I.1 Une nouvelle choquante et surprenante

En voyant Scarabée s'allonger, Cobra ne put s'empêcher de penser qu'elle avait bien fait de lui demander de rester ici. Sur le terrain, personne ou presque n'aurait pu l'aider en cas de problème concernant sa santé. Au palais, le Conseiller aurait accès à la plupart des soins lui étant nécessaire. Il ne s'en rétablirait que plus vite et pourrait rejoindre Lionne dès que son corps en serait capable.

La jeune Reine fut rassurée en apprenant que tout était en ordre en ce qui concernait l'avenir de ses petits. Elle fut tout de même étonnée en apprenant que les trois Gardiennes avaient trouvé un moyen d'être prévenues quand la guerre serait terminée. Si la souveraine avait pu demander plus de renseignements, elle l'aurait fait sans hésiter. Malheureusement, Cactée avait raison... Pour la survie de ses petits, elle devait rester dans l'ignorance la plus totale, quand bien cela lui déchirait le cœur...

« … Je comprends tout à fait les raisons votre silence. avoua Cobra, visiblement fort peinée. Je ne veux que le meilleur pour mes petits. Si je dois rester dans l'ignorance pour cela, qu'il en soit ainsi... »

Cobra retint de justesse un soupir. Ses petits étaient encore si jeunes... Ils ne comprenaient même pas ce qui était en train de se passer... Ils allaient se retrouver séparer les uns des autres et loin d'elle... Et Cobra ne serait même pas là pour les réconforter s'ils en avaient besoin... La jeune Reine sentit son cœur se serrer d'avantage. Il fallait que cette guerre se termine... Tant que son Royaume serait en danger, ses petits ne seraient en sécurité nulle part. Si l'héritière d'Oasis n'hésiterait pas à se débarrasser d'elle pour prendre le pouvoir, il était certain qu'elle ferait en sorte de retrouver Mirage, Aspic et Scorpion pour s'assurer que personne ne pourrait remettre en cause sa légitimité en ce qui concernait le trône...

« Vous avez toute ma confiance. Soyez prudentes. » déclara Cobra à l'attention des Gardiennes.

(Oh, bah, désolé pour l'erreur ^^')

-Je vois, répondit simplement la reine Péril aux explications de son conseiller en guerre.

Et elle renonça donc à son idée d'attaquer les troupes ennemis venant de la mer. Elle ne renonça cependant pas à la bataille. Il fallait seulement qu'elle prenne le temps de bien faire les choses. Les ailes du ciel étaient bourrins, mais c'était aussi des dragons rapides... elle allait devoir jouer là-dessus.

-Inutile de quitter le royaume, dit-elle. Dès qu'ils seront trop près, nous iront dans nos caverne de siège. Ils ne prendront jamais cette zone.

Elle se pencha par-dessus la table du conseil et continua :

-Si nous ne pouvons pas les affronter directement, nous pourrions leur tendre des pièges...

Une grande carte du royaume était gravée sur la table. Elle pointa la forêt de la griffe et demanda :

-Combien d'hectares de forêt pourrions-nous brûler sans que cela ne mette trop en cause l'écosystème de notre royaume ?


Xyria était toujours prête à tout pour son amour, mais là, il allait devoir multiplier les courbettes si il voulait une chance de se faire pardonner...

Elle lui répondit :

-Et bien, tu avais tors. Peu importe la raison : enfermer un aile du ciel contre son gré n'est jamais une bonne idée. C'est la guerre. Je risque à tout-moment de te perdre et je l'accepte. Tu vas devoir faire la même chose...

Si il voulait la garder, en tout-cas.

Tendis que Ombre lui disait qu'elle devait se reposer, elle observa son bandage à la patte. Elle demanda :

-Comment je me suis fait ça ?

Maintenant que la colère retombait... en tout-cas, elle n'était plus aveuglée par sa rage... elle avait la mémoire qui vacillait un peu.

Elle soupira, puis allongea son museau sur ses pattes en ronchonnant :

-Je voulais participer au sauvetage de mon peuple !

Mais même elle, maintenant, se rendait compte qu'elle serait un boulet, dans une mission, avec cette blessure. Et elle considérait Ombre comme responsable de cette dernière.

-Crois-moi, c'était tout-aussi terrible, répondit Constellation à la remarque de sa fille.

Elle lui mit une aile autour des épaules pour la réconforter et lui dit :

-Dit-toi qu'au moins, durant ce conflit, Wolfgang a l'avantage d'être entouré d'une armée puissante et de camarades qui le protégeront. Tous les dragons de nuit n'avaient pas cette chance, à l'époque...

La solidarité, ce n'était pas ce qui les étouffait...

Finalement, Merveille accepta d'admettre que sa mère avait raison. Constellation sourit et la complimenta :

-Tu as muri, ma chérie. C'est bien.

Et quand Merveille retrouva Wolfgang, Constellation les regarda se prendre dans les bras l'un de l'autre... et s'assura que personne ne viendrait les déranger. Quand un soldat voulut venir, elle se mit devant le D.G., déploya les ailes et lui dit :

-Désolé, monsieur, mais Wolfgang est en conversation privée. Je vous pris de patienter un instant...

(Tu veux que je prenne le contrôle de Merveille ? Ou tu as une idée précise de ce qu'ils vont se dire ?)

Mars allongea Rival sur le dos et s'assit sur sa poitrine. Il lui fit un grand sourire, montrant ses petits crocs pointus, et lui répondit :

-Non, j'ai juste fait semblant. J'ai suivi l'exemple de Wolfgang : utilisé la xinologie pour déstabiliser l'adversaire et prendre le dessus. Et tu t'es laissé avoir, na !

Et il lui tira la langue.

La dragonnette demanda :

-Tu ne voulais pas plutôt dire "psychologie" ?
-Euh... c'est pareil.

Tendis que les soldats partaient, une conversation fut lancée par les dragons encore présents. Le marchand fit une remarque qui lui attira une question d'un autre...

Il lui répondit :

-Ce n'est pas ça. J'ai vu assez d'exploits de Wolfgang pour avoir confiance en ses capacités. Mais les guerres ne se passent jamais comme on le voudrait. Je préfère voir la fin plutôt que de me réjouir trop vite.
-Vous n'êtes pas un peu trop inquiet, patron ? Demanda Cosmique.
-Peut-être... ou c'est toi qui ne l'est pas assez.

Mh... oui, Flèche savait se battre, mais ce n'était quand-même pas son point fort... il était plus fin et rapide que musclé... mais par la suite, les trois autres volontaires étaient des dragons de nuit musclés, tout l'inverse de lui, justement. En cas de souci, ils le protégeraient...

-Bien, dit le capitaine de nuit, c'est d'accord, vous avez la mission. Rejoignait Wolfgang à sa base, il vous débriefera sur ce que vous devez faire.


L'air peiné de la reine déchirait le cœur de la conseillère Cactée. La dragonne endurcie par la vie ne le laissait pas paraître, car elle savait cacher ses émotions, et elle en avait vu assez pour que ce simple détail ne la touche pas plus que nécessaire. Mais avant une conseillère et même une guerrière, elle avait été une mère, elle-aussi, elle avait même vécue la pire des perte. Elle savait ce que ressentait Cobra...

Si bien qu'elle lui dit en inclinant le museau :

-Merci, votre majesté.

Elles avaient sa confiance, et elle pouvait compter sur elles. Cactée se dressa et continua :

-Nous commencerons à partir dès que la nuit sera tombé. Il nous faudra être seules, et que personne ne nous voit à ce moment-là.

Secret totale sur l'heure du départ et la direction. Elles attendraient le bon moment dans une aile vide du palais.

-Ma reine, pourquoi ne pas laisser le reste du conseil s'occuper des derniers préparatifs ? Nous allons aller les voir un instant, puis vous pourrez passer un moment avec eux, avant que...

Elle préféra ne pas terminer sa phrase.

Cobra se contenta de hocher la tête quand Cactée lui apprit que les Gardiennes comptaient partir au moment-même où la nuit serait tombée. C'était la meilleure des solutions, après tout. La jeune Reine aurait préféré pouvoir s'assurer du départ des Dragonnes, mais cela n'était pas possible. L'Aile de Sable retint un soupir. C'était pour la sécurité de ses petits. Elle devrait s'y faire...

« .. Soit, qu'il en soit ainsi. Choisissez l'endroit d'où vous voulez partir. Personne ne vous y dérangera. » assura Cobra, en tâchant de faire bonne figure.

Quand Cactée proposa de laisser le Conseil s'occuper des derniers préparatifs, Cobra ne put s'empêcher de regarder quelques instants les Dragons présents dans la pièce. Ses responsabilités faisaient qu'elle devait rester ici, pour s'assurer que tout irait bien et que tout serait terminé pour leur départ. Mais son instinct maternel lui disait l'exact contraire. Sa place était avec ses petits, pour les rassurer et passer encore quelques instants avec eux avant qu'ils ne soient séparés. Voyant son trouble, Brasier se racla la gorge. Il finit par dire :

« Cactée a raison, ma Reine. Allez voir vos petits. Nous nous chargeons de tout.
- Vous êtes sûrs ? Je peux toujours rester quelques heures de plus... déclara Cobra.
- Tout ira bien. Nous n'avons que quelques détails à régler. Vous aurez connaissance de toutes les décisions prises dans les plus brefs délais. rétorqua Brasier.
- Je... commença la jeune Reine. Je... Je vous fais confiance. Faites au mieux, et prévenez-moi au moindre problème.
- Il n'y aura pas de problème. Nous ferons en sorte que tout se passe au mieux. » commenta Brasier, en regardant les autres membres du Conseil.

Les Dragons présents hochèrent la tête, montrant ainsi leur accord. Cobra se leva alors, quittant la place qui était la sienne en temps normal. Elle rejoignit l'entrée de la salle. Acacia et Vipère ne tardèrent pas à se rapprocher de leur souveraine. Celle-ci se tourna une dernière fois dans la direction des membres de son Conseil, avant de les saluer. Suite à cela, la Dragonne quitta la pièce après s'être assurée de la présence des Gardiennes à ses cotés.

-Non, au contraire, affirma la reine Péril : je veux les laisser entrer dans la forêt.

Elle se pencha au-dessus de la carte et traça une ligne avec sa griffe en expliquant :

-Je veux qu'ils aillent le plus loin possible vers le milieu de la forêt, là où c'est bien touffu, où ils auront du mal à nous viser depuis le sol.

Elle frappa du poing sur la table, ce qui y laissa une empreinte brûlée.

-Et là, nous les attaquons avec nos bombes. Nous mettons le feu à la forêt. Le combustible naturel les tuera pour nous.


Xyria observa Ombre de haut... puis, quand elle vit son air sincèrement désolé pour ce qu'il avait osé lui faire... elle finit par se détendre.

Elle le regarda longuement... puis soupira et lui dit :

-Je te pardonne, pour cette fois. Je sais pourquoi tu as fait ça...

Elle fronça cependant les sourcils et ajouta :

-Mais je t'en veux toujours, et tu vas devoir faire des courbettes pour mériter mon pardon.

Ombre lui expliqua comment Xyria s'était blessée. Elle grimaça et dit :

-Oui, c'est ce qui arrive quand on tente de priver une aile du ciel de sa liberté.

Et elle ne montra aucune honte à ce qu'elle avait fait à Chef. Elle répondit :

-Et ça aussi, ça arrive. Toi, mes gardes, et les autres ailes de nuit, j'espère que vous retiendrez la leçon : il ne faut pas essayer d'emprisonner un aile du ciel.

Xyria soupira, puis fit un signe du museau à Ombre avant de lui dire :

-Bien. Dans ce cas, je participerais à ce conseil.

Et elle ne lui laissait pas le choix. Si elle ne pouvait pas vraiment intervenir, au moins elle voulait pouvoir savoir ce qu'il se passait...

Puis elle prit la fiole pour la boire. Elle grimaça en disant :

-Ce goût est horrible !

Constellation, comme sa fille, ne s'attendait pas à se que Wolfgang mène toute une armée. Et à ce qu'elle lui dit, elle sourit et répondit :

-Et bien, tant-mieux : dit-toi qu'il sera ainsi moins exposé au danger que les meneurs, justement.

Plus tard, quand Merveille fut seule avec Wolfgang, ce dernier vint la serrer dans ses bras et lui parla de ce qu'il se passait...

Elle lui répondit :

-Ça va...

Mais pour le moment, elle se fichait complètement de l'arrivée de ses semblables. Elle l'observa... et demanda :

-Wolfgang... tu vas vraiment participer à cette guerre ?

Aïe ! Constellation se retrouva visiblement face à une forte tête. Mais elle n'allait pas se laisser impressionner pour autant...

Elle fit un gentil sourire au garde et lui dit :

-Votre rapport peu bien attendre une petite minute. Il est en conversation privée avec... disons quelqu'un de très important à qui vous devez votre présence dans ce monde. Laissez-lui un instant, je vous pris.

Oups ! Mars s'était fait avoir ! Rival le domina à-nouveau et lui fit une remarque...

Le dragonnet fit la moue et protesta :

-C'est pas vrai ! Tu m'as eu parce que j'ai eu une baisse d'attention, c'est pas pareil !

Et il s'agita pour essayer de reprendre le dessus.

Le marchand émit juste un léger doute sur les capacités de l'armée humaine à vite finir la guerre. Un autre dragon lui rappela un détail...

Le marchand répondit :

-Ils ne vont pas se battre contre des humains, cette fois, mais contre des dragons.

Il leva une patte en affirmant :

-Je ne dis pas que les humains ne peuvent pas nous battre, j'ai aussi vu de quoi ils étaient capables. Je dis juste que la surprise peut déstabiliser tout-le-monde.

Il reposa la patte :

-En outre, les conservateurs ont aussi leur propre armée humaine.

Un autre dragon fit une remarque... pour le moment, les combats étaient chez les ailes du ciel. Cosmique se tourna vers lui et demanda :

-Quoi ? "Si le royaume des ailes du ciel tombe", quoi ? Nous serons les suivant à être attaqués ?


Les reines avaient des responsabilités, certes... mais les reines restaient avant-tout des dragonnes. Et il y avait des moment où le côté "dragonne" reprenait le dessus sur le côté "reine". Cactée savait que Cobra ne se sentirait pas bien si elle ne pouvait pas profiter de ses petits une dernière fois avant leur départ. Et ce manque pourrait bien la déconcentrer, et finir par signer son arrêt de mort...

Et elle n'était visiblement pas la seule à le penser : tout le conseil l'encouragea à aller voir ses enfants. Brasier, tout du moins, mais quand elle regarda le conseil, la plupart hochèrent le museau, et dirent :

-Oui, allez-y, majesté.
-Allez les rassurer.
-Et rassurez-vous vous-même, en même-temps.

Si certains étaient contre, ils n'osèrent pas le signaler.

Cobra finit par accepter, et Cactée la suivit calmement dans le couloir. Elle restait silencieuse, pensive, calme. La réalité de tout ce qu'il se passait lui sautait à la gorge. Après-tout, elle allait aussi devoir s'éloigner du clan, perdre tout ses repaires, ce qu'elle aimait...

Mf, peu-importe : elle avait l'instinct qu'il fallait pour ça. Elle avait déjà vécue une guerre, après-tout.

Perdue dans ses pensées, Cobra guida machinalement les trois Gardiennes jusqu'à la pièce où vivait ses petits. Devant la porte, deux Dragons montaient la garde. En voyant leur souveraine se diriger vers eux, les deux Ailes de Sable tournèrent la tête vers elle, quittant leur position stoïque qui les faisaient ressembler à des statues de sable et de grès. La jeune Reine les salua d'un mouvement de tête, qu'elle accompagna d'une sorte de sourire. Le métier de souveraine était avant tout un métier de représentation. Elle était la tête du Royaume. Si la tête tombait, le Royaume suivait dans la plupart des cas. Il fallait qu'elle montre que tout allait bien, que tout était sous contrôle. Il ne fallait pas céder à une quelconque forme de panique ou de stress.

Sous les regards des gardes, Cobra et les trois Dragonnes pénétrèrent dans la pièce. Celle-ci était dépouillée d'une grande partie de ses meubles et du peu de richesses qui s'y trouvait en temps normal. Cobra avait été très claire à ce propos. Aucune richesse ne devait tomber entre les pattes des conservateurs. Il n'était pas question de donner une quelconque aide à leurs ennemis.

Faucon leva la tête en voyant les quatre Ailes de Sable arriver. Un sourire se dessina sur son museau, bien que Cobra ne sut dire s'il leur était destiné ou s'il était plutôt en rapport avec ses trois Dragonets qui ne semblaient pas vouloir quitter les pattes de leur plus jeune oncle. Aspic et Scorpion essayaient d'attraper un long serpentin de tissu que Faucon tenait sous l'une de ses griffes. Mirage, installée sur l'une des épaules de son oncle, contemplait le jeu de ses deux frères, sans pour autant vouloir se joindre à eux. Dans les Dragonets, ce fut elle qui remarqua en première la présence de leur mère.

Prudemment, Mirage sauta de l'épaule de son oncle. Une fois sur le sol, la Dragonette trotta vers sa mère, et se glissa entre ses pattes avec une sorte de petit grondement de contentement. Faucon lança le serpentin de tissu dans la direction de sa Reine, pour attirer l'attention de ses fils sur elle. Cela ne manqua et quelques instants plus tard, Aspic et Scorpion étaient en train d'assaillir leur mère. Cobra ne put s'empêcher de rire et finit par s'installer sur le sol afin d'être plus accessible pour ses petits. Si Mirage resta lovée contre son poitrail, entre ses pattes avants, Scorpion et Aspic entreprirent d'escalader les flancs de leur mère pour se retrouver sur son dos. La jeune Reine les laissa faire, veillant tout de même à ce que ses fils ne se blessent pas dans leurs jeux.

Alors que les petits jouaient avec leur mère, Faucon se rapprocha des trois Gardiennes. Quand Cobra avait du partir au Conseil, elle lui avait demandé de veiller sur ses petits. Faucon avait accepté avec plaisir. Il aimait passer du temps avec ses neveux et sa nièce. Après tout, c'était son rôle d'oncle, de s'occuper d'eux ! Ils étaient plein de vie, et cela lui mettait du baume au cœur. Rien ne semblait pouvoir atteindre ces trois petits. Ils étaient bien trop innocents pour comprendre ce qui se passait dehors. L'espace de quelques heures, le garde avait oublié ce qu'il se passait au-dehors.

« Le Conseil s'est bien passé ? Une solution a été trouvé pour les petits ? » demanda Faucon, en indiquant les Princes et la Princesse du bout d'une griffe.

Faucon savait que le Conseil de Guerre traiterait aussi du sort réservé aux petits royaux. Après tout, s'il arrivait malheur à Cobra, chose que Faucon ne voulait même pas imaginer, se serait à Mirage de prendre sa place. Il fallait prendre des dispositions pour protéger l'héritière du trône et ses frères. Le garde était certain que sa Reine avait fait le bon choix. Il voulait juste s'assurer que ses neveux et sa nièce seraient en sécurité, loin des champs de bataille.

Péril ignorait effectivement tout des humain. Elle était persuadée que son plan était le bon. Elle fit un signe du museau et dit :

-Oui.

Avant de tapoter un peu des griffes sur le table...

Puis de se dresser en disant :

-D'ailleurs, je vais vous accompagner pour assister aux préparations.


Ombre voulait savoir ce qu'il pouvait faire pour se faire pardonner de son erreur par sa dragonne. Elle lui répondit simplement :

-Ça, nous verrons plus tard. Pour commencer, tu peux me promettre de ne plus jamais recommencer.

Mais il fit malgré-tout une demande à sa compagne, ce qui fit remonter la colère en elle. Elle protesta :

-Peu importe ! Je n'ai fais que me défendre, je ne regrette rien !

En fait, si, elle commencerait à le regretter un peu plus tard. Mais pour le moment, elle ne se sentait d'humeur clémente pour personne...

Xyria termina la fiole, malgré le goût horrible qu'elle lui trouvait... puis commença à agiter la patte, avant d'avouer :

-C'est vrai que ça fait du bien...

Avant de regarder Ombre et de lui dire :

-Bien. Allons à ce conseil.

Constellation essayait de réconforter sa fille... mais on ne pouvait pas être talentueux à tout les coups :

-Oh, fit-elle.

Elle se gratta les cornes, gênée :

-Et bien... il ne sera quand-même pas seul, il sera protégé. Réconforte-toi en te disant cela.

Wolfgang n'avait pas le choix : il participerait à cette guerre, pour sauver ce monde, pour leur éviter le même sort que lui.

Merveille soupira et dit :

-C'est de ma faute. Si je n'avais pas créé ce maudit portail...

Avant de relever les yeux vers Wolfgang :

-Mais tu ne peux pas y participer d'ici ? Simplement en guidant tes troupes ?

Constellation leva les yeux au ciel et soupira :

-Oh, la guerre ne va pas se terminer en une seconde. Un peu de temps à votre meneur ne va pas vous faire perdre.

Elle lui sourit et demanda :

-Je vous demande de lui accorder encore deux minutes, puis j'irais annoncer votre présence.

Il ne fallait pas que Wolfgang et Merveille soient vu dans une situation gênante...

Rival affirma à Mars qu'il était plus costaud que lui. Le dragonnet gronda et protesta :

-Ça, ça veut rien dire !

Et il essaya à-nouveau de l'avoir, cette fois-ci en claquant des dents devant sa gorge, prenant l'air de vouloir le tuer...

Le marchand fit un signe du museau à ce que lui dit l'autre dragon de nuit et lui confirma :

-Oui, je sais. Mais ça restera tout-de-même des batailles différentes de leur monde. Je me demande juste comment les humains vont s'y adapter, c'est tout...

Cosmique, de son côté, ravala sa salive... :

-Alors, vous croyez qu'on doit s’inquiéter ? Demanda-t-elle.

Avant de pencher le museau sur le côté :

-Les ailes de foudre ? Ils ne sont pas neutres, ceux-là ? Quel intérêt les conservateurs auraient pour eux ?


Cactée fut impressionnée par l'air stoïque de la reine des ailes de sable. Elle aurait souhaité le lui signaler, car elle savait que vu la situation, elle ne devait clairement pas se sentir aussi bien qu'elle le laissait paraître, et elle savait que le lui signaler lui ferait surement du bien. Mais justement : si elle lui disait cela, elle mettrait à-mal cette couverture, et elle ne le pouvait pas. Elle ne fit que lui faire un signe du museau, l'air de la féliciter...

Les trois dragonnets ne tardèrent pas à voir leur mère et se mirent à filer vers elle. Cobra devait souvent négliger sa portée pour subvenir à ses devoirs royaux. Mais a ce moment, on ne pouvait pas lui en vouloir de ne se concentrer que sur eux...

Pendant ce temps, Faucon vint demander des nouvelles du conseils et de la décision prise pour les dragonnets. Sa mère se tourna vers lui et chuchota, faisant en sorte que Cobra n'entende pas :

-Oui, et c'est une décision difficile, mais nécessaire : les trois dragonnets seront séparé les uns des l'autre, et amenés loin du royaume.

Elle s'indiqua elle-même, ainsi que ses deux camarades :

-Nous allons chacune en prendre un et fuir, nous ne savons encore où, loin de la bataille, et les maintenir en vie jusqu'à ce que ce soit fini.

Elle se retourna :

-C'est pour cela que nous allons dès maintenant quitter la salle et laisser la reine seule avec ses enfants.

 

Faucon comprenait parfaitement la décision du Conseil. Ici, dans leur Royaume, les petits étaient en danger. Plus ils en seraient éloignés, mieux se serait. De plus, avec sa mère et Vipère, tout devrait bien se passer pour eux. Au sujet d'Acacia, le soldat avait plus de réserves. Elle n'était pas connue pour être une guerrière émérite. D'un autre côté, si le Conseil avait décidé que la greffière pouvait s'acquitter de cette mission de la plus haute importance, Faucon n'avait pas de raison de s'en faire.

« C'est la meilleure chose à faire. avoua Faucon, à voix basse. Ils seront plus en sécurité avec vous qu'ici, c'est certain. »

Le soldat jeta un dernier regard dans la direction de sa belle-sœur. Si Mirage n'avait pas bougé de sa place, ses deux frères avaient quitté le dos de leur mère pour s'attaquer au serpentin de tissu qu'ils avaient délaissé auparavant. Du moins, ils essayaient de capturer l'animal de tissu, Cobra faisant en sorte de le déplacer pour leur faire croire qu'il était vivant. Faucon se rapprocha de sa Reine, et la prévint de leur départ. Cobra se contenta de hocher la tête, et suivit son beau-frère du regard. Une fois qu'il eut quitté la pièce à la suite des Gardiennes, la jeune souveraine reporta son attention sur ses petits.


Après avoir quitté la salle, les quatre Ailes de Sable se retrouvèrent dans le couloir. Faucon salua les deux gardes d'un petit mouvement de queue. Stoïques, les deux Ailes de Sable ne lui rendirent pas son salut, chose pour laquelle le soldat ne s'offusqua pas. Après tout, ils étaient en plein travail. Les quatre Ailes de Sable finirent par s'éloigner des deux gardes.

Le silence devenait pesant. Plongé dans ses pensées, Faucon se demandait bien dans combien de temps ils allaient quitter le palais. Le soldat était certain que Cobra attendrait que ses petits aient quitté les lieux avant de leur faire elle aussi avec le reste du Conseil et les membres de l'armée qui étaient restés ici. A l'heure qu'il était, les derniers préparatifs devaient être en cours. Les trois Gardiennes avaient tout intérêt à se préparer aussi, pour partir selon leur convenance par la suite. Finalement, pour rompre le silence, Faucon finit par dire :

« Votre voyage risque d'être long. Commenta Faucon à l'intention des Gardiennes. Vous feriez mieux d'aller vous restaurer avant votre départ. Rien ne dit que vous aurez le temps de chasser dans les heures qui suivent votre départ. »

Bien que Faucon ne connaissait pas les itinéraires des Dragonnes, il se doutait bien que la situation actuelle faisait qu'elles devraient quitter le Royaume le plus tôt possible. Étant donné que leur organisme était habitué aux privations, comme c'était le cas pour tous les Ailes de Sable, en mangeant aujourd'hui, les Dragonnes avaient la certitude d'avoir assez d'énergie sans être obligées de chasser dans leur Royaume d'origine. Cela leur éviterait d'être à découvert inutilement.

La reine Péril fronça les yeux et se tourna vers son conseiller qui lui avait dit ça. Elle savait qu'il le disait pour son bien, alors elle ne fut pas désagréable...

Mais elle lui répondit :

-Non ! Je suis l'une des meilleure combattante du clan, je ne resterais pas en arrière pendant que mon peuple se bat.

Elle se verrait alors comme une lâche, autrement.

Elle se dressa en continuant :

-C'est le roi Argil qui restera en arrière afin de mener la guerre. Je met le clan et le conseil sous son commandement le temps que je serais sur le front.


Ombre fit ce que Xyria lui réclama : il promit de ne plus jamais recommencer. Mais là, ce n'était que des mots. Son compagnon avait malheureusement entamé la confiance qu'elle avait en lui en lui faisant ça, pour le moment...

Alors elle fronça les yeux et lui demanda :

-Tu me le jures sur ton honneur, Ombre ? Sur l'amour que tu as pour moi ?

Ombre ne protesta pas d'avantage contre Xyria sur son manque de pitié envers ses gardes, ce qu'il fit bien. Si il voulait qu'elle finisse par se calmer, mieux valait, déjà, ne pas l'énerver d'avantage...

L'heure était venue de partir au conseil. Elle suivit Ombre en boitillant à ses côtés. Même si la douleur s'était un peu estompée, la blessure était toujours là et la gênait dans ses mouvements. Ils entrèrent dans la salle où de nombreux dragons importants étaient rassemblés. Ombre les salua. Elle resta près de lui et garda la silence...

Ombre demanda des rapports. L'un de ses généraux s'avança et dit :

-Pas encore, votre majesté. Si ce n'est la messagère qui a amené les dragonnets de la reine Péril, bien-sûr.
-Nous avons envoyé des espions aux différentes frontières pour qu'ils voient par eux-même. Si nous ne recevons pas de messages, eux sauront nous donner les détails de la situation actuelle.

Xyria chuchota à Ombre :

-Les dragonnets de la reine Péril ? Prince et Princesse sont là ?

Constellation non-plus ne savait plus quoi dire de plus pour réconforter sa fille. Elle espérait, du-coup, que Wolfgang saurait trouver les bons mots...

Non ! Merveille ne voulait que Wolfgang culpabilise. Elle, passe encore, mais pas lui... alors elle se serra contre lui et lui dit :

-Non, je t'interdis de dire ça ! Les conservateurs ont volés les plans de mes travaux. Même sans ton intervention, ils auraient trouvé le moyen de les faire venir. Et sans ton intervention, la situation serait bien pire, car les ailes de mer et les ailes du ciel seraient déjà tombés entre leurs griffes...

Merveille cligna des yeux à la réponse suivante de Wolfgang... :

-C'est injuste. Injuste que tu doives te battre comme ça, encore. Et injuste que tu ne puisses même pas mener. Tu es le plus talentueux de tous...

Constellation pencha le museau sur le côté en voyant l'humain tapoter sa montre... elle savait ce que c'était, Wolfgang le lui avait expliqué.

Elle fit cependant remarquer :

-Et bien, quel sérieux. Vous allez réellement regarder cet objet pendant deux minutes entières ?

Zut ! Rival s'était déjà adapté ! Mars allait devoir trouver un autre moyen... :

-Non ! Protesta-t-il. Jamais !

Et il lui donna ce coup-ci un coup de queue entre les deux ailes, comme le ferait un aile de sable, pour le déstabiliser et essayer de le renverser...

Le marchand devait admettre que l'autre dragon avait raison, en fait. Il leva le museau, réfléchissant, et répondit :

-Deux grandes défaites. Une chez les ailes du ciel, l'autre chez les ailes de mer, et il a gagné chacun de ses combats par la suite.

Il secoua le museau :

-Reste plus qu'à espérer que tous les humains sont aussi doués que lui. Pour le reste, je pense que oui, nous pourrons nous adapter, avec leur aide...

Voilà qui n'était pas très réconfortant. Cosmique était inquiète. Son chef le vit et lui dit :

-Tu devrais rentrer chez toi et retrouver ta famille, Cosmique.
-Quoi ? Mais patron...
-Ton père est seigneur de guerre, il va participer aux bataille. Va profiter de lui... juste au cas où...


Cactée, de son côté, ne doutait pas d'Acacia, tout comme elle ne doutait pas de Vipère. Le but premier de cette mission n'était pas d'affronter les ennemis, mais de les fuir. Les dragonnes devraient se cacher avec les dragonnets jusqu'à la fin de la guerre. Était-elle une guerrière ? Non, sans-doute pas. Mais elle avait un autre avantage qui valait le coup : elle était discrète, et c'était ce qu'il fallait, pour ce genre de mission.

Faucon était d'accord pour ce plan. Bien, au moins, elle n'aurait pas à le convaincre, il comprenait la situation.

Après avoir laissé la reine à ses derniers moment avec sa couvée, son fils finit par leur faire une proposition. Cactée fit un signe du museau et répondit :

-Ma-foi, ce n'est pas une mauvaise idée.

Elle se tourna vers ses collègue :

-Nous en profiterons pour faire quelques réserves. Si notre organisme est habitué aux privations, celui des dragonnets l'est moins, il leur faudra de-quoi manger.

Ils se dirigèrent vers les cuisines, et Cactée en profita pour dire à son fils :

-Faucon, nous n'allons pas toutes partir en même-temps, et nous allons profiter du couvert de la nuit. Tu vas devoir faire une diversion pour nous, juste le départ de la première, après le couché du soleil. Je veux que tu partes avec une garnison. Inutile de vous mettre en danger, faites-vous juste voir, faites semblant de faire une ronde, afin de détourner le regard de l'ennemi.

( Désolée de ne pas répondre dans les délais. Je suis en période de partiels... ^^'' Mais bon, ne vous en faites pas, je réponds demain normalement ! ^^ )

(OK ^^ Merci d'avoir prévenu, Cobra)

( Voilà mon post. ^^ )

Vipère devait avouer que Cactée et Faucon marquaient des points. De plus, son expérience avec les petits lui disait que sans nourriture, les Princes et la Princesse seraient bien plus remuants, ce qui risquait de mettre en péril la discrétion qui serait de rigueur pendant leur fuite. De plus, mieux valait éviter de priver de trop les petits de nourriture. Ils étaient encore en pleine croissance, et la Dragonne ne tenait pas à ce qu'ils aient des carences si cela pouvait être évité.

« Vous avez raison. Si nous pouvons leur éviter de souffrir de la faim, c'est tout aussi bien. Ils ne sont pas encore assez forts pour supporter de trop longues périodes de privations en ce qui concerne la nourriture. Il en va de même pour l'eau. Nous avons tout intérêt à en emmener avec nous, quitte à n'en prendre que pour les petits. » remarqua Vipère.

Les Dragons se mirent donc en route vers les cuisines. Alors qu'ils arrivaient devant la porte, Cactée demanda à parler à son fils. Faucon l'écouta attentivement, avant de hocher la tête, pensif. Il savait déjà quels soldats il comptait emmener avec lui. Il ne lui faudrait pas plus d'une heure pour tous les réunir et leur expliquer en quoi consistait leur mission. En tout cas, l'Aile de Sable était certain que tout serait prêt pour le coucher du soleil.

« Nous ferions diversion aussi longtemps que cela sera nécessaire. Assura Faucon. Je pars sur le champ prévenir mon escouade de cette mission ! » s'exclama l'Aile de Sable, avant de partir d'un bon pas.

Alors qu'il s'éloignait, Faucon sembla se souvenir de quelque chose. L'Aile de Sable s'arrêta net. Il lui restait une dernière chose à faire, avant de s'en aller pour de bon. Et dire qu'en temps normal, il faisait cela naturellement ! A croire que cette nouvelle mission l'empêchait de penser aux convenances ! Faucon se retourna donc, et lança sur un ton rassurant à sa mère :

« Ne vous inquiétez pas, Mère ! Tout ira bien ! Nous rentrerons tous sains et saufs au Palais ! »

Suite à ces mots, Faucon s'en alla pour de bon rejoindre le reste de son escouade. Ils avaient une mission de la plus haute importance à mener à bien ! Il fallait qu'ils soient prêts avant le coucher du soleil !


Loin de se douter de ce qui se passait non loin d'elle, Cobra veillait encore et toujours sur ses petits. Ses deux fils avaient fini par se calmer, et s'étaient même couchés contre elle. A croire que Faucon les avaient suffisamment fatigués pour que les Dragonets jugent bon de faire une pause avant de reprendre leurs combats amicaux. Mirage avait même fini par les rejoindre, se lovant entre ses deux frères. En les regardant, Cobra ne put s'empêcher de pousser un petit soupir de contentement. Aspic aurait été si heureux de les voir ainsi, tous les trois...

Non... Ils auraient du être plus... La jeune Reine ferma les yeux quelques instants, cherchant à effacer cette pensée de son esprit. Elle devait se consacrer uniquement à Aspic, Mirage et Scorpion. Cobra savait qu'elle ne pouvait pas ramener les morts à la vie. Aussi, il fallait qu'elle fasse en sorte que ses petits vivants ne rejoignent pas trop tôt leur père et leurs frères et sœurs morts avant même de voir le jour... Et pour cela, elle devait les éloigner d'elle...

-Excellent, répondit la reine Péril à la réponse de son soldat.

Elle se dressa :

-Le conseil est terminé. Que ceux qui doivent organiser les batailles se chargent de leur travail. Les autres, préparez-vous à vous défendre. Pour nos familles et notre territoire !

Puis elle le suivit pour observer la mise-en-place de son plan. En chemin, elle en profita pour demander :

-Faites-moi un rapport sur l'état moral général des troupes.


Xyria observa Ombre de haut, tendis qu'il lui jurait sur son honneur que plus jamais il ne ferait une telle chose contre elle. Elle cligna des yeux, garda un moment le silence...

Puis elle fit un signe du museau et lui dit :

-Bien. Je te crois.

Elle dévoila ses dents :

-N'oublie pas : ce sera ta dernière chance.

Plus tard, durant le conseil, elle cligna des yeux quand il lui annonça que Prince et Princesse étaient effectivement là. Elle fit un signe du museau et dit :

-Au moins, je vais pouvoir aider. Je me chargerais d'eux le temps que ma patte se remette et que je rejoigne la bataille.

Elle estimait le devoir, envers son ancienne reine et son clan de naissance...

Le roi fit une remarque à son conseil et leur demanda si ils avaient le moindre souci avec la présence des humains. Il y eut comme un murmure durant un instant...

Puis plusieurs remarques tombèrent :

-Personnellement, je suis heureux de leur présence.
-Moi de-même. Toujours plus d'aide pourra nous être utile, surtout des soldats comme Wolfgang.
-J'ai tout-de-même une légère réserve. Sommes-nous sûrs de pouvoir leur faire confiance à tous ?

Merveille resta un long moment contre Wolfgang. Il lui affirma que son projet n'avait été qu'une simple étude, elle ne pouvait pas savoir que les conservateurs en profiteraient. *Oui.*, songea-t-elle. *Mais ce n'est pas une excuse, si des dizaines de dragons doivent mourir à cause de ça.*.

La suite du discours de Wolfgang la convainquit. Elle ne voulait toujours pas qu'il se batte, mais elle savait que c'était ce qu'il fallait, et elle savait qu'elle ne pourrait pas l'en empêcher. Alors elle ne fit que lui demander :

-Promet moi seulement d'être prudent.

Constellation sourit à la réponse de l'allemand et lui répondit :

-Oui, je vois ça.

Elle le regarda avec curiosité.

-C'est la première fois que je vois d'aussi près un humain autre que Wolfgang. Je constate malgré-tout que vous êtes tous du même genre...

Le coup de queue du dragonnet n'avait pas été bien puissant, son but n'était pas de faire mal, mais il avait frappé dans une zone sensible qui avait naturellement fait réagir son adversaire.

-Ah ah ! Fit-il. Je te tiens !

Il lui fit un croche-patte avec sa queue et le plaqua au sol avec un sourire triomphant...

Leur faire confiance... oui, pour le moment, c'était tout ce que les dragons pouvaient faire, au final. Le marchand fit un signe de museau, et ne fit pas plus de remarque.

Il était en pleine négociation pour forcer son employée à rentrer chez elle, lorsqu'ils se firent interrompre par un autre humain qui demanda une carte... :

-Oh, par les trois lunes ! S'exclama Cosmique. Vous m'avez fait peur !

Personne ne l'avait vu, ni entendu arriver.

-Bonjour, répondit le marchand.

Il se gratta un instant le museau, pensif, puis dit :

-Je peux vous avoir une carte du royaume, si vous voulez, mais  du monde, ça, c'est plus compliqué...

Il lui fit un signe de la patte :

-Je vous conseil d'aller à la bibliothèque. Ils devraient pouvoir vous fournir cela.

Il fronça légèrement les yeux en observant cet homme. Ses traits lui disaient quelque-chose...


Vipère avait parfaitement compris où voulait en venir Cactée. Elle lui fit un signe du museau et lui dit :

-Oui, et c'est bien ce que je compte faire : prendre assez de nourriture pour au moins pouvoir nourrir ma petite-fille une semaine.

Une fois installées, elle aurait toujours l'occasion de chasser, par la suite.

Elle tapota des griffes sur le sol en réfléchissant, puis dit :

-L'eau devrait cependant être un moins gros problème que la nourriture, quand-même. Les autres Royaumes en sont moins dépourvu que le désert...

Faucon accepta avec un plaisir manifeste la mission que lui confia sa mère, et partit immédiatement rassembler l'unité nécessaire à l'accomplissement de cette mission. Cactée cligna des yeux. C'était peut-être la dernière fois qu'elle voyait son fils, et elle n'était pas certaine de revoir les autres. Elle aurait voulu...

Il se retourna brusquement vers elle pour lui promettre que tout irait bien. Elle l'observa... ça lui faisait plaisir. Elle lui fit alors une simple demande :

-Essaie de rester en vie. Je veux vous revoir, toi et tes frères, à la fin de cette guerre.

Et elle resta fidèle à elle-même en faisant un signe impérieux de la patte et en lui disant :

-Maintenant, assez de parlotte. File, soldat !

Et quand il fut hors de vue, elle entra dans la cuisine. Les effectifs étaient réduits à leur minimum, la plupart des dragons se préparant déjà à quitter le palais.

Elle attrapa le premier cuistaud qui passait par là et lui dit :

-Nous avons besoin d'une réserve de plusieurs jours de nourriture pour chacune d'entre-nous. Inutile de faire dans la grande cuisine, des lézards séchés suffirons.

Au moins, ça pouvait rester des jours sans se périmer, ça, et ce n'était pas difficile à transporter...

(Cobra : je le permet d'incarner un coup Mirage, mais si ce ta dérange, alors ignore la suite du sujet )

Pourquoi leur mère soupirait-elle autant ? Les dragonnets étaient encore jeunes, insouciants, ils ne savaient même pas parler. Mais ils avaient la faculté de facilement ressentir les émotions des autres dragons, c'était une faculté animal qui leur permettrait de se protéger en sachant qui ils devaient considérer comme une menace...

*Maman triste ?*. Mirage se leva d'entre ses frères et se dressa sur ses pattes de derrière pour caresser le museau de sa mère. Elle couina, comme si elle cherchait à la réconforter, sans savoir ce qui n'allait pas pour elle...

( Y'a pas de soucis Xyria ! Joue Mirage aussi longtemps que tu le jugeras nécessaire. ^^ )

Le cuisinier ne se le fit pas dire à deux fois et fila dans la réserve. Il en revint quelques minutes plus tard, chargé de trois besaces qu'il déposa ensuite sur la table la plus proche. Le Dragon fouilla dans l'un des sacs et en sortit le contenu afin de le montrer aux trois Gardiennes. Tout en faisant cela, l'Aile de Sable détailla la nature des différents aliments.

« Voilà, avec tout cela, vous devriez pouvoir tenir plusieurs jours sans problème. commença le cuistot. Il y a des lézards et des dattes séchés, ainsi que quelques lanières de viande salée.   Il y a aussi quelques racines. Vous pouvez les manger crues, même si elles sont bien meilleures cuites. Vous avez aussi de l'eau pour plusieurs jours. » expliqua l'Aile de Sable, en indiquant les deux gourdes de cuir.

La présentation terminée, l'Aile de Sable rangea précautionneusement les différentes victuailles dans le sac vide avant de le refermer. Ensuite, le cuisinier déposa la besace à côté des deux autres. Le Dragon prit ensuite quelques secondes pour s'assurer que toutes les sacoches contenaient la même chose avant de les refermer.

« Avez-vous besoin d'autre chose ? demanda le cuistot, en avançant les sacs sur la table afin que les Gardiennes puissent les récupérer.
- Je pense que rien ne manque. » commenta Vipère, tout en se saisissant de l'une des sacoches avant d'en inspecter son contenu.


Cobra ne remarqua pas immédiatement Mirage, plongée comme elle l'était dans ses pensées. La jeune Reine ne se rendit compte de la présence de sa fille qu'au moment où leurs museaux se frôlèrent. Instinctivement, la Dragonne posa l'une de ses pattes avant sur le dos de sa fille, afin de  la protéger une quelconque chute. Une fois sûre que rien n'arriverait à Mirage, Cobra frotta doucement le bout de son museau contre le sien pendant quelques instants. Ensuite, la jeune souveraine demanda, à voix basse comme si elle craignait de sortir Aspic et Scorpion de la douce torpeur qui les avait envahi.

« Qu'y a-t-il ma petite gerbille ? Tu ne veux pas aller te reposer avec tes frères ? »

-Je vois, répondit la reine Péril au rapport de son général.

Elle s'en était doutée, pour être honnête, mais elle avait voulu avoir le rapport avant de prendre une décision, juste pour confirmation...

Elle fit un signe du museau, puis ordonna :

-Dès que les civils auront terminés d'être évacués dans les cavernes, je veux que des messagers aillent le signaler dans tous les escadrons. Si eux ne sont pas en sécurité, savoir que leurs familles le sont devrait leur remonter un peu le moral.

Elle marcha encore un peu, puis dit :

-Et dès que nous aurons réussi à faire avoir des pertes à nos ennemis grâce au piège dans la forêt, je veux également qu'ils soient mis au courant...

Elle était certaine que son plan allait marcher. Et au moins une victoire leur donnerait à-nouveau le cœur à se battre...


Xyria cligna des yeux envers Ombre quand ce dernier lui assura avoir besoin d'elle dans un but militaire. Elle était un peu méfiante, se demandant si ce n'était pas une carotte, qu'il lui tendait là : il allait faire mine de lui donner une mission importante pour la contenter alors qu'au final, ce ne serait que secondaire et pour l'occuper...

Mais elle avait dit qu'elle lui donnait une seconde chance et voulait bien le croire, dans sa promesse... alors elle fit un signe du museau et lui répondit :

-Bien. Je ferais ce qu'il faut pour t'être utile.

Le conseil se montra honnête envers le roi Ombre. La plupart des membres étaient ravis de leur présence, même celui qui émit une réserve, en réalité... il se montrait prudent, c'est tout.

Il fit un signe du museau à la réponse de son roi. Rester prudent... alors même lui n'était sûr de rien.

-Pourquoi ne pas sonder l'esprit de chacun d'entre-eux ? Demanda un dragon de nuit. Je sais que c'est impoli, mais en temps de guerre, il faut ce qu'il faut, non ?

Wolfgang fit la promesse que Merveille lui demandait de faire. Elle n'était pas vraiment réconfortée, en réalité, mais c'était toujours mieux que rien. Elle s'abandonna contre lui durant ce qu'elle espérait ne pas être leur dernier baiser...

Et quand il lui dit de rejoindre sa famille, elle soupira et lui dit :

-Bien.

Avant de le suivre avec un triste silence.

À l'extérieur, Constellation continuait à discuter avec le soldat et ce dernier lui posa une question. Elle rit et lui répondit :

-Beaucoup trop sérieux.

Avant que les deux tourtereaux ne sortent, justement. Elle sourit à Wolfgang et lui répondit :

-Bonjour, seigneur Wolfgang.

Il n'avait sûrement pas l'habitude qu'on l'appelle "seigneur", mais vu que c'était un chef militaire, il en avait le droit, dans le clan des ailes du nuit. C'était une façon de lui faire honneur devant son soldat, de lui offrir le respect qu'il méritait...

Elle se tourna vers ce dernier et lui dit :

-Vous voyez ? Je vous avez dit qu'il n'en aurait pas pour longtemps...

Mars se tenait tout fier, au-dessus de Rival... et sursauta quand un adulte vint leur ordonner de rentrer chez eux.

Le dragonnet regarda... puis commença à protester :

-Oh ! Mais on a envie de regarder les humains se mettre en place !

Le petit groupe de leurs copains rejoignit les deux dragonnets.

Cosmique fit un simple signe du museau au colonel. Elle savait que ce n'était pas son but...

Après avoir donné la carte, le marchand répondit :

-Je vous en pris. La bibliothèque se trouve au palais, vous ne devriez pas avoir trop de mal à la trouver...


Quelle chance : le cuisinier ne chercha pas à en savoir plus et se plia à la demande de Cactée sur le champ. Ça servait, d'être elle : elle était la plus ancienne et la plus respectable membre du conseil de la reine, connue pour son sérieux et son autorité. Quand elle demandait quelque-chose, on savait que c'était pour une bonne raison...

Elle observa les détails des trois besaces... ça manquait un peu de gras, pour la croissance des dragonnets. Mais le temps qu'ils s'installent, ce sera suffisant pour qu'ils tiennent, quelques jours. Sitôt que Cactée aurait quitté le royaume, elle pourrait chasser et faire à sa petite-fille un repas complet, et comptait sur les autres gardiennes pour faire de-même...

-C'est parfait, dit-elle.

Elle se tourna vers ses deux collègues et demanda :

-Mesdames, vous voyez quelque-chose qui pourrait manquer ?

Si. Mirage était bien du genre à toujours se reposer. Mais elle était aussi ouverte aux émotions de ceux qu'elle aimait, en particulier de sa mère. Et là, tout ce qui comptait, pour elle, c'était qu'elle arrête de ruminer elle ne savait quoi pour retrouver un vrai sourire...

Quand Cobra lui parla, elle pencha le museau sur le côté en poussant simple couinement :

-Boui bli ?

Elle ne savait pas encore parler, mais sa façon de pencher le museau, et la lueur curieuse dans ses yeux, semblait clairement demander : " Qu'est-ce qui ne va pas, maman ?".

Acacia et Vipère vérifièrent une dernière fois le contenu de leurs sacoches respectives. La plus petite Dragonne ne put s'empêcher de penser que c'était plus qu'elle ne l'espérait. Étant donné sa carrure, elle n'aurait pas besoin de toute cette nourriture pour elle, ce qui signifiait qu'il y en aurait plus pour son petit protégé. Bien sûr, les Dragonets auraient tout de même besoin de viande fraîche, mais elle serait beaucoup plus simple à trouver sur les terres des autres Royaumes que dans le désert.

« Il semblerait que tout soit correct. finit par dire Acacia. Cela nous évitera bien des problèmes.
- Nous allons pouvoir y aller. Merci pour votre aide. déclara Vipère à l'attention du cuisinier.
- Tout le plaisir était pour moi. assura l'intéressé. Si vous n'avez plus besoin de moi, je vais prendre congé. » termina-t-il.


La jeune Reine esquissa un pauvre sourire. Et dire que ses petits prononceraient sûrement leurs premiers mots loin d'elle. Même si la guerre ne durerait pas éternellement, ses petits grandiraient beaucoup entre leur départ et leur retour au Royaume... Et s'ils ne la reconnaissaient plus ? A cette idée, la souveraine frissonna. Se serait affreux...

« … Rien ma petite gerbille... Tout va bien, je t'assure. Maman est juste très fatiguée... Elle doit s'occuper de beaucoup de monde... Cobra marqua une pause, puis reprit, sur un ton plus doux. J'aimerai juste vous garder auprès moi et vous protéger de cette guerre... Mais je ne le peux pas... Un jour, tu comprendras... Tes frères aussi... Vous comprendrez que j'ai fais ce qui me semblait être le meilleur choix... »

Cobra aurait pu en dire des choses... Elle avait tant de choses sur le cœur. La mort d'Aspic et de certains de leurs petits étaient encore présentes dans son esprit et hantaient ses cauchemars. A côté de cela, il y avait l'héritière d'Oasis qui ne rêvait sûrement que d'une chose. Se débarrasser de tous les Dragons qui se mettraient entre le trône et elle. Et ses petits, aussi innocents soient-ils, représentaient une menace pour elle.

Péril se posa tendis que ses soldats mettaient en place le piège demandé. Ils couvraient le sol d'une poudre grise et badigeonnaient les arbres d'un liquide inflammable ayant une odeur de sève de pin.

Péril en approcha le museau... pas trop près pour ne pas y mettre le feu à-cause de sa chaleur... et la sentit, avant de sourire et de dire :

-Parfait. Mettez-en assez pour que le feu prenne bien, mais il ne faut pas que la poudre sente trop, afin d'éviter que les ennemis ne découvre ce que nous préparons.

Il suffisait, pour cela, de bien doser la quantité...

Elle marcha entre ses soldats et leur dit :

-Je sais que la situation semble désespérée. Mais si nous ne gagnons pas la guerre, déjà, ce piège va faire perdre une grande partie de la troupe ennemi et ça va nous en rapprocher. Nous allons leur rendre ce qu'ils nous ont donné en morts et leur donné autant de coups au moral que eux nous en ont donné !


Ombre voulait que Xyria vérifie l'état de leurs armées. Cette dernière eut à-nouveau un air méfiant... ça ressemblait, malgré-tout, à un moyen de l'occuper pour éviter qu'elle se mette en danger. Mais il ajouta également qu'officiellement, ils n'étaient pas encore en guerre...

-Oh... je vois, fit-elle : tu veux nous préparer au combat sans pour autant partir immédiatement.

Et elle devait s'assurer que tout soit près le moment venu.

Elle fit un signe du museau et dit :

-Bon. Tu peux compter sur moi. Tu veux un rapport sur le nombre, le moral de nos troupes, ainsi que sur nos armures et armes ?

Il était vrai que le conseil avait des choses plus importantes à faire, comme préparer la guerre... cependant, s'assurer de ne pas avoir un ennemi déjà infiltré dans leurs rangs permettrait justement d'éviter que cette dernière s’envenime...

Mais le roi dit quelque-chose d'intéressant. Le conseiller qui avait émise sa réserve demanda :

-Vraiment ? Ils ont déjà été sondés ? Mais du-coup, ne serait-il pas possible de demander directement aux dragons qui l'ont fait ce qu'ils ont découvert ?

Quelques instants plus tard, Wolfgang leur fit la surprise à tous en se joignant au conseil pour expliquer ce qu'ils allaient faire. Ils allaient bientôt partir pour aller évacuer le clan des ailes de ciel. Xyria l'écouta en clignant des yeux, se maudissant elle-même et se sentant agacée par Ombre de ne pas pouvoir les accompagner. Mais là, elle ne serait qu'un boulet. Mais elle devait lui montrer sa reconnaissance de vouloir aider son clan de naissance...

Tout ce qu'elle put faire, ce fut l'appeler alors qu'il partait :

-Wolfgang !

Et quand il se retourna vers elle, elle cligna des yeux, et lui dit simplement :

-Merci.

Le dragon affirma à Constellation que cela s'appelait de la "discipline". Constellation lui dit en réponse :

-La discipline existe aussi, chez nous. Elle est très important en plein combat ou en entrainement militaire. Mais quand on est aussi sérieux alors que la situation ne s'y prête pas, nous, on appelle ça avoir une branche dans le derrière.

L'officier annonça à Wolfgang que ses troupes étaient prêtes à partir. Il salua les deux dragonnes, et alla donner ses ordres...

Constellation laissa sa fille un instant pour se remettre de ses émotions, puis lui donna un coup d'aile pour lui dire :

-Viens, Merveille. Rentrons chez nous.

Les allemands partaient et les dragonnets voulaient voir ça. Mais un adulte rappela à Mars que sa mère devait surement être très inquiète.

Cela donna matière à réfléchir aux petits, certains baissèrent le museau, se sentant un peu coupable... d'autres semblaient plus s'en moquer. La petite copine de Rival dit :

-Il a peut-être raison. Et si on rejoignait nos familles ?


-Oui, tout est parfait, affirma Cactée au cuisinier quand ce dernier demanda à prendre congé.

Elle observa les derniers dragons qui travaillaient dans les cuisines, puis dit :

-L'évacuation est pour bientôt, je doute que qui que ce soit mange dans au palais, ce soir. Vous devriez vous dépêcher de finir de ranger et vous préparer à partir, comme les autres.

*Maman triste et maman frissonner...*. C'était ce que pensait la dragonnette. Enfin, pas avec autant de précision, son esprit ne connaissait pas encore les mots, mais elle comprenait ce qu'il se passait et en avait l'idée. Elle cligna des yeux en la regardant. Elle ne comprenait même pas ce qu'elle lui disait... elle ne comprenait pas que bientôt, ils seraient séparés, et pour très longtemps. Les gardiennes allaient devoir en gérer, des pleurs...

Mais il y avait une chose que savait bien faire les dragonnets : imiter. Quand Mirage avait peur, qu'elle était triste ou bougonne, sa mère lui donnait quelque-chose pour la réconforter. Alors elle fit la même chose... tout près d'eux, il y avait un tissus ayant la forme d'un renard du désert, un doudou. Elle le ramassa et le tendit à sa mère, comme pour que ça la réconforte...

Les quelques cuisiniers présents levèrent la tête de leurs ouvrages respectifs quand Cactée s'adressa à eux. Si aucun ne répondit, tous s'observèrent, échangeant regards puis quelques mots entre eux. Quelques instants plus tard, certains quittèrent les cuisines, sûrement pour finir leurs préparatifs personnels. Pour ce qui était des Dragons encore présents, ils se séparèrent, chacun rangeant une partie des cuisines. Ne remarquant pas d'oreilles indiscrètes, Vipère finit par demander, à voix basse pour se rassurer d'avantage quant à fait que personne ne les écouterait :

« Que faisons-nous à présent ? Je ne pense pas que le temps soit venu de déranger la Reine pour récupérer nos petits protégés... »


Cobra sentit une douce chaleur lui inonder le cœur quand sa fille revint avec le renard des sables de tissu. Pendant un instant, la jeune Reine cru même qu'elle allait se mettre à pleurer. Ce ne fut pas le cas cependant. La jeune Aile de Sable savait qu'elle ne devait pas sangloter devant ses petits. Cela ne rendrait que plus difficile la séparation. Cobra ferma les yeux un instant, gardant en elle les larmes qui auraient du couler sur ses joues. Malheureusement, la souveraine ne put cacher son regard désormais brillant. La Dragonne esquissa tout de même un petit sourire, puis se saisit délicatement du faux renard des sables ramené par sa fille. Elle le serra un instant contre elle, avant de reposer la peluche de tissu entre ses pattes avant, et de ramener sa fille contre elle.

« Je vais bien, ma petite gerbille. Très bien, même. Tu n'as pas à t'inquiéter pour moi. Essaye de te reposer un petit peu, à présent. Les petites Dragonettes comme toi ont besoin de sommeil, si elles veulent grandir. » murmura Cobra, en caressant doucement la crête de sa fille.