Moi aussi j'aime écrire ! è-é

« Je m’ennuis ! »

La voix de Jean résonna sur l’océan… Effectivement, rien ne se passait sur le Zéphyr. Le groupe était les seuls présents sur le pont, et ils étaient chargés de nettoyer toutes les graines que faisait tomber la plante sur les planches. Mis à part le jeune homme qui, à son habitude, râlait, tout était calme. Le calme avant la tempête.

« J’en ai marre ! » cria Jean. « Cette plante lance des graines sur tout le bateau !
- Tais-toi et balais ! » rétorqua Jade.

D’un coup, un grondement se fit entendre, et tout le monde sursauta. Des éclairs jaillissaient des nuages noirs, qui se trouvaient loin derrière le bateau.

« Bon, bah, » lança le jeune homme en haussant les épaules. « Il vaut mieux ne pas rester sur le pont. »

La plante lui envoya une graine sur la tête. Jean serra les poings, puis se tourna vers le végétal et hurlant bien fort :

« TU VEUX QU’ON SE FASSE ELECTROCUTER PENDANT QU’ON NETTOIE TES SALETES ?! »

Ce cri résonna encore plus sur la surface de l’eau… La plante, qui n’en avait absolument rien à cirer de si Jean était content ou non, envoya à nouveau une graine dans les airs. Mais celle-ci ne retomba pas.

« J’imagine l’oiseau qui va se prendre la graine… » dit Jade. « Il va se faire assommer et retomber ici.
- Mouette grillée ! Miam ! » s’écria Jean.
« Faites un peu preuve de sérieux ! » gronda Joseline.

Jean et Jade n’écoutèrent pas la fée et regardèrent vers le ciel, attendant que leur vœu se réalise. Alors, un oiseau allait-il se faire assommer et allait-il, par la même occasion, servir de repas à nos affamés ?





Darkeus, toujours dans son antre qu’il ne quitte jamais, regardait encore et toujours dans sa boule de cristal.

« Bon ! » lança-t-il, l’air satisfait. « La tempête arrive. Bien ! »

Il regarda ensuite la plante, puis Jean et Jade qui regardaient en l’air.

« Un oiseau pourrait facilement esquiver cette graine ! » continua le Dark Arceus. « N’importe qui pourrait facilement l’esquiver, d’ailleurs. Ceux-là ne sont que des idiots, c’est pour cela qu’ils se sont déjà fait frapper. »

Satisfait de son analyse, il se reconcentra sur sa boule de cristal. Et alors, un "fiuuuu" sonore retentit, la graine arriva dans l’antre, formant un magnifique arc de cercle, tombant en chute libre avec une vitesse initiale vo, et en négligeant les frottements, droit sur la tête de Darkeus.

« Bon ! Hum… » grommela-t-il, honteux. « Je retire ce que j’ai dit ! Heum… »

Il regarda la plante dans sa boule de cristal.

« Très bien ! » s’écria Darkeus. « Je veux qu’un éclair jaillisse ! »

Sur le bateau, Jean et Jade regardaient inlassablement vers le ciel.

« C’est long… » remarqua Jade.
« Très long… » continua Jean.

D’un coup, un éclair tomba dans la plante. Elle ne parut pas plus affectée que ça et, au lieu de cracher des graines, elle cracha quelque chose de noir et visqueux, qui fit un "prrrrooouic" tout simplement dégueulasse en atterrissant sur le sol.

« Oh non ! » cria Jean. « Pas encore des saletés ! »

La plante envoya une chose noire-visqueuse dans le ciel. Le jeune homme et la bestiole rose s’en retournèrent à leur contemplation du ciel, ignorant les engueulades de Joseline…

Cependant, la chose noire-visqueuse vola, traçant tout droit son chemin sans rencontrer d’obstacle, et atterrit tout droit sur la tête de Darkeus. Celui-ci, l’air digne – mais surtout ridicule – sortit un mouchoir Cleanex de sa boîte et débarrassa son crâne de la saleté visqueuse et dégoûtante. Il regarda ensuite la plante dans sa boule de cristal d’un air méchant.

« Je veux qu’une pluie magique tombe ! » cria-t-il.

En bas, sur le bateau, Jean nettoyait les saletés de la plante, puisqu’il avait finalement abandonné l’idée de voir un oiseau assommé tomber sur le pont… D’un coup, une cascade brillante, et forcément peu naturelle, tomba dans la plante. Une nouvelle graine en sortit et, comme pour faire une démonstration de ses talents, s’encastra dans le Zéphyr.

« Arrête ! » cria le jeune homme, paniqué. « Tu vas faire couler le bateau ! »

La plante, heureusement, n’avait pas de visage. En effet, si elle l’avait pu, une tête de troll se serait affichée dessus lorsque, ignorant les meuglements de Jean, envoya deux graines dans les airs.





Darkeus, voyant les deux germes s’élever dans les airs depuis sa boule de cristal, s’en moqua.

« Mouahaha ! » ria-t-il, hilare. « J’imagine où les graines vont atterrir ! Elles feront des ravages ! Des bâtiments se briseront ! Des personnes seront assommées pour de bon ! Et… »

Soudain, il se tut, se rappelant que trop bien les deux lieux où les graines précédentes avaient atterris.

« J’aurais dû fermer ma grande… »

Il n’eut pas le temps de finir, puisque l’une graine lui tomba sur la tête. Et Darkeus tomba dans les pommes… La seconde d’après, l’un de ses disciples s’approcha, noble et fier, mais resta perplexe devant la position de l’Arceus sombre :

« Maître ? Vous m’avez convoqué ! » lança-t-il, mais l’intéressé ne réagissait pas. « Euh, je dois faire comme vous ? M’allonger par terre ? … »

L’autre graine, un peu en retard, percuta alors la tête du disciple, et ce dernier tomba à son tour dans les pommes…





Sur le pont du Zéphyr, enfin, la plante s’était calmée. Jean, qui au final n’avait rien nettoyé, décida que c’en était bien assez et qu’il fallait aller se coucher, parce que ne rien faire, comme quoi, ça fatiguait ! Les autres furent d’accord et ils se précipitèrent dans leur cabine, ignorant au passage le capitaine qui leur faisait des remontrances parce que ce travail, là, ce n’était pas du sérieux…

Tard dans la nuit, ils furent réveillés par le tangage du bateau.

« J’ai mal au cœur… » dit la bestiole rose en se levant. « Je vais sur le pont, ça ira mieux je pense… »

Les autres la suivirent, puisqu’elle venait de tous les piétiner en rejoignant la sortie, et qu’ils étaient maintenant bien réveillés. À l’extérieur, on apercevait très bien les nuages de tempête qui obscurcissait plus le ciel qu’il ne devrait pendant cette nuit. D’énormes vagues faisaient tanguer le bateau, et des éclairs jaillissaient de tous les coins.

D’un coup, une sorte de ver géant, aux écailles unies et yeux bleus sortit de l’eau et toisa le groupe. Son regard reflétait une profonde haine et, agitant ses deux paires d’ailes, retourna dans la mer la seconde d’après. Le calme revint un court instant ; soudain le bateau tangua violemment, et tous ceux qui étaient sur le pont tombèrent dans la mer. Le capitaine, toujours en colère après l’incident des graines sur le pont, sortit de sa cabine et cria :

« Vous n’avez pas le droit de passer par-dessus bord !
- Trop tard ! »

Bien sûr, personne n’était encore présent pour lui répondre, mais… il fallait bien que quelqu’un lui annonce la nouvelle, non ?

Ils ont fait glouglou :c *sors*
Et c'est LA SUITE

Joseline se réveilla sur une plage. Jean, le Mustebouée, la plante et le chat étaient à ses côtés. Ils se réveillèrent tour à tour, se demandant où ils pouvaient bien se trouver. La fée remarqua juste après la disparition de la bestiole rose. Le jeune homme l’appela plusieurs fois, mais seul le silence et le bruit des vagues lui répondirent. Tous se relevèrent bien vite pour commencer à la rechercher.

Finalement, après s’être enfoncés au cœur d’une forêt humide et tropicale, tous trouvèrent finalement Jade, au centre d’un village à l’aspect primitif. Elle était sur une petite plateforme, et des indigènes lui tournait autour en criant « Sacrifier, le cochon ! ». Jade ne semblait pas avoir peur. Elle avait plutôt l’air énervée.

« C’est parce que les indigènes disent que c’est un cochon ! »

Le chef de la tribu entendit les explications peu discrètes qu’apportait Jean à la situation et envoya quelques habitants du village sortir le groupe du buisson où ils se cachaient pour observer la scène. Joseline n’attendit pas que quelqu’un prenne la parole et cria sans l’ombre d’une hésitation :

« C’est notre cochon rendez-le nous !
- Déjà, » répondit le chef, « ce n’est pas un cochon, mais une truie ! »

Jade parut satisfaite.

« Ben voilà, on voit enfin que je suis une fille ! »

Après un silence, elle reprit :

« Mais je suis pas un cochon ! »

Les indigène n’y firent pas attention et continuèrent leur ronde en récitant « Sacrifier, la truie ! ». Jean prit à son tour la parole :

« Mais, vous voulez la sacrifier à qui ?
- Au monstre de l’île ! »

Les indigènes stoppèrent leur récital pour tous se tourner vers le chef, l’air grave, et répétèrent tous cette phrase d’une seule voix. La fée s’exclama :

« Mais alors, on peut tuer le monstre pour vous ! Comme ça, vous ne sacrifierez pas Jade ! »

Voyant les visages troublés, Joseline reprit :

« La truie, je veux dire ! »

Les indigènes poussèrent un soupir de soulagement. Jean partit vers une grotte, il supposait que le monstre se trouverait là-bas. Jade, l’air toute innocente, demanda à ses ravisseurs :

« Je peux aller avec eux ? »

Bien sûr, ils refusèrent, et elle dut rester sur son perchoir, à grommeler parce que non, elle n’était pas une truie !

La grotte ressemblait plus à un tombeau qu’à une grotte classique. Le sol était très primaire, certes, mais les murs étaient ornés de jolies statues. Chacune était grande, au moins trois mètres. Elles avaient la forme d’un dragon. Leurs mains, positionnées au-dessus de leur tête, portaient un flambeau. La grotte était très humide. Une brise légère flottait dans l’air. Quelques temps plus tard, Jean et les autres se retrouvèrent dans une impasse, une grande pièce vide. Au moment où ils firent demi-tour, ils entendirent une voix les appeler :

« Alors, vous fuyez ? Vous ne voulez pas m’affronter ? »

Ils se retournèrent tous les cinq, apercevant alors un Suicune entièrement violet.

« Qui es-tu ? » demanda Joseline.
« Qui suis-je, quelle question… Je suis Kunesui, » répondit le Pokémon. « Le Suicune pourpre, mais je pense que cela se voit très bien. J’ai enfermé le monstre de l’île car il était trop faible pour vous. Alors que moi, je suis de votre niveau. »

Jean réfléchit alors à ce moment-là. Qu’allait-il pouvoir bien faire ? Voyant qu’il était un idiot, le Mustebouée, le chat et la plante se placèrent devant le Suicune.

« Trois contre un ? » rétorqua-t-il. « C’est équitable, ça ? »

Les trois firent un cri de guerre terrible :

« Mustmiaoukria ! »

La plante envoya plein de graine vers le Suicune. Celui-ci les esquiva avec une rapidité surprenante. Quand il retomba sur ses pattes, le Mustebouée en profita pour utiliser un Hydrocanon. Kunesui fit une pirouette et réussit à esquiver l’attaque. Le chat sauta sur le Suicune, mais celui-ci sauta en arrière pour esquiver l’animal. Mais une image du chat apparut derrière le Pokémon légendaire et lui donna un coup de griffe. Le Suicune sursauta, et l’image vint se placer aux côtés du chat. La bête d’eau se tourna vers lui et remarqua qu’il y avait trois félins.

« Je vois triple ou quoi ? Vous êtes plus que je le croyais ! »

Les images firent des images, qui firent des images, ainsi de suite…

« Oh ! » s’écria le Suicune. « Serait-ce des doubles ? Ou simplement des reflets ? Difficile de savoir… Mais il faut que je sache ! »

Sur ces mots, il envoya un jeu d’eau vers les chats. Chacun essayèrent tant bien que mal d’éviter l’attaque, mais ils étaient beaucoup trop nombreux et se prirent tous l’attaque.

« Alors, vous êtes des doubles ? » dit Kunesui. « Je vais avoir un malin plaisir à vous arroser… »

Le Pokémon se plaça devant les chats, prêt à attaquer.





Le silence régnait. Chacun attendait que quelqu’un commence à attaquer pour ensuite riposter. Soudain, Kunesui s’élança, mais un craquement sinistre brisa le silence. Tous se tournèrent vers la source du bruit, et virent un mur exploser. Le Suicune marmonna quelque chose d’incompréhensible. Soudain, une plante géante apparut et lança une sorte de bave vers le Pokémon légendaire. Il l’esquiva rapidement, mais avait de tomber sur ses pattes, la grosse plante lui donna un coup avec une de ses tentacules gigantesque. Le Suicune valsa dans un trou situé au niveau plafond en criant :

« Une fois de plus Kunesui s’envole vers d’autres cieux ! »

Quand le Suicune disparut en ne laissant qu’une petite étoile derrière lui dans le ciel, le petit groupe se tourna vers la plante géante. Elle avait quatre tentacules. Ressemblait beaucoup à la petite plante qui accompagnait le groupe. Mais en plus grand. En plus effrayant.

Jean l’avait deviné. Cette grosse plante, cette chose énorme qui se trouvait devant lui, c’était le monstre de l’île.

Le monstre regardait Jean. Bien qu’il n’avait pas d’œil, le jeune homme sentait au fond de lui que la plante l’observait. Bien sûr ! C’était lui, le héros de l’histoire. Il était évident qu’elle voudrait s’en prendre à lui en premier, puisqu’il était le plus fort ! Elle semblait féroce, et prête à attaquer.

Mais, soudain, la petite plante se plaça devant la grande et envoya quelques graines dans les airs, qui retombèrent peu après. Le monstre sembla se calmer. Soudain, Joseline comprit :

« Mais bien sûr ! Les plantes se connaissent, et je crois que là, la nôtre lui explique notre situation ! »

La grosse plante répondit alors par un grognement énorme. Mais là, personne ne comprit, excepté la plante. Ils se mirent à réfléchir, commencèrent à élaborer des théories sur ce qui venait d’être dit. La grosse plante continua ses grognements, mais, rien n’y faisait, personne ne comprenait, et la petite plante avait beau s’agiter, sautiller partout. De longues minutes s’écoulèrent, et rien ne se passait… Comme l’histoire n’allait jamais avancer à ce rythme-là, il était temps de sortir le scénarium ! Le chat, soudain, se mit étrangement à parler, et il avait saisi le message du monstre ! Quel outil extraordinaire que le scénarium !

« Elle dit que vous devez retourner chez les indigènes, et leur dire que vous l’avez tué ! Miaouw ! »

Sur ce, nous n’avions plus besoin de ce pouvoir surnaturel du chat, et il ne fit plus que des miaulements.

« Okay ! » dit Jean, qui s’en alla par la suite hors de la grotte, suivi des autres.

Quand ils arrivèrent à nouveau dans le village, ils purent constater que tous les indigènes se trouvaient devant l’entrée de la grotte. Ils regardaient le groupe avec des yeux plein d’espoir, s’attendant à ce qu’ils annoncent une bonne nouvelle. Alors le jeune homme cria :

« Le monstre-plante est mort ! »

Les indigènes étaient très stupides : ils le crurent instantanément, et laissèrent éclater leur joie ! Ils relâchèrent Jade et se mirent à danser sur une plateforme faite pour cela, tout en chantant joyeusement une chanson aux paroles incompréhensibles. En espérant qu’ils ne découvrent pas trop rapidement qu’en réalité, Jean n’avait rien fait ; il fallait que le groupe s’enfuie très rapidement de l’île ! Le chef de la tribu leur demanda :

« Que pouvons-nous faire pour vous remercier ? »

Ce fut Joseline qui prit alors la parole :

« Il nous faudrait un bateau. »

Bien sûr, c’était dans l’optique de s’enfuir le plus rapidement de cette île, avant que les indigènes ne découvrent le pot aux roses ! Mais, au lieu de donner cela, le chef leur concéda une flûte banale et sans intérêt, de couleur blanche.

« Une flûte ? » rétorqua Jean. « On veut un bateau, nous, pas une flûte ! »

Il y avait de quoi paniquer ! Ils ne pouvaient décidément pas tous se poser sur cette flûte et parcourir les océans dessus ! Mais le chef n’ajouta plus rien. Il leur fit signe de partir. Mais au moment de s’en aller, Jade remarqua qu’il manquait quelqu’un.

« Où est la plante ? » demanda-t-elle.

Peut-être avait-t-elle rejoint le monstre, qui était en réalité sa mère ? Tant mieux ! Au moins, elle arrêtera de balancer ses graines un peu partout ! Soudain, le groupe entendit les indigènes parler.

« Salade ! Zakria ! » disaient-ils.

Jean et les autres se retournèrent et virent les indigènes tourner autour de la plante. Eh non, elle était toujours là, pour le plus grand malheur du jeune homme, qui n’aimait décidément pas ses horribles graines, qu’elle s’amusait à lui envoyer sur sa tête ! La plante ne bougeait pas. Mais, d’un coup, elle envoya plusieurs graines en l’air, qui allèrent s’écraser sur la tête de ceux qui l’entouraient ; tous s’évanouirent… Jean songea alors que, tout de même, si c’était les autres qui se prenaient les graines, c’était bien moins embêtant ! Ensuite, la plante vint rejoindre le groupe, sans plus de réaction.

« Elle s’appelle Zakria ? » demanda Joseline.

Personne ne répondit, puisque de toute manière, personne n’en savait rien ! Le groupe s’enfonça dans la forêt tropicale, ne sachant pas vraiment où se rendre… Ils arrivèrent sur une plage, où ils s’assirent, et ils contemplèrent tous la mer, sans rien dire. Jean regarda la flûte.

« Qu’est-ce qu’ils veulent qu’on fasse avec une flûte ? » dit-il.

Jade arracha soudainement l’instrument des mains du jeune homme, ce dernier protesta vigoureusement, mais la bestiole rose ne lui rendit pas pour autant et souffla dedans. Elle fit un son long, harmonieux, qui résonna sur le bleu de l’océan.

« C’est marrant ! » s’écria-t-elle.

Joseline, elle, regardait toujours au loin sur l’océan. Le son de la flûte l’agaçait, mais elle ne voulait pas le faire remarquer.

Tout à coup, elle aperçut quelque chose de noir sur l’océan. « Qu’est ce que c’est ? » pensa-t-elle. La chose s’approchait. Elle plissa les yeux pour tenter de voir ce que c’était. Elle put bientôt distinguer un corps et quatre pattes. La bête avançait toujours. Soudain, la fée sut ce que c’était, et, sautant sur le visage de Jean, paniquée, hurla :

« UNE ARAIGNÉE !!
- C’est une nèpe. » rétorqua Jade. « Ça a quatre pattes et ça marche sur l’eau.
- Mais c’est quand même une araignée !! »

Jade soupira, et elle regarda la nèpe qui venait. Elle n’était plus qu’à environ vingt mètres de la plage, et avait étrangement l’air sympathique pour un gros insecte ! Quand elle arriva enfin, Jade comprit.

« C’est grâce à la flûte ! Elle est venue grâce à la flûte !
- C’est qu’une coïncidence, Jade ! Faut être stupide pour croire qu’une flûte, ça fait venir une araignée ! » rétorqua Jean. « Mais maintenant qu’elle est venue, on a un moyen de transport ! »

En effet, l’insecte était tellement grand que tout le monde pouvait se tenir sur son dos sans tomber à l’eau. Ils montèrent tous sur la nèpe, excepté Joseline, qui resta sur la berge, tétanisée.

« Alors ? » lança Jade. « Tu montes ?
- Araignée… Araignée…
- Tu montes où je te fourre dans Zakria ! »

Joseline s’exécuta à contrecœur, et la nèpe se mit en route sur l’océan.

Le scénarium c'est pour justifier un truc qui n'a pas de sens, qui a pour but de faire avancer le scénario ! Enfin je crois, moi je le vois comme ça
Et voici LA SUITE

Jean et Jade regardaient la carte pour savoir où aller. Ils avaient sorti le jouet vivant en forme de globe terrestre du sac sans limite, mais ils n’arrivaient pas à rester concentrés dessus car le globe s’amusait à tourner sur lui-même. Le petit mesquin !

« Arrête Carto ! » dit Jade. « Sinon, je t’envoie le chat dessus. »

Pour appuyer sa menace, elle empoigna donc le chat qui miaula de mécontentement, et Carto, convaincu, arrêta de tourner.

« Donc voilà ! » dit Joseline, qui s’était également rapprochée de la carte. « D’après Cartographe, il y a une tour là, et une autre ici ! C’est laquelle, la Tour Dieu, du coup ? On va voir laquelle d’abord ? »

Jean montra celle qui était la plus éloignée.

« Ah non ! » dit Jade. « Après, il faudra faire tout un détour si c’est pas la bonne !
- Et si c’est la bonne ? Très bien ! » s’écria Jean. « On va faire un vote. On ira à la tour qui aura le plus de votes. Qui vote pour aller à celle qui est loin ? »

Seul Jean leva la main.

« Bon, » reprit-il, une pointe d’agacement dans la voix. « Qui veut aller à la tour la plus proche ? »

Tous les autres levèrent la main sans hésitation, même la nèpe et Cartographe. Attendez une minute ! Cartographe n’a pas de mains !

« Très bien… On va donc aller à la tour la plus proche… » conclut Jean en soupirant.

L’araignée d’eau doubla de vitesse pour arriver le plus vite possible vers le continent. Normal, avoir tout ce monde sur son dos, ça commençait tout de même à faire lourd !





Le continent fut rapidement en vue ! La nèpe se dirigea vers une plage, où tous sautèrent de son dos pour rejoindre la terre ferme ! Soulagé, l’insecte repartit, mais personne ne s’en soucia. Jade regardait Cartographe, et elle remarqua qu’il y avait une ville non loin de là. Elle proposa d’y passer le reste de la nuit, et tous acceptèrent.

Ils arrivèrent à destination quelques minutes plus tard. Dans la ville, tout était calme, quoiqu’un vacarme infernal se faisait dans le coin d’une rue, allez savoir pourquoi ! Mais, bizarrement, ça ne dérangeait personne… Une jeune femme apparut soudainement devant le groupe et dit à Jean :

« Il faut sauver mon père ! Il est prisonnier dans la Tour Nord ! »

Sur ces mots, elle entra dans une maison, sans rien ajouter de plus, et sans même attendre de réponse de la part de Jean… Tous restèrent plantés là, se demandant ce qu’il se passait, quand une vieille dame s’approcha d’eux pour les éclairer :

« C’est la fille du maire ; elle est très inquiète pour lui. Beaucoup de monde disparait mystérieusement dans la Tour Nord, en ce moment… Ils croient une rumeur disant qu’il y a un trésor là-bas. Notre maire a voulu mettre fin à cette rumeur et prouver à tous qu’il n’y a pas de trésor, là-bas, mais lui aussi a disparu… Nous ne savons plus quoi faire…
- Nous allons sauver les gens et prouver qu’il n’y a pas de trésor ! » s’écria Joseline, déterminée à arranger ce problème.
« Je vais finir par détester les maires… » murmura Jean en faisant la moue.
« Pourquoi ? » demanda Jade.

Jean fit un résumé rapide de l’histoire jusqu’à présent :

« Alors, il y avait tout d’abord le maire de ma ville qui dit que Mémé me donnera ses richesses si elle décède dans les trois semaines qui suivent. Mais en fait, tout ça, c’était qu’un mensonge pour me ramener en prison ! Ensuite, y a le maire de la première ville qui me dit d’emmener une lettre au maire des cyclopes. Celui-ci me dit que ce n’est pas grave et m’envoie le dire au maire du premier village. En chemin, je rencontre Jade, et le maire veut que je la jette comme une vieille chaussette – c’en est une, d’ailleurs ! – dans la grotte de la peur. Alors une fois que ça c’est fait, je me dis que je vais être tranquille ! MAIS NON ! Parce qu’après, y a Joseline qui me dit d’aller chercher Jade. Je suis sûr que Joseline, c’est un maire, en fait. Puis, après, dans la grotte de la peur, on rencontre le maire des souris qui nous fait combattre Rex qui a disparu depuis le temps, et je ne sais même pas où elle est passée ! Après on reste coincé dans une autre ville à cause d’un combat électoral où il faut qu’on participe et on perd, à cause de ce sale Jack ! Dans une autre ville, y a un maire qui veut une pierre ridicule et qui l’a pas, mais finalement on la donne à quelqu’un d’autre et puis on passe par-dessus bord, y a un chef qui nous donne une flûte à la place d’un bateau, et maintenant, y a un maire qui a disparu dans une tour où je ne voulais pas aller !
- Quel bref résumé… » dit Joseline. « Euh, attends une minute, t’as été en prison ?!
- Bon ! » dit Jade « On va se reposer et on verra demain ! »