

(Personnellement, je n'y vois pas d'inconvénient, Ampère ^^ Tu as une idée de comment tu veux intervenir ?)

Vipère devait avouer qu'elle n'avait aucune idée de ce qu'elle ferait pendant l'heure qui allait suivre. Elle n'avait pas de famille proche au palais, ses richesses étaient réduites au point qu'elle pouvait les emporter avec elle sans en être gênée et son escouade n'était même pas présente ici. Les Vautours avaient du rejoindre l'armée, et Vipère aurait du faire de même si sa Reine ne lui avait pas demandé de rester à ses côtés pour l'aider avec les Princes et la Princesse. La Dragonne avait gardé un temps contact avec ses camarades, mais leur correspondance s'était révélée impossible avec les combats. Aussi, cela faisait un moment que Vipère n'avait pas eu de nouvelles des autres Vautours...

« … Pour être franche, je n'en ai aucune idée. avoua Vipère. Je pense que je vais profiter de cette heure pour me reposer un peu, et m'assurer que je n'ai rien oublié.
- Quant à moi, je vais profiter que Lionne soit encore là pour aller lui parler. Nous avons quelques détails à régler avant nos départs respectifs. » commenta Acacia.

Acacia voulait s'assurer une dernière fois que tout était en ordre en ce qui concernait ses précieux parchemins. Et elle savait que Lionne voudrait l'accompagner pour la même raison. De plus, elles prendraient moins de temps à défaire leurs mécanismes à deux que si Acacia le faisait seule.


Alors que ses petits dormaient tous profondément, Cobra avait récupéré un papyrus qui traînait non loin d'elle. Le papyrus était couvert d'inscriptions. Il s'agissait d'un conte, une histoire que Faucon avait du lire à ses neveux et à sa nièce avant son retour. Pendant quelques instants, la jeune souveraine parcourut le récit du regard avant d'enrouler à nouveau le papyrus puis de le reposer. Instinctivement, Cobra rassembla quelques affaires. Ce n'était pas grand chose, mais elle voulait que ses petits gardent un petit souvenir d'elle, de leur foyer. Trois peluches, ce n'était pas grand chose... Tous les petits Ailes de Sable en avaient des semblables. Elles passeraient inaperçues... C'était tout ce que Cobra pouvait faire pour ses petits, pour qu'ils soient rassurés même en son absence...

Hein ? Wolfgang n'était pas là ? Mille écailles, les choses ne se passaient clairement pas comme Péril le voudrait... cependant, elle secoua le museau et affirma :

-Mais il s'agit de ses hommes, il ne les a surement pas envoyés pour rien. Ne désespérons pas sans avoir eu le temps de voir ce qu'ils ont à nous dire.

Sauf qu'elle se le disait à elle-même, là. Elle commençait vraiment à être inquiète, avec tout ce qu'il se passait...

Péril ouvrit grand les yeux à ce que lui dit l'autre messager et demanda :

-Hein ? Ils ont aussi des troupes au sol ? Mais par où sont-ils passés ?

Elle secoua le museau pour essayer, encore une fois, de ne pas se laisser emporter par la panique, puis dit :

-Oh... mais peu importe : leurs renforts par la mer ne pourront pas les rejoindre. Et ils ne franchirons pas la forteresse.

Mais encore une fois, rien ne se passait comme elle le voulait : certains civils avaient préféré fuir et d'autre se cacher. Elle fit un bon en plein vol et gronda :

-Quoi !? Mais j'avais ordonné que TOUS aillent dans la forteresse ! Ils peuvent la bombarder autant qu'ils le veulent, ils ne la briseront pas ! Pourquoi personne ne m'écoute ?!

Là, elle commençait vraiment à péter un plomb...


Ombre ne pouvait pas répondre avec certitude à la question de Xyria. Elle fit un signe du museau, puis répondit :

-Oh, mais après-tout, ce n'est pas que le nombre, qui compte, pour gagner une guerre...

Même si, il fallait l'avouer : ça aidait.

-Mais aussi la stratégie. Et je pense que Wolfgang nous a prouvé qu'il était un roi, en stratégie...

Xyria se contenta de montrer les dents, agacée, à la réponse de Ombre sur Wolfgang, qui refuserait peut-être qu'elle l'accompagne. Il pouvait bien refuser, mais il ne l'empêcherait pas d'y aller quand-même. Il n'irait pas lui-aussi l'enfermer... si ?

Mh... Merveille était apparemment toujours très inquiète. Fantastique aurait aimé pouvoir la réconforter. Il essaya de faire de l'humour et lui dit :

-Oh, aller, fait moi un sourire. Ne m'oblige pas à te câliner comme papa le fait avec maman, ça me ferait autant de mal qu'à toi...

Et, après ce trait d'humour, il ajouta :

-On va gagner. Le destin a toujours fait gagner les justes. Il ne nous lâchera pas. Et je pense que tu as su ramener le plus juste des soldats humains depuis l'autre dimension.

Après le discours et durant le départ, un dragon du ciel qui avait accompagné les messagers proposa à sa section de rejoindre les humains. Un autre répondit qu'ils feraient mieux de rejoindre la capitale, et il répondit :

-Oui, je sais, mais plutôt que de prendre la ligne droite comme on l'aurait fait, on pourrait se joindre à l'armée humains. Ça leur ajouterait de la puissance de feu et ça surprendrait l'ennemi.

Une jeune dragonne d'une section d'entraînement aile de nuit entendit cette remarque. Elle se tourna vers ses soldat et dit :

-On pourrait les rejoindre, nous-aussi...

La matriarche avait des paroles qui n'étaient pas très rassurantes, mais d'un autre côté, poussant à garder espoir. Les dragons se rassemblèrent autour d'elle et du roi pour regarder le départ et attendre la suite...

Xyria arriva à la première base. Elle se posa et avança en appelant :

-Eh, oh ! Y a quelqu'un ?


Cactée fit un signe du museau à ses deux camarades de voyage, puis dit :

-Bien. Retrouvons nous dans une heure devant la salle des dragonnets. Une dernière chose : soyez prudentes.

Ses yeux s’étrécirent :

-On ne sais jamais quels serpents peuvent se cacher dans les recoins de ce palais.

En d'autre terme : il pouvait encore y avoir des espions. Et elle partit de son côté rejoindre ses appartements.

"Trois peluches, ce n'était pas grand chose"... mais Cobra ne se rendait pas compte à quel point de "pas grand chose" pouvait être important, pour des dragonnets, et au final représenter beaucoup. Ce simple geste saurait les rassurer. Ça ne calmerait pas tout, certes, mais après les explications de leurs gardiennes, ça saurait au moins calmer leurs craintes et leurs peurs.

Il y eut un bruit devant la porte, mais ce n'était que l'assassin royal, Scorpion, qui s'assaillait à l'entrée. Il avait l'intention d'attendre la sortie de la reine pour lui rappeler qu'il leur fallait encore aller s'occuper du cas de Dard, le prévenir de ce qu'ils allaient faire, puis l'enchaîner et le museler.


Deux jours plus tard...

Cactée volait depuis maintenant plusieurs heures à travers les cieux de Ottika, se dirigeant vers les frontières du royaume, au-delà des terres des dragons. Son but était de rejoindre le continent, loin de toute personne étant susceptible de s'en prendre à sa petite-fille. Elle restait au-dessus des nuages pour être sûr que personne ne la repère. La dragonnette se trouvait dans un sac qui pendait à son cou. Elle y passait régulièrement une patte dessus pour s'assurer qu'elle était toujours bien présente, même si il lui serait difficile de s'échapper, d'ici...

Au loin, un nuage d'orage tout noir lui apparu, zébré d'éclair. Elle commenta, à la fois pour sa petite fille et pour elle-même :

-Nous avons une tempête en approche.

Elle hésitait : valait-il mieux qu'elle se pose ou qu'elle contourne l'obstacle ?

(Cette partie est un rp que je fais avec Ampère. Cobra : si tu le souhaites, incarne Mirage pour ses réaction )

Vipère et Acacia acquiescèrent, conscientes des potentiels dangers qui habitaient encore le Palais. Ensuite, les Dragonnes se séparèrent, ma greffière partant rejoindre Lionne et la Vautour partit se reposer de son côté, dans la pièce qui servait au repos des gardes. L'endroit était vide, pour ainsi dire. Il n'y avait là que deux soldats, qui empaquetaient avec soin leurs quelques affaires. En voyant la Dragonne entrer, tout deux la saluèrent avant de reprendre leurs occupations. Vipère, après avoir rendu leur salut aux soldats, s'installa à une table. Sur cette dernière, il y avait un plateau sur lequel se trouvait plusieurs gobelets ainsi qu'une cruche d'eau. Après avoir bu un peu, l'Aile de Sable ferma les yeux. Il fallait qu'elle se mette en condition. Le voyage serait long et elle n'aurait pas le droit à l'erreur.


Quand Dard arriva, les deux gardes présents échangèrent rapidement un regard. Ensuite, l'un d'entre eux fit signe à son collègue de rejoindre leur Reine, pour la prévenir. Le garde entra donc dans la pièce, se rapprochant en silence de leur souveraine. En le voyant arriver, Cobra leva les yeux vers lui, avant de demander, sur un ton très bas :

« Que se passe-t-il ? A-t-on besoin de moi ?
- Je ne saurais dire, ma Reine. Dard se trouve ici. Voulez-vous le recevoir ?
- … Dites-lui que je compte rester ici jusqu'au retour des Dragonnes qui m'accompagnaient tout à l'heure. S'il requiert mon aide, il devra attendre. S'il veut juste me parler, faites-le entrer. déclara Cobra.
- Bien, ma Reine. Il en sera fait ainsi. »

Le garde s'inclina, puis quitta la pièce. Une fois qu'il eut retrouvé son poste, l'Aile de Sable déclara, à l'attention de Dard :

« La Reine a été prévenue de votre présence. Elle m'a dit de vous informer qu'elle attend le retour des Conseillères Cactée et Acacia ainsi que celle de la Vautour Vipère et qu'elle ne quittera pas cet endroit avant leur retour. Si vous voulez juste vous entretenir avec elle, elle m'a demandé de vous faire entrer. »

***

Mirage poussa un petit couinement apeuré. Bien que protégée par le sac, la petite Dragonette avait bien sentit le vent se lever. Mais ce vent n'était pas chaud comme celui qu'elle avait l'habitude de ressentir quand elle était avec sa Maman et ses frères. Elle ne savait même pas où ils étaient... Pourquoi elle était toute seule, d'ailleurs ? Il y a peu de temps, elle dormait encore contre Aspic et Scorpion, mais maintenant, ils étaient introuvables... Et sa Maman aussi... Au lieu d'être dans ce cas, elle était dans ce sac où il faisait froid et où le vent n'était pas comme celui du désert... Serrant sa peluche contre elle, la Dragonette ferma les yeux. Avec un peu de chance, ce n'était qu'un mauvais rêve. Quand elle se réveillerait, tout serait comme avant. Elle serait avec sa Maman et ses frères.

L'Aile de Foudre volait. Cette guerre... Il ne l'aimait pas, pour la seule et bonne raison qu'eux aussi n'étaient pas épargnés. Une raison de plus, de ne pas aimer ces autres dragons... Il se demanda un instant si la chose la plus grave qu'ils avaient apporté, du moins à ces yeux, étaient la mort de sa mère ou le collier animusé...
Le doute l'assaillit : était-il bien un Aile de Foudre? Il serra les dents. Il arrivait à ignorer Kraken, ce n'était pas pour douter de sa nature! Quel autre sorte de dragon voudrait voler dans une tempête de son plein gré?
Es-tu sur de toi? susurra une voix. Etait-ce lui-même ou l'Aile de Mer? Il serra les dents. Ce n'était pas du tout le moment de ce poser ce genre de questions. Il ne voulait pas mourir, et s'il perdait face au défunt en pleine période de guerre, sachant que ce dernier ne voulait plus le voir en vie...

Et si c'étais toi qui ne voulait plus te voir en vie?
-La ferme! cria-t-il, pensant être seul à voler par le temps qui se préparait... Et surtout, ici. Mais encore une fois, était-ce Kraken ou lui-même qui avait murmurer dans sa tête? Probablement l'animus mais...
L'Aile de Foudre rabattit ses oreilles, de mauvaises humeur. Il ne savait pas. Il ne savait plus. Kraken. Qui d'autres chercherai à le faire douter, après tout?

Oui, la question pouvait sembler stupide, aux messagers, mais en réalité, si la reine Péril avait demandé cela, c'était surtout pour une autre logique qu'elle ne comprenait :

-Mais si ils sont arrivés par la voix terrestre : comment a-t-on pu ne pas les voir arriver ? Par où sont-ils passés ?

Les civils étaient en train de paniquer, et beaucoup avaient fait l'erreur de préférer s'enfuir plutôt que de rejoindre la forteresse, ce qui ne risquait de les mener nul-part, malheureusement, si ce n'est entre les griffes de leurs ennemis. Le général aile du ciel fit une demande à sa reine... :

-Jamais ! Gronda-t-elle.

Elle se dressa pour lui faire face et dit :

-Si vous vous sacrifiez pour que je survive, à quoi bon être reine de ce clan ? Il n'y aura plus de clan à guider, au final... non, je reste et je me bas ! Allons voir les humains, ils sauront surement quoi faire.

Ils passèrent au-dessus de la ville et elle put voir, effectivement, des soldats marcher entre les cavernes et détruire le marcher. Quelques corps de dragons gisaient sur le sol... des imprudents qui n'était pas partis, ou pas assez vite. Elle soupira, puis accéléra le vol...

Une fois devant la forteresse, elle se posa et fila directement vers les humains en leur disant :

-Merci d'être venu. Où est Wolfgang ?


Xyria leva le museau au ciel pour réfléchir un instant aux paroles de son roi...

Puis dit :

-Oui, dans un sens, c'est assez logique. Même toi, je doute que tu sois capable de commander toute l'armée aile de nuit. Alors un seul humain, une armée aussi nombreuse...

Fantastique cligna des yeux, surpris par la réponse de sa soeur... il essayait juste de la détendre, ne se rendant pas compte que tout ce qu'il faisait empirait son stress. Il allait protester, mais croisa le regard de sa mère, qui lui fit un signe du museau. Elle, elle savait, et elle savait qu'il valait mieux la laisser tranquille.

Alors il haussa les ailes et lui dit :

-Bien. Comme tu veux.

Un des dragons du ciel était excité par les combats qui s'annonçaient et voulait rejoindre les humains, les accompagner à la bataille... mais il était bien le seul. Les autres étaient...

Il fonça les yeux et demanda :

-Vous avez peur, ou quoi ? On est des ailes du ciel, non ? La guerre, c'est dans notre sang, et même si on doit mourir, ce sera dans l'honneur, au moins ! Ne me dites pas que vous n'avez pas envie de participer à une bataille qui promet d'être aussi épique...

Oui, il faisait parti de ces vieux esprits qui ne pensaient qu'à se battre et voulaient mourir à la guerre. Il ajouta également :

-Et parce que la reine ne nous a pas ordonné de revenir, que voulez-vous qu'on fasse ? Qu'on reste là et qu'on se tourne les griffes ?

La chef aile de nuit griffa le sol et répondit :

-Je sais, mais... j'ai du mal à laisser faire les choses sans pouvoir les contrôler par moi-même. Si on les rejoignait, ils auraient une chance de plus de gagner, non ?

L'un des gardes de la matriarche remarqua les différents regards de cette dernière. Il lui demanda :

-Vous allez bien, matriarche ?

Il avait l'impression qu'elle était inquiète, ce qui était normal : ils l'étaient tous. Mais en-tant que garde, il pouvait peut-être essayer de la réconforter...

Xyria inclina le museau devant le colonel et lui répondit :

-Bonjour. J'ai été envoyée par le roi Ombre pour faire l'inventaire de nos stock d'armes et de nos soldats. Puis-je voir vos comptes et rapports, je vous pris ?


(Je crois que je me suis trompé pour le nom de l'assassin royal : Dard, c'était celui du conservateur, non ?)

L'assassin royal était un soldat des plus sérieux. Et à ses yeux, un assassin des plus sérieux se devait d'être discret, silencieux et patient. Si bien que durant son attente, il ne trouva même pas nécessaire d’expliquer aux gardes ce qu'il faisait là, pensant qu'ils le comprendraient... mais ce ne fut pas la cas.

Il secoua le museau quand un vint lui donner le message de la reine et répondit :

-Merci. Vous pouvez lui dire que je l'attends simplement pour qu'on aille s'occuper du prisonnier. Je patienterais le temps qu'il faudra...

Assis ici, immobile. Il n'avait rien d'autre à faire, de toute-façon...

Un quart d'heure avant le triste moment de la séparation, Cactée sortit dans la cours en tirant un sac. Elle le déposa au milieu de sable, l'observa un instant de ses yeux noirs et un peu triste... et, d'une flammèche, y mis le feu.


-La ferme !

Cactée s'immobilisa en plein vol et observa la tempête qui se rapprochait. Ça, ce n'était pas le vent. Ni le tonnerre. Il y avait quelqu'un, pas très loin, surement plusieurs, vu que l'un d'entre-eux venait de demander à un autre de la fermer. Elle réfléchit un instant : des conservateurs ? Des royalistes ? Peu importe : son chargement était bien trop précieux pour qu'elle prenne le risque de rencontrer qui que ce soit, pour le moment. Personne ne devait savoir qu'elle transportait la princesse de sable, pas même leurs alliés, c'était un secret qui ne devait être révélé. Et une vieille dragonne de sable volant seule loin de son territoire... que ce soit un allié ou un ennemi, elle paraîtrait louche et elle ne voulait pas risquer de se faire attaquer.

Son sac couina. Cactée posa une patte dessus et chuchota :

-Un peu de patience, ma chérie.

Et elle repéra une grotte, en contre-bas. Autant se poser et laisser passer la tempête, finalement, ainsi que les autres dragons. Elle fit un piquer et se posa, entrant rapidement dans les lieux. Si les dragons venaient ici, et bien, elle saurait mieux se défendre qu'en plein vol. A son âge, c'était plus difficile de se maintenir en l'air, et elle avait toujours son souffle de feu et son dard.

Elle posa délicatement le sac au sol et libéra finalement Mirage pour qu'elle puisse la voir, être rassurée, et se dégourdir un peu les pattes...

( Dard, c'est l'assassin conservateur, il me semble. ^^ )

Le garde acquiesça et s'en retourna auprès de sa Reine. En le voyant revenir, Cobra lui accorda toute son attention. Après avoir entendu ce qu'il avait à dire, la jeune souveraine se rendit compte qu'elle avait presque oublié qu'elle devait accompagner l'assassin royal pour s'occuper de leur prisonnier. Ses petits accaparaient toute son attention, c'était un fait...

« Merci de m'avoir prévenue. se contenta de dire la souveraine. Vous pouvez disposer. Je ne vais pas tarder à le rejoindre. »

Le garde acquiesça avant de quitter la pièce pour reprendre son poste. Quelques minutes plus tard, Acacia et Vipère arrivèrent à leur tour. Saluant l'assassin royal d'un mouvement de tête, Vipère chercha ensuite Cactée du regard. Elles n'attendaient plus qu'elle afin d'entamer leur mission. De son côté, Acacia ressassait encore et encore les différentes sécurités qu'elle et Lionne avaient c**çues pour leurs plus précieuses possessions. La petite Dragonne faisait cela pour se rassurer. Rien n'arriverait à ses parchemins ou à ses autres objets. A présent, il fallait qu'elle ne garde qu'une seule et unique chose à l'esprit. La protection du Prince de Sable qui l'accompagnerait pendant cet exil.


***

Enfin libre ! Mirage sortit du sac, bien contente de ne plus être enfermée dans le noir. Sa queue dressée comme celle d'un scorpion, la petite étira ses pattes avant d'ouvrir en grands ses ailes puis de les replier et d'observer le lieu dans lequel elle se trouvait. Il faisait vraiment froid... Et où était passé le sable ? Le sol était dur et froid, sous ses pattes. La Dragonette leva les yeux vers sa grand-mère, poussant un couinement interrogatif. Où était sa Maman, et ses frères ? Sa grand-mère était peut-être au courant de quelque chose. Les hurlements du vent, à l'extérieur de la grotte, firent sursauter la Dragonette, qui poussa un nouveau couinement, qui s'apparenta plus petit grondement. Quels étaient ses bruits ? Des rugissements de Dragons ? Mirage n'en avait aucune idée...

Ampère cru discerner un mouvement. Il n'était toutefois pas sûr de ce qu'il avait vu... A force de lutter contre Kraken, il devait avoir besoin d'un vrai repos... Lâche, murmura le défunt au fond de son esprit. Tu es trop trouillard pour aller vérifier... Je n'aurai jamais cru tomber sur une mauviette pareille!
Le cartographe grogna. De quel droit ce parasite osait-il lui parler ainsi? Oh, voyons, tu ne peux rien faire contre moi! C'était vrai...
Bon, si chercher après ce qu'il avait cru voir pouvait lui apporter un instant de paix...

L'Aile de Foudre descendit, cherchant du regard quoi que se soit. Malheureusement pour lui, l'animus décida de ne pas le laisser en paix, et il dut supporter la voix moqueuse de celui-ci chaque fois qu'il comptait faire demi-tour... Il passa devant la grotte où se trouvait les deux Ailes de Sable, sans toutefois s'y arrêter.
Après tout, il ne voyait pas trop ce qui pourrait se trouver ici... Es-tu sur qu'il n'y a personne? Pourquoi tu ne fouilles pas tout?
Ampère émit un grognement, avant de répondre, visiblement contrarié.

Je t'ai dis de te taire. Et puis, j'avais raison : il n'y a personne. Je suis presque sûr que tu espères que je m'écrase au sol.
Toutefois, il ne pouvait pas nier que les paroles du défunt n'avait aucun impact. Ou bien c'était sa présence incessante dans sa tête... Ou alors il avait raison, et il n'était pas un Aile de Foudre... Soudain inquiet, il se rapprocha de la grotte, fermant les yeux.
Qu'est-ce qu'il racontait? Il était Ampère, et bel et bien un Aile de Foudre! Le dragon se raccrocha à cette dernière pensée, s'éloignant un peu de la cachette des deux dragonnes... Qu'il n'avait toujours pas remarqué.

La route principale ? La reine Péril avait du mal à y croire... :

-Alors, ils ont été vraiment rapides pour la traverser, chuchota-t-elle pour elle-même.

Vu qu'ils ne les avaient pas vus arriver...

La reine des ailes du ciel était assez choquée : elle avait voulu arrêté ceux arrivant pas les voix maritimes et n'avait pas songé à ceux qui pourraient arriver par la route principale... car on ne pouvait pas atteindre la route principale depuis la mer, par où ils seraient arrivé si ils venaient de l'île des conservateurs.

Ça ne pouvait signifier qu'une chose :

-Ils sont venus du royaume des ailes de boue, je suppose ?

Péril ne fuirait pas ! Elle se battrait avec les autres ! Son officier le comprit, accepta, et fit juste une suggestion...

Elle répondit :

-Seulement après avoir rencontrés les humains.

Un groupe de civils dragons du ciel retardataires se fit canarder par les humains et sol et tombèrent tous. La reine Péril et son escortes étaient trop hauts pour que les tires les touchent... ça ne les empêcha pas d'assister à cela...

La dragonne bouillante rugit et gronda à leur adresse :

-Lâches ! Prenez-vous en à des soldats, pas à de simples civils !

Elle se tourna vers son officier et ordonna :

-La capital est perdue. Rassemblez nos derniers soldats encore présents et concentrez vous sur la protection de la forteresse. La vie du clan est le plus important, maintenant.

Une fois face à l'humain, Péril eut enfin droit à ses explication. Deux heures... elle fit un signe du museau et dit :

-Bien. Nous tiendrons aussi longtemps que nécessaire. Leurs bombes ne détruiront pas notre forteresse. Mais vous, alors, qu'allez-vous faire ? Vous comptez rester ici ou venir vous mettre à l'abri ?

Les bombes commençaient finalement à pleuvoir. Péril avait cependant quelque-chose à répondre à cela. Ça ne leur permettrait pas de prendre l'avantage, mais de gagner du temps et de leur faire perdre quelques appareils.

Elle se tourna vers son officier et ordonna :

-Lancez le signale à l'élite de l'orage.

Wolfgang avait offert une fusée de détresse au clan. Le signale consistait juste à la lancer...


Xyria cligna des yeux. Elle s'était peut-être mal exprimée. Elle secoua le museau et rectifia :

-Oui, je sais bien, Ombre. Ce que je veux dire, c'est que l'armée est trop grande pour que tu puisses commander tout-le-monde en même-temps, même si tu as les pleins pouvoirs. C'est pour cela que, comme tu le dis, tu délègues à tes généraux.

Dans le groupe d'aile du ciel, l'un d'entre-eux voulait à tout-prix partir se battre, mais il se retrouva face au refus de ses camarades qui, contrairement à lui, savait faire la différence entre bataille épique et suicide. Il allait protester à la réponse de son collègue, mais ce fut ensuite au tour de son officier de le remettre à sa place...

Ses griffes le démangeaient toujours. Il commença d'ailleurs par... :

-Mais, officier, je...

Mais il ne trouva rien à répliquer face à son supérieur. Il se contenta de baisser le museau et répondit :

-Bien, mon officier.

Mmmh... le soldat de nuit avait peut-être raison... l'officier soupira et répondit :

-Bien, c'est sans-doute vrai. Dans ce cas, on va aller s'entraîner, s'échauffer, et se tenir près à l’assaut dès que le roi nous l'ordonnera. Rejoignez le terrain d'entraînement, je reviens.

Il se dirigea vers le groupe d'aile du ciel et salua militairement leur officier...

Bon, pour l'instant, c'était plutôt rapide, pour Xyria. Elle se pencha vers les rapports qu'il lui donna, puis sortit un parchemin vierge et un flacon d'encre qu'elle avait apportés avec elle pour noter rapidement les différents détails...

-Merci, dit-elle. Je vais noté dans l'encadré que nous avons besoin de d'avantage d'équipement.

Elle eut un sourire :

-Les ailes du ciel ont de bons forgerons. Si nous les accueillons, nos deux clans pourront surement s'entre-aider pour la contre-attaque. Autre-chose ?


(C'est bien ce qu'il me semblait. Du coup, comment j'ai appelé l'assassin royal, déjà ? )

Cactée arriva peu de temps après. Elle rejoignit ses camarades, accorda aussi un signe du museau à l'assassin... qui le lui rendit, comme il l'avait fait pour les deux première, avant de reprendre son expression de statue... puis se tourna vers les deux autres dragonnes et dit :

-Désolée pour l'attente.

Ses écailles laissaient échapper une odeur de fumée.

Elle regarda par la fenêtre, où le soleil finissait de se coucher, puis proposa :

-Accordons leur encore une minute, puis nous pourrons commencer à partir.


Dans la grotte, Cactée laissa sa petite fille à ses étirement et rassembla quelques morceaux de bois que le vent avait apporté à l'intérieur. Ce n'était pas grand chose, mais ça ferait de chaudes braises qui réchaufferaient la dragonnette. La vieille dragonne, elle, avait depuis longtemps améliorée sa résistance au froid. Une fois rassemblés en tas, elle y mit le feu d'un souffle, puis surpris le regard et les couinements de Mirage.

Elle posa sur elle un regard sérieux et lui dit :

-Je regrette, Mirage, je sais que ce n'est pas le plus confortable. Mais nous ne rentrons pas. Pas maintenant. Tu es peut-être un peu jeune pour comprendre, mais sache que c'est pour ta sécurité.

Elle déploya les ailes et lui dit :

-Viens contre moi. Ça va te réchauffer.

Paroles, bruits d'ailes, mouvements ? Cactée était vieille, mais elle avait encore une bonne oreille : il y avait quelqu'un à l'extérieur de la grotte. La même personne qu'elle avait entendu dans la tempête ? Étaient-elles suivis ? Il ne fallait pas faire de bruit...

Elle se dressa brusquement et fit face à l'entrée, découvrant ses crocs, mais ne grondant pas... avec un peu de chance, ceux qui étaient à l'extérieur allaient partir sans faire un tour dans la caverne.

( Hum... Voyons voir... C'était Venin ! ^^ )

En entendant des bruits devant la porte, Cobra comprit que l'heure était venue. Retenant à grand peine son chagrin, l'Aile de Sable frôla délicatement le museau de chacun de ses petits, leur adressant quelques mots maternels et rassurants. C'était la dernière chose qu'elle pouvait faire. Ses adieux terminés, Cobra se leva délicatement afin de ne pas réveiller ses petits. Ils avaient besoin de repos, au vu de ce qui les attendaient...

D'un pas lent, Cobra se dirigea vers la porte. Jetant un dernier regard dans la direction de ses petits, la jeune Reine essuya les quelques larmes qui coulaient sur ses joues. Une fois cela fait, l'Aile de Sable quitta la pièce. Elle ne s'était pas trompée. Les Trois Gardiennes étaient présentes. Tâchant de faire bonne figure, Cobra déclara à leur attention :

« Je vous les confie. J'ai une entière confiance en vous. »

Ces quelques mots prononcés, Cobra se rapprocha de Venin. Le saluant d'un mouvement de tête, l'Aile de Sable se mit ensuite en marche, sachant très bien que l'assassin la suivrait. Après tout, leur destination était déjà connue. Il était temps pour eux d'expliquer la situation à l'assassin de son époux.


Vipère suivit un moment sa souveraine du regard avant de reporter son attention sur les deux autres Gardiennes. C'était à elle de jouer à présent. D'un pas rapide, la Vautour entra dans la pièce, et s'arrêta à quelques mètres des petits. Ces derniers dormaient toujours profondément. Cela arracha un sourire à la Dragonne. Malgré tout ce qui allait se passer, ils dormaient paisiblement. Quand Acacia entra à son tour, Vipère lui fit signe de rester silencieuse, afin de ne pas réveiller les Princes et la Princesse. Après tout, à leur âge, ils avaient bien besoin de repos.

***

En voyant sa grand-mère déployer ses ailes, Mirage accourut et se lova contre elle. Après ce vol enfermée dans le sac, la petite Dragonette avait besoin d'être rassurée et d'être avec quelqu'un qu'elle connaissait bien. Aussi, une fois installée auprès de sa grand-mère, la toute jeune Princesse posa son museau sur ses pattes avant tout en émettant un grondement de contentement. Quand Cactée montra les crocs, Mirage redressa la tête, l'observant. Que pouvait-il bien se passer ? Étant donné son jeune âge, la petite Aile de Sable ne comprenait pas réellement la situation, mais la réaction de sa grand-mère l'effrayait...

Lézard sans écailles, ne pas fouiller une grotte... L'Aile de Foudre avait l'air de mauvaise humeur : il y avait probablement d'autres grottes dans les environs, et aller les fouiller toute à la recherche d'un dragon qui n'existait peut-être pas... Toutefois, sous les insistance de Kraken, il décida d'y retourner : comme ça, ce dernier verrait bien qui avait raison... Et s'arrêta : pourquoi devait-il écouter l'animus? Qu'est qu'il pourrait y gagner? Rien!
Il y rentra pourtant... Et se figea de surprise face aux deux dragonnes de Sable, lâchant un : "C'est pas vrai j'ai pas rêvé.

Il aurait adoré faire demi-tour, surtout que maintenant qu'il y pensait... Il ne savait pas vraiment où il était... Vu qu'il était un peu occupé avec ses... Soucis personnel.
Plissant les yeux, l'air de réfléchir, il finit par prendre l'air le plus agressif, mais pas menaçant, dont il était capable. Après tout, il ne savait jamais si le défunt ne comptait pas faire en sorte qu'il meurt s'il y avait un affrontement...

-Que faites vous ici? demanda l'Aile de Foudre d'une voix sèche.

-Oui, je le sais, répondit la reine Péril, se sentant rougir d'avoir été à ce point à-côté de la plaque.

Elle montra les dents et avoua :

-Mais j'avais espéré, en réalité, que les choses ne seraient pas allé aussi vite. Je veux dire... les humains ennemis ne sont arrivés que depuis peu. Il ne leur a pas fallu beaucoup de temps pour arriver depuis l'île des conservateurs et s'installer sur le territoire aile de boue, sans même qu'on les voit, puis préparer cette attaque. Oh... !

Elle ouvrit grand les yeux, pensant soudainement comprendre :

-A moins que le portail vers leur monde des conservateurs se trouve au royaume de boue depuis le début !

Le, ou un des portails. Si c'était le cas, il faudrait qu'elle prévienne le roi Ombre. Ils auraient peut-être la possibilité de le détruire...

La forteresse était le seul moyen qu'elle avait de protéger son peuple, maintenant. Mais elle commençait même à douter de ce plan. Combattre les humains était trop différent de combattre des dragons, et elle avait déjà commis tant d'erreurs... se pourrait-il qu'elle fasse encore fausse route ? Mais il était trop tard pour changer de plan, maintenant...

L’explication des humains fit faire un signe du museau à la reine Péril. Elle fit un signe de la patte à l'un de ses soldats, qui sortit une carte de la fameuse forteresse. Elle la leur montra. Il s'agissait donc d'une immense montagne creusée d'un dédale de galeries avec différentes chambres où vivre et stocker de la nourriture, protégées par des tonnes de roche naturelle. Une rivière souterraine les approvisionnait en eau...

-Voici la forteresse, dit-elle, assez grande pour accueillir tout mon peuple, et avec assez de nourriture pour tenir plusieurs mois.

En voyant ce plan, ses doutes s'envolèrent. Il lui avait fallu des années pour le mettre en place, et toute son armée lui avait donnée des conseils et approuvé cet abri. Ça ne pouvait pas échouer...

Elle présenta les deux seules sortie :

-Il n'y qu'une entrée, la seule à vraiment sécurisée, et un passage souterrain secret qui mène dans la forêt au cas où il faille évacuer. Il faudra juste le surveiller, un seul dragon peut y passer à la fois.

Le signale fut lancé. L'humain demanda ce que faisait la reine. Elle fit un signe de la patte et dit :

-Faites-moi confiance. Ce n'est qu'un moyen de leur faire perdre quelques appareils et du temps.

Enfin, elle espérait que ça marcherait...

Les ordres de l'élite étaient simples : frapper un coup, et se replier. Elle avait bien suivit ce que leur avait appris Wolfgang, elle savait qu'ils ne pourraient pas gagner la bataille. Mais ils pouvaient gagner du temps.

Les membres de l'élite descendirent des nuages. Ils avaient été peints en bleu et en blanc pour se fondre dans le ciel et volaient depuis des heures en attendant le signale. Ils firent ce qui avait été ordonné : ils filèrent droit vers les moteurs sur les ailes des avions et soufflèrent pour les enflammer. Puis ils remontèrent rapidement à l'abri des nuages et retournèrent à la base...


L'officier aile de nuit attendit la réponse de l'officier aile du ciel, puis lui proposa :

-Bien le bonjour. Si j'ai bien compris, vous êtes coincés ici, pour le moment. Mes troupes et moi-même allons nous entraîner et nous échauffer pour les futures batailles. Souhaitez-vous vous joindre à nous ?

Le soldat qui avait voulu se battre sourit : oui ! Au moins, ils n'allaient pas rester sans rien faire...

Xyria fit un signe du museau au colonel et lui assura :

-Je ne dénigre en rien le talent de nos forgerons.

Elle fit un tour sur elle-même et dit :

-Ce n'est pas pour rien que j'ai choisi de laisser les ailes de nuit forger mon armure.

Quoi que c'était aussi pour se rapprocher du clan...

-Mais un peu d'aide ne nous sera pas mauvaise.

Elle fit ensuite un nouveau signe du museau et dit :

-Je pense que les ailes du ciel pourront aussi nous aider à cela. Où sont nos exploitations minières ?


(Merci, Cobra ^^)

Cactée avait son habituel air las en observant la reine, mais elle savait très bien qu'elle se sentait mal. Même si elle faisait tout pour le cacher, sa se voyait clairement. Quand elle passa près d'elle en leur disant les leur confier, elle savait qu'il y avait deux choses à lui dire...

La première :

-Tout se passera bien, votre majesté.

Elle lui posa délicatement une patte sur l'épaule. Dans ce genre de situation, une chose faisait toujours peur. Alors la seconde chose, ce fut :

-Ils sont encore jeune, mais ils finiront par comprendre que cela était nécessaire. Et quand vous les reverrez, ils vous aimeront toujours autant et seront ravis de vous voir.

L'une après l'autre, les gardiennes entrèrent, et après s'être assurée qu'ils dormaient bien, Cactée fut la première à approcher du trio. Tendis qu'elle posait près d'eux son sac rempli de sable, elle fredonnait une douce berceuse, pour le pas les réveiller tendis qu'elle prenait délicatement sa petite fille pour la déposer dans le sien...

Dard dormait mal. Le moignon de sa patte amputée le gênait. Il tournait et retournait sur lui-même sans réussir à trouver une position qui lui convenait. Si bien que quand il entendit des bruits de patte s'approcher, il montra les dents et grommela :

-Grr... je dors ! Allez voir un autre prisonnier...

Mais il savait que c'était pour lui, vu qu'il était le dernier en cellule.


Une lueur amusée passa dans les yeux de la vieille dragonne face aux grondements de mécontentement de sa petite-fille. Si jeune, et pourtant déjà si caractérielle... une vraie petite aile de sable. Elle allait continuer à la réconforter, quand un nouvel arrivant la coupa...

C'était un dragon bleu, mais pas un aile de mer, il n'avait pas la queue, ni les pattes pour ça. Cactée n'en avait encore jamais vu, mais elle avait entendues les rumeurs. Ainsi, ils étaient bien réels... *Un aile de foudre.*.

Devant son air agressif, la vieille dragonne se dressa et, la poussant de l'aile, mit Mirage derrière elle, la cachant à la vue du nouveau dragon. La vieille dragonne avait peut-être l'air fatiguée, mais elle était plus grand que le dragon de foudre, et encore robuste. Elle agita son dard, signe qu'elle n'était pas menaçante, mais qu'elle était prête à se défendre si il l'y forçait.

Et, aussi diplomatique qu'à son habitude, elle répondit :

-Bien le bonjour, dragon de foudre. Cette enfant et moi-même nous sommes simplement mises à l'abri en attendant que l'orage passe. Sommes-nous sur le territoire des ailes de foudre ? Si c'est le cas, je m'en excuse, et vous demande l'hospitalité jusqu'à se que le temps devienne plus clément.

Elles auraient pu partir, mais dehors, la pluie commençait à tomber, et les ailes de sable trop jeune supportait mal l'humidité. Mirage pourrait tomber malade.

( Xyria : Y'a pas de quoi ! ^^ )

Cobra ne trouva pas la force de répondre aux paroles de Cactée. La jeune Reine se contenta donc de hocher la tête, signifiant ainsi qu'elle avait comprit la teneur des propos de l'autre Aile de Sable. Alors qu'elle s'éloignait en compagnie de Venin, Cobra jeta un dernier regard derrière elle. Retenant à grand-peine un soupir, la souveraine accéléra sensiblement le pas. Si elle restait ici trop longtemps, elle finirait par changer d'avis et ce n'était pas un acte envisageable. Ses petits n'étaient plus en sécurité et leur départ était le seul moyen qu'elle avait de s'assurer qu'ils ne seraient pas en danger si la capitale tombait...

Il ne fallut pas longtemps aux deux Ailes de Sable pour rejoindre les cachots. Il n'y avait pas âme qui vive, dans cette partie du Palais. Le seul Dragon emprisonné était l'assassin de son compagnon. Un régicide. Celui qui lui avait prit sa famille. Si Cobra avait de vifs ressentiments à son égard, la souveraine s'était promit qu'il aurait droit à un procès équitable. Elle ne voulait pas passer pour une Reine tyrannique. Ruine avait pu éviter cette extrémité, elle ferait de même. Les Ailes de Sable devaient se défaire de cette image déformée qui planait sur eux depuis la fin de la Guerre de Succession pour le trône de Sable. Ils n'étaient pas plus sanguinaires que les autres Dragons. Leur passé était juste plus complexe qu'il n'y paraissait, rien de plus.

Cobra finit par s'arrêter devant la cellule de Dard. Retenant un soupir en l'entendant, la jeune Reine adressa un regard à Venin. Elle espérait qu'il n'avait pas oublié ce qui avait été dit au Conseil. La souveraine tenait réellement à ce que Dard arrive en vie aux Ruines Sablonneuses. Dans le cas contraire, ce serait comme si Aspic et leurs petits n'auraient jamais eu droit à la justice. Et ce fait n'était pas envisageable pour Cobra.

« Allons, vous savez très bien que vous êtes seul ici. commença Cobra, en jetant un bref regard autour d'elle. Vous ne dormirez pas très longtemps une fois les conservateurs en ces lieu, et je ne suis pas sûre que votre Reine, ou qu'importe la façon dont elle se fait appeler, sera très heureuse de vous voir en ces lieux. »

Cobra ne connaissait pas réellement cette Dragonne qui souhaitait prendre son trône. Elle avait connaissance de quelques détails, mais pas de l’entièreté de la vérité sur le compte de l'héritière d'Oasis. Toujours est-il que la jeune Reine doutait que sa rivale soit heureuse de retrouver l'un de ses envoyés ici, surtout si ce dernier avait échoué dans une tâche aussi importante que celle qui lui avait été confié. Certes, il avait accomplit sa mission mais avait échoué à ne pas se faire prendre. Sans lui, la souveraine n'aurait eu aucune raison de penser qu'une héritière d'Oasis était toujours en vie.


Alors que Cactée récupérait Mirage, Acacia se rapprocha doucement d'Aspic. Scorpion était déjà bien plus grand et costaud que son frère et sa sœur. Aussi, la greffière craignait d'être gênée dans ses mouvements si elle devait veiller sur lui. Vipère s'était donc proposée pour prendre en charge le Prince restant. Surtout que Scorpion était bien le plus turbulent des trois petits. Vipère était sûrement la mieux placée pour prendre soin de lui, étant donné son expérience avec les Dragonnets.

Acacia se saisit délicatement d'Aspic et le plaça dans son sac en prenant le soin de ne pas le réveiller. Une fois cela fait, la Dragonne s'écarta, emportant son sac et son précieux contenu avec elle afin que Vipère puisse récupérer Scorpion. La Vautour dut attendre quelques instants avant de pouvoir récupérer le jeune Prince. En effet, ce dernier manqua de se réveiller alors que l'Aile de Sable s'approchait de lui. Une fois Scorpion à nouveau profondément endormit, Vipère le prit délicatement dans ses pattes et le déposa dans son sac. Une fois cette opération effectuée, la Vautour leva la tête vers les deux autres Gardiennes, avant de leur faire signe que tout s'était bien passé.

« … Il semblerait qu'il soit temps de nous préparer au départ. » finit par dire la Vautour, à voix basse.

***

Mirage cligna plusieurs fois des yeux, surprise par le Dragon qui se trouvait non loin. Elle n'avait jamais vu un Aile de Sable comme celui-ci. Comment une petite comme elle pouvait avoir conscience que d'autres espèces de Dragons existaient ? Mirage était constamment entourée d'Ailes de Sable. Aussi, pour la Princesse, c'était la seule espèce de Dragon existante. De ce fait, quand Cactée poussa la petite derrière elle, Mirage émit un petit couinement de protestation. Comme beaucoup de petits, la Princesse avait une certaine curiosité et trouvait injuste le fait de ne pas pouvoir l'assouvir.